La CEI disqualifiée dicte pourtant sa loi
quand on se veut plus républicain que le pouvoir, et surtout plus juste, droit et intègre, en bref, moins corrompu, alors on vous met sur une liste noire. La république bananière laisse pourrir ses dernières bananes saines… Élections, « transparentes » le samedi 13 -et non le dimanche, comme les textes de la loi le spécifient-, mais jour de la venue de Le Drian, le ministre français dont la présence servira à cautionner les « dérives »autorisées de la démocratie ouattarienne.
LA CEI OSTRACISE L’APDH
Youssouf Bakayoko et la Commission électorale indépendante (CEI) ont la rancune tenace. Pour les élections locales du samedi 13 octobre 2018, ils ont refusé de composer avec Actions pour la protection des droits humains (APDH, Ong).
À l’instar de toutes les organisations locales de la société civile, APDH a adressé, le 21 septembre 2018, un courrier au président de la CEI en vue de son accréditation pour l’observation du scrutin. Objectif, évaluer l’impartialité de l’administration électorale, la crédibilité et la transparence du scrutin notamment.
Mais politique de deux poids, deux mesures. Si les autres ont obtenu le blanc seing, Youssouf Bakayoko a mis un black out sur la demande de APDH.
Car depuis le 16 novembre 2016, cette Ong est victime d’ostracisme de l’administration publique ivoirienne et subit d’énormes pressions pour lui faire payer son culot et son outrecuidance.
Toutes ses demandes d’audience sont refusées, ses demandes de visite dans les prisons et les mines d’exploitation sont rejetées, etc. APDH a donc été blacklistée.
En effet, sur sa plainte, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a pris un arrêt qui, sèchement, condamne l’État ivoirien à reformer la CEI. Cette dernière est réputée, dans sa forme actuelle, dépendante car caporalisée et donc partiale, en violation des engagements internationaux.
Ce cinglant désaveu est un crime de lèse-majesté. Et tout est mis en oeuvre pour avoir à l’usure cette bête noire.
F. M. Bally