France : Démission du ministre de l’Intérieur
Passation glaciale entre Collomb et Philippe
La passation de pouvoir entre Gérard Collomb et Édouard Philippe au ministère de l’Intérieur s’est tenu ce mercredi matin.
C’est l’une des passations de pouvoir les plus improbables de la Ve République. Edouard Philippe a officiellement remplacé ce mercredi Gérard Collomb au ministère de l’Intérieur, après la démission fracassante de ce dernier. Le Premier ministre n’assure qu’un intérim, dans l’attente de la nomination d’un nouveau ministre par Emmanuel Macron.
Le protocole a été à l’image de cette séquence politique : totalement improvisée. Prévue à 9h15, la cérémonie a débuté avec vingt minutes de retard. Planté sur le perron de Beauvau, les bras croisés, Gérard Collomb a longtemps attendu son successeur avant de rentrer dans l’enceinte du ministère. Alors que les relations sont notoirement tendues entre les deux hommes, la cérémonie s’est déroulée dans une ambiance glaciale.
Bilan et cahier des charges
Dans un discours fleuve, Gérard Collomb a confié son « regret » de quitter la Place Beauvau. « Je quitte un ministère apaisé et qui a impulsé un certain nombre de réformes », a lancé le futur maire de Lyon. L’ancien fidèle d’Emmanuel Macron a dressé le bilan de son action et a égrené le chapelet de ses réformes : loi immigration, loi de sécurité intérieure, loi sur les rodéos, création de la police de sécurité du quotidien, etc. Face à un Edouard Philippe impassible, Gérard Collomb a surtout fixé une sorte de cahier des charges à son successeur et interpellé le Premier ministre sur les priorités.
Il a évoqué les quartiers sensibles dans lesquels il appelle Edouard Philippe à « recréer de la mixité » « Aujourd’hui on vit côte à côte, je crains que demain on vive face à face », a-t-il mis en garde. Gérard Collomb a ensuite insisté sur une nécessaire « reconquête républicaine » dans certains quartiers, où « la loi du plus fort s’impose ». Il a enfin rappelé l’importance d’aider les collectivités territoriales, se posant en « Girondin ». Une manière de se projeter dans sa future campagne des municipales et se prendre ses distances avec le chef de l’Etat, souvent critiqué pour son jacobinisme.
« Garantir le plus grand niveau de sécurité aux Français »
Les traits d’humour de Gérard Collomb et les sourires adressés à Edouard Philippe n’ont eu aucun effet. Le chef du gouvernement n’a pas adressé le moindre regard au futur maire de Lyon pendant son allocution. L’ancien maire du Havre a d’ailleurs prononcé un discours bien plus bref et a respecté les usages. Il a remercié Gérard Collomb pour ses « seize mois de travail au service des Français ».
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petit commentaire ivoirien lu sur la toile:
En France, Gérard Colomb démissionne de son poste de ministre pour devenir maire de Lyon.
En Côte d’Ivoire, Hamed Bakayoko prend l’argent de son Ministère pour battre campagne afin de devenir maire d’Abobo !