Chapeau, grande dame !
Je vois sur la toile des gens qui critiquent la prise de parole de la première dame Simone Gbgabo à Moossou. Facebook a donné l’habitude de dire ce qui passe par la tête, mais pas toujours avec la réflexion nécessaire pour le dire. Ce n’est pas chez les sympathisants du RDR que l’on trouve ces critiques, mais chez des gens du « bon camp », aigris, habitués à leur petite cour sur FB; et puis là, brusquement, les choses se déroulent autrement: Ouattara volontairement ou sous la pression libère des prisonniers. Ils n’arrivent pas à intégrer ce bouleversement, étranger à leur fonctionnement, ils sont déroutés !
Non, on n’est pas dans le syndrome de Stockolm ! Non, on n’est pas face à une personne qui devrait passer la main, choisir entre la foi et la politique, comme je l’ai lu. Simone Gbgabo est entrée en politique avec sa foi; elle ressort de prison, non pas brisée, vaincue, mais avec une foi décuplée, et certainement des convictions politiques encore plus fortes ! Et elle ose le dire, elle ose affirmer sa foi, non pas juste comme certains qui ont l’habitude d’aller au culte le dimanche, dont la foi commence et s’arrête à la sortie de l’édifice, n’ayant aucune incidence sur la vie pratique, les engagements politiques et sociaux, la générosité, le sens du service gratuit…
La prise de parole de Simone Gbgagbo s’inscrit un dimanche lors d’un culte de reconnaissance. Avec courage, elle affirme qu’à D.ieu le Premier revient toute la gloire et toute sa reconnaissance. Elle ose dire tout haut ce que bien des gens pensent tout bas : mais enfin, ça fait partie de la vie privée, on n’en parle pas, « ça ne se fait pas » dans un monde laïc.
Or elle, elle ose, elle ose affirmer haut et fort qu’elle pardonne, qu’elle accepte que le chemin de D.ieu pour elle, ait pu passer par toute ces humiliations, elle affirme devant témoins qu’elle accepte de ne pas garder d’amertume, de rancune, d’esprit de vengeance à l’égard de ses bourreaux. Elle les remercie d’avoir été les artisans de son épreuve qu’elle a endurée et dont elle est sortie victorieuse !
N’imaginez surtout pas que c’est facile, vous les détracteurs. C’est un engagement qu’elle prend, un serment qu’elle fait. En le disant, elle s’engage à y rester fidèle quelque soit l’épreuve, quelque soit le souvenir et les cauchemars la nuit. Elle n’est en rien victime d’une fusion malsaine entre bourreau et victime. Non, parler de la sorte, n’entrave pas les conséquences normales de cette libération. Par ces propos, le nouveau El Hadj n’a pas été absout de ses crimes à La Mecque, il a juste puisé des forces pour regarder la vérité en face, pour pouvoir affronter la réalité de ce qui a été et qui est : un immense gâchis, des morts, qui même s’ils le désiraient, ne peuvent plus pardonner; ils sont absents, mais ils réclament Justice.
Oui, la justice suivra son cours, c’est vital pour reconstruire le pays. Les victimes seront habilitées à être indemnisées et voir leurs bourreaux condamnés par la justice, une vraie justice, dégagée de tout esprit de vengeance, basée sur le droit, rien que le droit.
La saine politique reprendra ses droits. Mais auparavant il faut assainir le climat. En affirmant haut et fort ce que dame Gbagbo a fait à Moossou, elle ne dédouane personne, elle s’engage à titre personnel à pardonner, à laisser la justice faire son travail; elle refuse de se laisser abattre, d’être dans une position de supplication face au bourreau -et ses associés dans le crime -, encore aux commandes; elle lui dit qu’il ne peut rien contre elle, qu’il ne peut rien contre tous ceux qui pensent, croient et proclament comme elle. D.ieu est D.ieu, nom de D.ieu! Et elle laisse D.ieu continuer son œuvre de réconciliation et de régénération de la Côte d’Ivoire.
C’est extrêmement fort et ça ne fait que ressortir le peu de foi, ou la foi blessée, vacillante de certains, qui ont l’habitude de parler de la foi, qui peut-être même mettent leurs enfants dans des écoles confessantes, mais qui ne vivent pas le quart de la foi et de la mise en pratique de cette dame! Un texte pour remettre les uns et les autres en selle, parce que la foi de madame Gbagbo est et doit être contagieuse.
Chapeau, grande dame !
Shlomit
Merci Shlomit. Je venais juste de poster « tant pis pour ceux qui ne croient en Dieu » apres un billet de Franck Toti. Mais Diantre, en quoi la politique sans Dieu est-elle meilleure? la politique sans foi ni loi n’est-elle pas celle qui nous est servie et qui conduit le monde dans l’abime de Sarkosy? En quoi celui qui ne croit pas en Dieu est-il plus intelligent que celui qui fait preuve de piété? Est-il plus facile de pardonner à son prochain, d’être plus honnète, de lutter contre la corruption, de respecter le droit des autres, d’établir l’Etat de droit en étant impie ou en croyant avec crainte en Dieu? Alez-y croire en tout ce que vous voulez, Simon cryait en Die avant d’aller en prison, sous les bombes, maintenant ses yeux l’ont vu. Encore une foi tant pis… prenons le pari.