Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies, est mort
Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies et lauréat du Prix Nobel de la paix, est mort, selon des proches à l’agence Reuters. Il avait 80 ans.
Des diplomates et sa fondation ont également annoncé le décès de l’ancien responsable onusien.
Le diplomate est mort dans un hôpital de Berne, en Suisse.
Né en avril 1938 à Kumasi, au Ghana, Kofi Annan avait été secrétaire général de l’Onu entre 1997 et 2006. En 2001, il s’était vu décerner le prix Nobel de la paix, conjointement avec l’Organisation des Nations unies pour leur travail « pour un monde mieux organisé et plus pacifique ».
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Petit rappel de la rencontre des « Elders », avec Koffi Annan à Korhogo
L’ancien président ivoirien a rencontré, lundi 2 mai 2011, le groupe dit des « Anciens » composé de Kofi Annan, Desmond Tutu et Mary Robinson en visite actuellement dans le pays pour promouvoir l’apaisement et la réconciliation après la crise post-électorale. Lors de cette brève rencontre, Laurent Gbagbo a déclaré qu’il fallait « panser les plaies » de la Côte d’Ivoire. Au même moment, ses avocats ont déposé, en France, une plainte pour crimes contre l’humanité concernant les massacres commis à Duékoué, fin mars, dans l’ouest du pays.
Laurent Gbagbo, le président ivoirien déchu a déclaré qu’il fallait « panser les plaies » de la Côte d’Ivoire, lors d’une courte rencontre ce lundi matin avec Mgr Desmond Tutu, Kofi Annan et Mary Robinson à Korhogo (Nord), où il est en résidence surveillée. Détendu et souriant, Laurent Gbagbo n’avait plus rien à voir avec l’homme hébété, en maillot de corps, photographié lors de son arrestation le 11 avril dans la résidence présidentielle à Abidjan.
« Merci d’être venus ! », a déclaré l’ancien chef de l’Etat, vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise bleue. Il a serré la main des trois membres du groupe dit des Elders (Anciens), l’ex-secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, et l’ancienne présidente d’Irlande et ex-Haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Mary Robinson.
Laurent Gbagbo a même pris la pose pour les photographes et vidéastes accompagnant la délégation, mais il n’a fait aucune déclaration à la presse. « Nous avons eu un échange bref mais chaleureux, nous avons été heureux de constater que l’ancien président a exprimé le désir de voir le pays retourner à une situation normale. Dans son intervention, il a insisté pour dire qu’il fallait panser les plaies du pays », a déclaré Mgr Tutu, à l’issue de la rencontre. Le prix Nobel de la Paix a ajouté qu’il avait l’air en bonne santé, « il nous l’a dit lui-même. Il a l’air détendu et il a demandé une bible ».
A leur arrivée à Korhogo, les Elders ont été accueillis par une délégation, comportant des casques bleus et le chef local des FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire), le commandant Martin Kouakou Fofié, qui, ironiquement, se trouve sous le coup de sanctions de l’ONU depuis 2006. Ses hommes ont été accusés de « recrutement d’enfants soldats », « sévices sexuels sur les femmes », et « exécutions extrajudiciaires ».
C’est la première fois que Laurent Gbagbo recevait la visite d’officiels depuis son transfert le 13 avril à Korhogo, où il est assigné dans une résidence présidentielle, un modeste bâtiment d’un étage entouré d’un jardin et de hauts murs, dans un paysage aride de savane, protégé par l’Onuci et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire.
Plainte des avocats de Gbagbo pour crimes contre l’humanité
Ce lundi, les avocats de Laurent Gbagbo ont porté plainte en France pour crimes contre l’humanité, ont annoncé deux de ses avocats, Jacques Vergès et Roland Dumas. Cette plainte concerne les massacres commis à Duékoué, une ville de l’ouest de la Côte d’Ivoire, tombée aux mains des forces fidèles à Alassane Ouattara, le 29 mars dernier.
Selon le Comité international de la Croix-Rouge, 800 personnes avaient trouvé la mort, tandis que les Nations unies parlent de 220 tués imputés aux hommes d’Alassane Ouattara et 110 autres à des partisans de Laurent Gbagbo. Selon l’agence Reuters, la plainte a été déposée au nom de la fille d’un exploitant forestier qui aurait été enlevé et assassiné par des membres des forces pro-Ouattara. D’après Jacques Vergès, les poursuites sont susceptibles de viser également des éléments de la force française Licorne, qui, dit-il, n’aurait pas empêché les exactions.
RFI.fr, Avec AFP et Reuters, 2 mai 2011
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Larges extraits de sa Biographie selon Wikipédia
Kofi Atta Annan, né le à Kumasi au Ghana et mort le à Berne, fut le septième secrétaire général des Nations unies et le premier à sortir des rangs du personnel de l’organisation. Il occupe cette fonction de 1997 à 2006. Le , il reçoit le prix Nobel de la paix.
Annan étudie droit privée à l’université de science et de technologie de Kumasi puis au Macalester College situé à Saint Paul (États-Unis) en 1961 où il achève son baccalauréat d’économie. Il entre ensuite à l’Institut de hautes études internationales de l’université de Genève en Suisse (1961-1962) et au Massachusetts Institute of Technology (1971-1972) où il fait des études de troisième cycle en économie. En 1971 et 1972, Annan obtient son diplôme de maîtrise en sciences de gestion au MIT.
Il commence à travailler pour l’Organisation mondiale de la santé en 1962 comme fonctionnaire d’administration et du budget. Depuis, il a été en poste à la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, à Addis-Abeba en Éthiopie, à la Force d’urgence des Nations unies (FUNU II) à Ismailia, au haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Genève, puis au Siège des Nations unies à New York, comme sous-secrétaire général à la gestion des ressources humaines et coordonnateur des Nations unies pour les questions de sécurité (1987-1990), puis comme sous-secrétaire général à la planification des programmes au budget et à la comptabilité, puis contrôleur (1990-1992). En 1990, après l’invasion du Koweït par l’Irak, Annan reçoit du secrétaire général pour mission spéciale d’organiser le rapatriement de l’Irak de plus de 900 fonctionnaires internationaux et ressortissants de pays occidentaux. Il dirige ensuite la première équipe des Nations unies chargée de négocier avec l’Irak sur la question de la vente du pétrole pour financer l’aide humanitaire.
En 1993, il est promu sous-secrétaire général de Boutros Boutros-Ghali. Il commence son premier mandat de secrétaire général de l’ONU le 1er janvier 1997.
En 2000, il propose au président du Zimbabwe Robert Mugabe de se retirer du pouvoir en contrepartie d’un asile politique et de compensations financières.
Le , sur recommandation du Conseil de sécurité, l’Assemblée générale le réélit par acclamation pour un second mandat, qui débute le et qui s’achève au .
Le , il affirme que selon lui, le monde est prêt à voir une femme à la tête des Nations unies.
Dans son discours d’adieu au poste de secrétaire général auquel lui succède le Sud-Coréen Ban Ki-moon à la fin du mois de décembre 2006, Kofi Annan fustige la politique des États-Unis qu’il appelle à suivre la voie du multilatéralisme en acceptant notamment l’élargissement du Conseil de sécurité et à respecter les droits de l’Homme « jusque dans sa lutte contre le terrorisme ».
Il reprend la formule historique de l’ancien président des États-Unis Harry Truman dont il invite les dirigeants actuels à suivre l’exemple : « la responsabilité des grands États est de servir et non pas de dominer les peuples du monde ».
Kofi Annan est nommé, le , à la tête de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), un organisme créé en 2006, financé par la fondation Bill-et-Melinda-Gates et la Fondation Rockefeller et regroupant des dirigeants politiques, des hommes d’affaires, des agriculteurs et des chercheurs. Le but de l’alliance est d’aider les paysans africains à améliorer leur rendement.
Le , Kofi Annan devient le nouveau Président de la Fondation de soutien à l’Organisation mondiale contre la torture, la plus importante coalition internationale d’ONG actives dans la protection des droits de l’homme dans le monde (regroupant 282 membres dans 92 pays), et ce, afin de contribuer à la prise de conscience de l’érosion du respect des droits de l’homme et des normes internationales, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et des politiques sécuritaires. Il préside également, depuis sa création en 2007, l’African Progress Panel, qui rassemble de personnalités internationales (notamment Tony Blair, Bob Geldof et Michel Camdessus) engagées dans la défense du continent africain et chargé, notamment, du suivi des engagements du sommet du G8 de Gleneagles de 2005.
Membre du comité d’honneur de la Fondation Chirac à son lancement en 2008 par l’ancien président de la République française Jacques Chirac, Kofi Annan participe au jury du prix pour la prévention des conflits12 que cette fondation décerne annuellement. Il a également créé la Kofi Annan Foundation, consacrée au développement durable et à la paix.
Il fait partie du groupe des Global Elders (terme anglais signifiant : les anciens, ou sages, universels), créé par Nelson Mandela afin de promouvoir la paix et les droits de l’homme dans le monde.
Le , il est nommé émissaire conjoint de l’Organisation des Nations unies et la Ligue arabe sur la crise en Syrie. Il doit quelques mois après constater l’échec de cette mission de paix. Regrettant que le principe de la « responsabilité de protéger », qu’il avait contribué à élaborer, ait été dévoyé durant la première guerre civile libyenne, il préconise l’implication de la Russie et de l’Iran dans la résolution du conflit.
Le , il annonce sa démission de son poste de médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie.
Kofi Annan est grand officier de la Légion d’honneur depuis le 2 mai 2013, date à laquelle les insignes lui ont été remis par Laurent Fabius.
Annan parle couramment l’anglais et le français. Il est marié à Nane Lagergren, juriste et artiste suédoise, et fille de la demi-sœur de Raoul Wallenberg. Ils ont trois enfants.
Il meurt le 18 août 2018 en Suisse.
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Une attitude qui a peut-être raccourci sa vie…
Son appel du 22 décembre 2010, pris sur Abidjan.net
“Je suis sérieusement préoccupé par l’aggravation de la situation en Côte d’Ivoire et déplore le nombre croissant de morts. Je me joins aux nombreuses voix, et avant tout à celles de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest et de l’Union Africaine, qui appellent l’ancien Président Laurent Gbagbo à céder la place et à respecter la volonté du peuple. Celui-ci a choisi Alassane Ouattara et aucune répression, aussi brutale et longue soit-elle, ne pourra altérer ni cette décision, ni la légitimité de M. Ouattara. La communauté internationale a accepté la victoire de M. Ouattara et l’encourage dans ses efforts pour ramener la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire. J’invite M. Ouattara et M. Gbagbo à exercer la plus grande retenue et à éviter tout acte menant à de nouvelles confrontations. J’appelle les forces militaires et policières de la Côte d’Ivoire à protéger la population civile, à éviter l’usage excessif de la force et à s’abstenir de toute activité mettant de nouvelles vies en danger. Je leur demande également de cesser toute action visant à entraver le travail pacifique et essentiel de l’Organisation des Nations Unies. Les soldats et les policiers doivent se souvenir de leur devoir sacré de servir et de protéger le peuple de Côte d’Ivoire et se détourner de ceux qui s’accrochent au pouvoir de façon illégitime au prix de la paix et du progrès. Ceux qui défient la volonté du peuple et ordonnent ou commettent des actes de violence auront à répondre de leurs actes et en seront tenus responsables.
Je suis fier des nombreuses personnes en Côte d’Ivoire qui se dressent contre l’injustice et la répression actuelle. Qu’elles puisent courage dans la certitude que le monde entier est à leurs côtés.
Enfin, je lance un appel à tous les Ivoiriens afin qu’ils refusent la manipulation des différences tribales, travaillent ensemble pour la paix, la stabilité et la réconciliation et exigent le respect des lois et des droits humains».
Kofi Annan
Ancien Secrétaire général des Nations Unies, (1997-2006)