Affaire Benalla, ce qui s’est dit en garde à vue…
Ce qu’a dit Alexandre Benalla en garde à vue
Le gorille à Manu s’est fait préparer sa défense. L’uniforme c’est pas moi, c’est mon « référent » qui me l’avait prêté. Ensuite j’avais le droit d’intervenir et de passer à tabac en application de l’article 73 du code de procédure pénale : « Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche. »
Juste quelques petites remarques pour rigoler. D’abord il existe une jurisprudence pléthorique sur l’application de cet article dont la connaissance permet de savoir que le gorille à Manu se fout du monde. Ensuite l’article 73 n’autorise pas à passer à tabac la personne que l’on prétend appréhender. Enfin, ce « pouvoir d’arrestation » du simple citoyen n’est possible qu’en cas de crime ou de délit flagrant. Jusqu’à nouvel ordre les deux personnes tabassées par le gorille à Manu n’ont a priori commis aucune infraction, et en tout cas n’ont jamais fait l’objet de poursuites. Tu parles d’un flagrant délit !
Et puis le gorille à Manu pousse l’absence de vergogne jusqu’à légitimer les infractions pénales commises par les flics qui lui ont remis les vidéos de surveillance. « Fallait bien que je prépare ma défense ».
Dites-moi Monsieur le juge d’instruction qui devrait le mettre en examen, le mandat de dépôt semble quand même s’imposer pour éviter les concertations avec les autres co-prévenus, les pressions sur les témoins, et la réitération des infractions. Parce que le gorille à Manu il est quand même un peu sanguin… »
Le chargé de mission à l’Élysée Alexandre Benalla, dont la garde à vue s’est terminé samedi soir, a entraîné dans sa chute trois cadres de la préfecture de police. Une information judiciaire devrait être ouverte dimanche.
En quatre jours, le garde du corps du président de la République est devenu l’homme par qui le péril arrive. Les accusations portées contre Alexandre Benalla ont rejailli sur Emmanuel Macron, causant la plus importante crise depuis son élection en mai 2017. La proximité du chef de l’État avec ce chargé de mission de 26 ans qui jouait un rôle important dans sa sécurité interroge d’autant plus que le jeune homme a pu se maintenir auprès d’Emmanuel Macron après son dérapage violent.
Alexandre Benalla a visiblement préparé sa défense
Titulaire d’un master en droit, Alexandre Benalla a visiblement préparé sa défense. Selon plusieurs sources concordantes, il a assuré en garde à vue que c’est à l’invitation de la préfecture de police qu’il s’est rendu comme « observateur » sur la manifestation. Selon sa version, c’est son « référent » policier, un major de la DOPC (Direction de l’ordre public et de la circulation) censé l’accompagner sur le terrain, qui lui aurait fourni casque, brassard et radio. Enfin, il invoque pour justifier son intervention musclée l’article 73 du code de procédure pénale, qui permet de prêter main-forte aux forces de l’ordre quand les circonstances l’imposent – « Dans les cas de crime ou de délit flagrant […] toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche. »
C’est pour étayer son argumentation que l’ex-gorille du Président semble avoir demandé (et obtenu) les images des caméras de la préfecture, afin d’illustrer la violence des affrontements du 1er-Mai à Paris, place de la Contrescarpe, dans le quartier du Panthéon, où lui-même en est venu aux mains. Quelques semaines plus tôt, avant que Le Monde ne révèle l’affaire, il s’était confié à un haut fonctionnaire de ses proches, en regrettant son comportement. « J’ai une merde sur le dos, regrettait-il. Je suis allé sur la manif, c’était chaud. Les CRS en prenaient plein la gueule. J’ai pété les plombs. » Le témoin précise au JDD : « Il avait conscience qu’il avait fait une connerie. Il savait que les images tournaient sur les réseaux sociaux. »
Affaire Benalla : une histoire banale qui, pour l’opposition, se transforme en affaire d’Etat. Il semblerait que certains de nos parlementaires soient vraiment désœuvrés. Quelle tristesse !