Aucun prisonnier politique en prison
ADOU RICHARD, PROCUREUR POLITIQUE ?
Adou Richard, procureur de la république, a déclaré sur la radio française RFI qu’il n’y a pas de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire, et que tous ceux qui sont détenus dans les prisons sont des personnes qui ont commis des délits de droit commun et des crimes.
Et pourtant, les propos de Jeannot Ahoussou Kouadio, tenus en décembre 2013 et que je vous donne à lire ici, le contredisent clairement. Il y a donc bien des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire même si le régime Ouattara devient nerveux dès qu’on aborde ce sujet parce qu’il a vendu l’illusion qu’il respecterait les libertés avant de faire vivre l’enfer à l’opposition et aux ivoiriens qui osent s’opposer à sa pratique du pouvoir.
Ouattara a interdit aux journalistes ivoiriens de parler de prisonniers politiques, on imagine donc pourquoi, et le CNP de Raphaël Lakpé veille au grain pour sévir durement contre tous ceux qui ne se conformeraient pas à cette logique de négation d’une réalité pourtant implacable. Il n’y a pas très longtemps, Michel Gbagbo et le journaliste Laurent Despas étaient traînés devant les tribunaux, l’un pour avoir dit qu’il y a des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire , et l’autre pour avoir publié ces propos dans son média en ligne Koaci.com.
« Nous avons convenu de faire des efforts pour solder toutes les questions pendantes «
« nous ferons tout pour qu’avant les élections d’octobre 2015, on ne parle plus de détenus ou de comptes gelés ».
« On se retrouvera la semaine prochaine pour aborder la question cruciale de financement des partis politiques et des élections afin qu’elles soient inclusives et transparentes »
« le gouvernement a marqué sa disponibilité et son engagement à faire en sorte que ces questions trouvent des solutions définitives ».
Ainsi donc parlait le ministre d’Etat auprès de Ouattara chargé du dialogue politique, Jeannot Ahoussou Kouadio qui recevait le FPI. Nous sommes ici en décembre 2013.
Ahoussou Jeannot parle-t-il de tous les prisonniers de Côte d’Ivoire ou d’une catégorie précise de détenus ?
Il est bien évident qu’il parle des prisonniers politiques sinon, pourquoi devrait-on vider toutes les prisons de Côte d’Ivoire ?
On pourrait aussi rappeler qu’après cette rencontre, il y en a eu une autre en 2014 où le même Ahoussou Jeannot demandait que le FPI lève son mot d’ordre de boycott du Recensement Général de la Population et de l’Habitat ( RGPH ) et, en contrepartie, le régime Ouattara libérerait 150 détenus et dégèlerait 50 comptes.
Question : Depuis quand la libération des prisonniers de droit commun et le dégel de leurs comptes font l’objet de discussions entre un gouvernement et son opposition ?
Le procureur Adou Richard pourrait peut-être répondre à ces questions avant de se faire l’avocat d’un régime plutôt que d’être au service des droits de tous les ivoiriens.
Lien pour lire l’article concernant Ahoussou Jeannot: http://news.abidjan.net/h/523810.html
Alexis Gnagno