le métro aérien d’Abidjan se profile à l’horizon émergeant

26/04/201826/04/2018 Shlomit Abel métro d'Abidjan

Métro d’Abidjan : Des déguerpissements et des indemnisations annoncés pour mai

lebanco.net – Publié le: 26-04-2018 – par Malick Sangaré

Comme tous les grands travaux d’infrastructures, la construction du métro d’Abidjan arrive avec un lot d’impacts sur des populations qui devront libérer les emprises de l’ouvrage dans quelques mois, à leur corps défendant.

On ne peut faire d’omelette sans casser des œufs , dit l’adage, et la marche vers l’émergence ne se fera pas sans grincements de dents. La construction de la ligne 1 du métro d’Abidjan, reliant la commune de Port-Bouët à celle d’Anyama, en suscite déjà beaucoup, même si les travaux annoncés pour novembre 2017 connaissent un retard, lié entre autres, au temps passé à recenser et à sensibiliser les populations vivant sur les emprises de cette infrastructure, qui va révolutionner le transport urbain dans la capitale économique ivoirienne.

De la commune d’Anyama à Port Bouët, ce sont des milliers de personnes qui vont être déguerpies du tracé de ce train urbain, qui nécessitera la mobilisation d’environ 918,34 milliards de francs CFA. Une part importante de cette enveloppe a été prévue pour la prise en charge des personnes touchées par le projet et près de 52 milliards de francs CFA serviront à dédommager les propriétaires d’habitats de fortune installés sur le trajet. Le programme de mise en ouvre du plan d’action et de réinstallation des personnes affectées par le projet suit son cours et les indemnisations devraient débuter dans le courant du mois de mai, comme annoncé par les responsables du comité de suivi de l’opération lors d’une rencontre, le 18 avril dernier, avec les populations concernées par les déguerpissements.

Ces dernières ont été sommées de libérer les emprises au plus tard au mois de septembre 2018. Une mesure qui vise, selon les agents du ministère du Transport, à permettre aux enfants de terminer leur année scolaire et à donner le temps aux familles de leur trouver de nouvelles écoles dans leurs prochains lieux d’habitation.

Les dédommagements se feront différemment selon que le concerné est locataire ou propriétaire. « On ne peut pas se reloger à Abidjan avec les sommes dérisoires proposées, quand la moyenne des cautions à verser oscille entre 300 000 et 400 000 francs CFA », fulmine un père de famille, le regard inquiet. Dans la marche vers le « Grand Abidjan » conçu il y a plus de trente ans par l’architecte Pierre Fakhoury, les sacrifices passeront également par lui.

Malick Sangaré

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Au cours de l’année 2018, le pays va enregistrer d’autres infrastructures d’envergure comme l’a annoncé le Président de la République, Alassane Ouattara.

Faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent à l’horizon 2020, telle est l’ambition du Président de la République, Alassane Ouattara, depuis son accession à la magistrature suprême, en 2011.

Déjà, pendant son premier quinquennat (2010-2015), il a initié des projets assez novateurs pour marquer cette ambition. On notera pour cette période, le troisième pont d’Abidjan, baptisé, pont Henri Konan Bédié. Ce pont qui relie les communes de Marcory et Cocody a contribué de fort belle manière à structurer la physionomie de la ville d’Abidjan. Si les abidjanais regrettent que son passage soit payant, ils se réjouissent tout de même de son avènement. Car, disent-ils, « le pont Henri Konan Bédié résout en parti le problème de l’embouteillages sur les routes ». Désormais, il existe un raccourci pour un habitant de Bingerville qui veut aller à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny. Ce dernier n’a plus besoin de venir passer par Adjamé, Plateau et Treichville. De Bingerville, il arrive à Cocody et passe par le pont pour atteindre Marcory.

Vivement le métro !

Metro d’Abidjan : » Station Emmanuel Dioulo »

Après le troisième pont ou pont HKB, du nom de l’ancien président ivoirien (1993-1999), Alassane Ouattara veut marquer un autre grand coup lors de sa seconde mandature. Cette fois, le projet est même inédit en Côte d’Ivoire : le métro.

« La réalisation de ce projet contribuera à décongestionner l’ensemble des infrastructures routières d’Abidjan. Il va dynamiser l’attractivité économique de la ville, et son rôle-clé dans les échanges au sein de la Côte d’Ivoire et avec l’international », a présenté le ministre Amadou Koné, puis d’ajouter que le métro permettra de réduire la pollution et les émissions de dioxyde de carbone (Co2), toute chose qui, a-t-il insisté, contribuera à l’amélioration de la qualité de l’air et à la protection de l’environnement.

Dans une note de service, le ministre des Transports Amadou Koné, a expliqué que la réalisation du métro d’Abidjan, va contribuer à lutter efficacement contre les pertes de temps, la pollution, mais aussi et surtout à lutter contre le chômage et la pauvreté. Sa livraison, a-t-il fait savoir, est prévue dans les délais 2020 et 2023.

La ligne de métro va relier le nord et le sud d’Abidjan. Il partira de la commune d’Anyama, pour traverser Abobo, Adjamé et atteindre ensuite, les communes d’emploi (Plateau, Treichville, Marcory, Port-Bouet). Il s’inscrit dans le projet corridor de la ligne ferroviaire Abidjan-Ouagadougou. Les deux lignes évolueront en parallèle sur ce tronçon, dans deux espaces séparés bien délimités. Le tracé de la ligne est en site propre (tracé dédié). L’emprise réservée limite les démolitions de constructions existantes et évite de construire des tunnels. Le chantier du métro d’Abidjan, c’est 37 km de tracé, 20 stations, 21 ponts rail-route, un pont viaduc sur la lagune et 40 passerelles piétonnes.

Selon les prévisions, le trajet entre les stations Abobo et la commune de Port-Bouet se fera en 50 minutes. Pour l’heure, aucune idée n’a été donnée sur le coût du trajet, mais le gouvernement insiste pour dire qu’il s’agit d’un projet à caractère social.

L’autoroute de la côtière.

Annoncée, il y a quelques années, l’axe de la côtière (Dabou-Grand lahou, Fresco, Sassandra, San-Pedro) doit enregistrer une autoroute digne de ce nom. Construite, il y a quelques années, cette voie qui permet de rallier San-Pedro, la deuxième ville portuaire du pays, à partir d’Abidjan, est en dégradation très avancée. Le Président de la République a fait l’annonce lors de ses visites d’Etat, à Dabou, et à San-Pedro. Notamment à Dabou, Alassane Ouattara a annoncé que le financement de ce projet est très avancé.

A côté de cette autoroute très attendue, il y a aussi ceux devant aller de Tiébissou à Bouaké. Un quatrième pont qui est également annoncé dans la ville d’Abidjan. Cette-fois, il doit relier les communes du plateau et de Yopougon. Dans son adresse à la Nation prononcée le 31 décembre 2017, le président de la République Alassane Ouattara a mentionné que tous ces importants chantiers d’infrastructures routières seront lancés au cours de cette année 2018. Vivement !

Daniel Effoh