Non à la CEI sous sa forme actuelle!
La CEI, dans son format actuel, on le sait depuis, est moralement et politiquement hors jeu, discréditée et illégitime. Mais aujourd’hui, depuis l’Arrêt du 16 novembre 2016 de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, la CEI, condamnée à être réformée, est dans une totale illégalité. Mais, à vrai dire, c’est le Gouvernement qui baigne dans l’illégalité, puisque c’est l’Etat de Côte d’Ivoire, qu’il représente, que condamne ledit Arrêt de la Cour Africaine.
La question, qu’on ne devrait d’ailleurs pas se poser, par ce que tombant sous le bon sens, est la suivante: que doivent faire les différents acteurs de la vie politique ivoirienne face à la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples demandant à la Côte d’Ivoire de réformer la CEI?
En effet, tous les ivoiriens, les partis politiques et le Gouvernement en tête, doivent mettre un point d’honneur à œuvrer à l’application diligente de la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, plutôt que de chercher à remettre en cause, par leurs propos et attitude, l’autorité de la chose jugée. Toute chose qu’Alassane OUATTARA et ses affidés ne cessent de reprocher à leurs adversaires de l’opposition et singulièrement aux proches du Président Laurent Gbagbo.
La Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples est une institution supranationale dont notre pays a signé et ratifié les textes fondateurs et s’est engagé à s’y conformer. L’Arrêt de la Cour Africaine demandant la réforme de la CEI, pour la rendre conforme aux normes de l’Union Africaine, n’est ni un avis, ni une recommandation. Cet Arrêt est une décision sans appel qui doit être obligatoirement appliquée par l’Etat de Côte d’Ivoire.
Bien entendu, les actuels gouvernants de ce pays, qui ne sont pas à une illégalité près, sont fortement tentés de s’accommoder de cette autre illégalité qu’est le maintien de cette CEI dont le déséquilibre en faveur du régime OUATTARA est patent et criard.
Depuis l’Arrêt de la cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, la simple existence de la CEI, sous sa forme actuelle, doit être assimilée à un délit dont le pouvoir OUATTARA est l’auteur. En refusant d’obtempérer à cette injonction, Alassane Ouattara aggrave son cas aux yeux du peuple ivoirien, de la Cour Africaine et de l’Union Africaine dont elle est une institution spécialisée.
Dès lors, les victimes de ce délit, c’est à dire les partis politiques et l’ensemble du peuple, sont fondés de réclamer le rétablissement de leur droit et de résister légitimement à l’imposture et au braquage électoral en cours de préparation.
Les partis politiques, dont c’est le rôle, doivent être au-devant de cette bataille destinée à instaurer la transparence de l’ensemble du dispositif électoral. Le peuple regarde et observe, et comme « on voit le bon maçon au pied du mur », le peuple verra les vrais partis d’opposition au pied de la CEI et dans le combat pour sa réforme consensuelle. Les partis qui se disent dans l’opposition et qui, depuis le débat sur la CEI, sont frappés d’un mutisme assourdissant, font peser sur eux une « suspicion légitime. » En effet, aucun parti réellement dans l’opposition au pouvoir Ouattara ne peut adopter une attitude conciliante et complaisante à l’égard de la CEI. Comme dirait l’autre, » un pied dans l’opposition et un pied chez Ouattara, on est avec Ouattara », c’est aussi simple que ça.
Que doit-on alors dire de certains opposants de façade, dont les partis sont représentés à la CEI et qui continuent de mépriser les insistants appels au retrait de leurs représentants au sein de cette institution, contribuant ainsi à la pérennisation de la forfaiture.
Au regard de cette situation, les partis effectivement dans l’opposition et engagés dans ce combat pour la réforme de la CEI, mais au-delà, pour la conquête des espaces de démocratie et de liberté, doivent s’atteler à séparer le bon grain de l’ivraie et se rassembler pour faire cause commune dans le combat pour l’instauration de conditions pour des élections justes, crédibles et transparentes. Contrairement à la CEI actuelle, qui est programmée pour faire gagner le camp OUATTARA, une CEI réformée et équilibrée, de même qu’un environnement électoral assaini, contribueront à donner des chances égales à tous les concurrents dans les joutes électorales.
Voilà pourquoi il est difficile de comprendre les raisons de l’entêtement du pouvoir sur cette question.
Mais comme le peuple de Côté d’Ivoire, qui réclame la refonte de la CEI et non uniquement le seul départ de son Président, est dans la logique et la légalité, il triomphera.
Gouverneur
Dacoury-Tabley Philippe-Henri
Vice-président de EDS,
communiqué par Léo Ahile
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Dans une lettre adressée à Ouattara le 06 février 2018, des hommes politiques demandaient à Ouattara la réforme de la CEI avant les futures échéances électorales.
Dans cette lettre qui est publiée ici, Ahoussou-KOUADIO leur répond que la Côte d’Ivoire respectera l’Arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples mais en attendant, il faut aller aux élections avec la loi n°2014-335 du 18 juin 2014 et le décret n°2014-463 du 08 août 2014 qui restent, selon lui, en vigueur.
L’Arrêt de la cour africaine du 18 novembre 2016 donnait un an au régime Ouattara pour mettre la CEI aux normes démocratiques. Le régime a fait appel de cette décision qui a été confirmée par la Cour. Il n’a donc rien fait.
Il s’agit ni plus ni moins dans cette réponse d’Ahoussou Jeannot d’un refus de s’exécuter maquillé avec des mots pour faire diversion parce que si la CEI actuelle déclarée » illégale » peut encore organiser des élections avec la participation d’une partie de l’opposition que Ahoussou essaie de tromper, pourquoi. n’en organiserait-elle pas d’autres ?
Amadou Gon Coulibaly avait dit qu’il n’y aura » pas de réforme de la Commission Électorale indépendante » et c’est ce que dit aussi Ahoussou Jeannot. Bonne lecture.
AHOUSSOU-KOUADIO
À
Mesdames et messieurs les membres des Partis Politiques de l’opposition.
Objet : A/S Réforme de la CEI
Mesdames et Messieurs
Votre correspondance du 06 février 2018 adressée à Monsieur le président de la république relative à la réforme de la Commission Électorale indépendante m’a été transmise et a retenu mon attention.
Sur votre sollicitation relative à l’exécution de l’Arrêt du 18 novembre 2016 de la Cour africaine des Droits de l’homme et des Peuples avant les prochaines échéances électorales, il convient de noter que cet arrêt, certes obligatoire, revêt un caractère déclaratoire.
Cependant, la Côte d’Ivoire consciente du respect de ses engagements internationaux, n’entend pas s’y soustraire.
En tout état de cause, les réformes institutionnelles induites par la Constitution du 08 novembre 2016, entreprises pour rendre toutes les lois organiques et ordinaires actuelles conformes à cette loi fondamentale, tiennent nécessairement compte de la loi sur la Commission Électorale indépendante.
En attendant, le dispositif législatif et réglementaire relatif à cette institution(loi n°2014-335 du 18 juin 2014 et le décret n°2014-463 du 08 août 2014 subséquent), demeure en vigueur.
C’est pourquoi, il ne paraît pas nécessaire de conditionner l’organisation des futures échéances électorales à l’exécution de l’Arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples susvisé.
Je vous prie d’agréer, Mesdames et Messieurs, l’expression de ma parfaite considération
Jeannot AHOUSSOU-KOUADIO
Alexis Gnagno
Cela rime à un désordre politique qui tue simplement la démocratie en Côte d’Ivoire.