retour sur les assassinats de Philippe Rémond et Yves Lambelin
Rappel d’un texte écrit le 2 mars 2017, procès du Général Dogbo Blé…
Comme le souligne le général Dogbo Blé, Yves Lambelin était un ami de Laurent Gbagbo. Tel un proche, il n’avait pas répondu à l’appel de Jean-Louis Billon, Président du groupe SIFCOM à l’époque, de ne plus payer les impôts à ce Président devenu « personna non grata », bien que reconnu par le Conseil Constitutionnel ivoirien.
Et je cite le général Dogbo Blé à la barre aujourd’hui: « En réalité Yves Lambelin était un grand ami du président LAURENT GBAGBO. Il était à la tête du Groupe SIFCA et le groupe SIFCA était la seule entreprise en cote d’Ivoire avec des impôts élevés et Yves Lamblin s’acquittait de ces impôts normalement et régulièrement. Ce qui permettait donc au gouvernement du président GBAGBO d’avoir la liquidité et même pendant la crise ».
Comme le rappelle le patron de la garde républicaine, cette attitude citoyenne et responsable du patron de SIFCA, empêchait l’étranglement total des 40% de territoire qu’administrait Laurent Gbagbo. Faut-il rappeler le cruel embargo sur les médicaments, les dialysés qui ne pouvaient plus se soigner, combien de morts non recensés, et pourtant ce sont des crimes de guerre à mettre sur le compte de la rébellion qui n’a toujours pas eu à répondre de ses crimes.
Les banques françaises du jour au lendemain ont été fermées, tout cela pour obliger les fonctionnaires à se rebeller contre un LG qui ne pourrait plus les payer? Faut-il rappeler que les salaires d’avril 2011ont été encore virés, grâce au génie du ministre Bohoun Bouhabré et de Philippe Dacoury Tabley, alors gouverneur de la BCEAO, suspecté de financer « l’administration illégale » du président Gbagbo. Ce dernier livré aux FRCI par les Français, qui se sont effacés pour ne pas être incriminés lors de l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, fut molesté, déshabillé, puis emprisonné. Seule petite humanité à trois sous, perceptible lors de sa capture au palais présidentiel où il partageait le sort de son ami LG, le « Donnez-lui un Bonbon »de la porte parole des rebelles, Anne Ouletto, bientôt récompensée pour son adhésion aux bourreaux de son peuple, les wé de Côte d’Ivoire !
Faut-il rappeler que la France s’est mouillée en payant trois mois les salaires des fonctionnaires pour aider son poulain Ouattara? N’est-ce pas là encore une preuve de son ingérence empoisonnée?
Faut-il aussi rappeler que Yves Lambelin et le professeur Philippe Rémond se connaissaient, s’appréciaient? Ils se sont appelés au téléphone la veille de l’assassinat du professeur de l’INP-HB. Or Philippe Rémond réfugié dans un hôtel de Yamoussoukro craignait pour sa vie. Lambelin était à ce moment là en séjour au NOVOTEL, cet hôtel abidjanais qui pendant la crise abritait beaucoup d’occidentaux, des journalistes de la presse étrangère, des ressortissants étrangers. La Licorne surveillait nuit et jour ce lieu sensible, très certainement les renseignements généraux français écoutaient les conversations téléphoniques des gens à « surveiller ». Et c’est probablement ce coup de téléphone qui a permis de localiser Philippe Rémond dans son hôtel de Yamoussoukro !
Ce dernier exécuté, Lambelin devenait un témoin embarrassant, qui évidemment n’aurait pas accusé la Garde Républicaine et son patron, le général Dogbo Blé de cet assassinat, mais bien les Français et leur ambassadeur barbouze Jean-Marc Simon, qui continue d’être à l’œuvre en CIV, non plus à titre d’ambassadeur (atteint par l’âge de la retraite) mais comme conseiller des investisseurs, et probablement devenu businessman « cadeauté » pour services rendus au clan Ouattara.
Shlomit Abel