N’y a-t-il plus d’humanité en France?
Je peux, éventuellement, en faisant beaucoup d’efforts, comprendre qu’on soit insensible à la misère lointaine. Loin des yeux, etc. Mais la misère en bas de chez soi, on fait comment pour l’ignorer, pour s’en foutre, pour passer comme si de rien n’était? Alors que la neige a recouvert Paris, alors que les températures avoisinent le polaire, des hommes, des femmes et des enfants dorment sur les trottoirs et les quais de Paris.
Quand le drame est d’une telle ampleur, quand des êtres humains risquent de mourir de froid, dans la rue, au vu et au su de tous, on range momentanément les débats et les joutes oratoires, on met en sourdine les « crises de migrants », les « problèmes des SDF » et toutes ces choses qui donnent à causer à ceux qui aiment s’entendre parler. Et on se bouge. Ne rien faire, ne pas les aider, n’est-il pas une forme de non-assistance à personnes en danger?
Emmanuel Macron a promis que, lui président de la République, plus personne ne dormirait dehors. Mais voilà, celles et ceux qui vivent et dorment dans la rue sont encore là, dans un dénuement presque complet face à un hiver qui se fout pas mal des problèmes des hommes. Quelle excuse va-t-on inventer pour justifier l’injustifiable? Sylvain Maillard, un député macroniste, qui dort évidemment bien au chaud dans son petit lit, a eu le culot de dire que c’était « par choix » que les sans-abris sont justement sans abris. Encore un peu, il nous aurait expliqué que ces infortunés s’amusent à une sorte de freeze challenge masochiste, où celui qui meurt de froid en premier a gagné. Décidément, l’ignominie chez certains n’a aucune limite.