le billet du juriste
Suite épisode Hélène : Que cache le non renvoi du dossier Gbagbo à une autre audience ?
Notre démarche, loin d’une opération chirurgicale ayant vocation à fixer des sexes aux anges, vise essentiellement à interroger certains faits, actions et omissions, à la lumière des pratiques procédurales, ce, dans l’intérêt de l’intelligence de l’avenir immédiat de ce procès contre GBAGBO Laurent et BLÉ Goudé, qui fera négativement date dans le déroulement de l’histoire contemporaine.
Il importe d’indiquer, dès l’abord, qu’en matière de judicature, lorsqu’un dossier est enrôlé, c’est-à-dire, estimé en état d’être jugé, et que le procès est ouvert, toutes les dates de renvois que le juge, Président de la formation de jugement, de concert, le plus souvent, avec ses conseillers, ordonne, ne s’analysent autrement que comme de véritables décisions de justice. En effet, en tant que décisions de justice, tous ces renvois sont toujours motivés par l’intérêt d’une bonne administration de la justice. Dès lors, la communication, sur siège (au cours de l’audience), aux parties, de la date de la prochaine audience, participe d’une bonne justice, en ce que de nature à permettre à toutes les parties de prendre les dispositions compatibles avec le soin de leurs intérêts pertinents.
C’est pourquoi, en dehors d’un complément d’enquête (mise en état), dont la détermination de la date de déroulement, reste à la seule convenance discrétionnaire du juge de cette mise en état, dès lors qu’un dossier est enrôlé (dans le circuit), ledit dossier est, d’une audience, obligatoirement renvoyé, à une autre audience précise, fut-elle lointaine.
Car, lorsque cela n’est pas le cas, on parle plutôt d’un «DOSSIER CLASSÉ».
Revenant à notre triste affaire pendante devant la Cpi, combien sont-ils à être surpris, lorsqu’après l’effondrement du gigantesque expert-légiste Hélène Yapo-ETTE, le vendredi 19 janvier dernier, le juge-président a tout simplement levé l’audience, sans s’obliger à nous indiquer la date précise de sa prochaine reprise, alors surtout qu’il est connu que la pauvre Fatou BENSOUDA venait ainsi d’échouer lamentablement contre l’éternel roc GBAGBO, et que place devait être faite, nette, aux témoins de la défense ?
Pourquoi, alors que les prédispositions à en finir, au plus tôt, avec cette sombre affaire, chez le juge-président Cuno Tarfusser, sont manifestes, et que cela suppose l’établissement d’un calendrier de non rupture entre l’audition des témoins de l’Accusation et ceux de la défense, le cas échéant, nous renvoie-t-on à la saint Glin-Glin pour connaître la reprise du pugilat en perspective ?
Certains ont vite fait de conclure à des signes précurseurs probants de tractations en vue d’un jet d’éponge.
Comme nous l’avons indiqué, à l’entame, nous ne sommes pas familier du jeu de cauris. Nous ne saurions donc nous contenter que d’un décryptage cartésien.
À la vérité, quoique au nombre de ceux qui désirent ardemment voir leur Président, Laurent GBAGBO, être dégagé, dans les plus brefs délais, des sales griffes de ces impérialistes, au point qu’aucun jet d’éponge prématuré ne saurait fondamentalement leur déplaire, nous ne saurions, en l’état actuel de notre état d’âme, occulter notre parti pris pour le «ON IRA JUSQU’AU BOUT», même si cela pouvait leur servir de prétexte pour continuer de prendre en otage des gens dont l’innocence est établie, ne serait-ce qu’au terme de l’audition de leurs 82 témoins, dixit leur Rfi.
Nous sommes donc pour le «ON IRA JUSQU’AU BOUT» ; car, mieux que la libération de nos hommes, au stade actuel de notre combat, il s’agit de libérer définitivement notre pays, et pourquoi pas, toute l’Afrique, de cette gangrène impérialiste.
Et, la façon la plus efficace de conjurer ce système criminel, ne consiste-t-il pas à dénoncer, publiquement, ses pratiques infectes ? Tout procédé destructeur, d’ailleurs, terriblement redouté par ces malfaisants.
Or, les ivoiriens ayant été frustrés, en toute connaissance de cause, de décembre 2010 au 11 avril 2011, de leur droit de dire leur part de vérité au monde entier sur ce qu’ils subissaient de la part de la France de Sarkozy, y a-t-il meilleure circonstance favorable que cette tribune de leur CPI, où toutes les dépositions sont fidèlement traduites dans 12 langues, au moins ?
Ne sera-ce pas un véritable pain béni pour les futurs témoins, tous militants pour le respect de la légalité, toute la légalité, rien que la légalité à travers le monde entier, et qui ne sont pas forcément des ivoiriens, indécrottables Pro-Gbagbo, comme nous autres Tchedjougou OUATTARA, de venir faire exploser, de façon contradictoire, la tragédie ivoirienne en cours ?
Sur l’occurrence, ne sera-ce pas même un délice si, au moment de leurs dépositions, la mutuelle des criminels, incarnée par les consorts Sarkozy, OUATTARA et SORO, décidait de venir à l’audience pour conforter leur prétendu bon droit ?
C’est pourquoi, même si le dernier silence, plus que bavard, du non renvoi de l’affaire à une audience connue d’avance, annonce certaines choses dont la nature reste à déterminer, il apparaît impérieux que ce procès aille jusqu’à sa fin.
C’est notre aspiration profonde. Vous être autorisés à exprimer et argumenter librement la vôtre, au cas où vous ne vous rangez pas à la nôtre.
Excellent début de semaine à tous, et….Hauts les cœurs !
L’Activateur Tchedjougou OUATTARA