Me Ange Rodrigue Dadje s’exprime sur la condamnation inique de Hubert Oulaye
Me Ange Rodrigue Dadje :
<<Nous avons été fortement déçus par l’Arrêt rendu par la Cour d’Assises. Nous nous sommes dit que cette cour allait prendre de la la hauteur et dire le droit et qu’elle elle allait se défaire de la pression du pouvoir politique et rendre une décision d’équité. Pour nous la décision d’équité est de prononcer purement et simplement un non-lieu. Parce que l’Accusation n’a apporté aucun élément de preuve. Vous avez vu, tout au long du procès, concernant une quelconque preuve de complicité, tant du côté du ministre Hubert Oulaye que du jeune Guiré, il n’y a n’en aucune. Nous sommes complètement désolés. Pour nous, c’est un arrêt de non-lieu pure et simple qui devait être prononcé et c’est ce qui est vrai. Cette décision de condamnation à 20 ans, est une décision politique.
Nous pensons qu’elle est ainsi faite pour empêcher Mr Hubert Oulaye d’exercer librement ses activités politiques et le <<mettre d’état de nuire > sur le plan politique. Afin qu’il ne gêne pas le pouvoir, d’éventuels opposants ou des suiveurs politiques. Le dossier est complètement vide pour les accusés. Mêmes les cinq (5) procès verbaux d’audition que la Dst dit avoir synthétisés n’existent pas. A part cette note de synthèse qui est ramassis de faux , il n’y aucun élément de preuve de complicité. Pour preuves, le fameux Goulia, à qui Hubert Oulaye aurait remis de l’argent et qui serait allé remettre cette somme à un mercenaire libérien, n’a jamais fait l’objet de poursuites judiciaires. Et pourtant, il est la pièce maîtresse, s’il devait avoir une complicité. Il a été entendu librement et est réparti librement de la Cour.
Si le complice principal, qui est en rapport avec les Libériens, n’est pas poursuivi, ce n’ est pas le ministre qui doit être condamné pour complicité. Nous allons nous allons faire un pourvoi en cassation, dès aujourd’hui, car ces deux accusés sont complètement innocents.
C’est une décision purement politique qui a été rendue.
Mais nous voulons dire par cette condamnation sans preuve, que ce pouvoir est train de créer un précédent suffisamment grave et ceux qui viendront après ce pouvoir, vont vouloir faire la même chose en se vengeant. Et nous allons être dans un cycle infernal de vengeance en vengeance. Les Ivoiriens sont excédés. Ils ont besoin d’une justice équitable et transparente. Pas celle qui prononce une condamnation à 20 ans sans élément de preuve. Cette justice parcellaire et partiale n’est pas à l’honneur de la Côte d’Ivoire.
La justice actuelle n’est pas en mesure de se défaire de la pression politique. À la veille de l’année 2018, nous avons encore des juges zélés qui veulent rendre service au pouvoir politique pour se faire remarquer. Nous disons que ce n’est pas le rôle d’un juge de se faire remarquer. Son rôle est de rendre une décision de justice en toute équité sur la base de preuves. Mais il n’y a eu aucun élément de preuve au procès du ministre Hubert Oulaye>>.
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Cour d’Assises:
20 ans de prison pour Hubert Oulaye
Le verdict de la Cour d’Assises d’Abidjan est tombé ce 26 décembre 2017 comme un couperet: 20 ans de prison (sans mandat de dépôt puisqu’il est rentré, apprend-on, chez lui à la maison) pour Hubert Oulaye, ancien ministre et président du Comité de contrôle du FPI. en Outre, il devra payer 20 milliards de nos francs de dommages et intérêts à l’Etat de Côte d’Ivoire.
Alors qu’il avait trouvé refuge au lendemain de la crise post-électorale de 2011 au Ghana, il est rentré librement le 30 novembre 2014 au pays. Il a été arrêté en mai 2015. Détenu à la prison civile de Dabou, chef-lieu de la région des Grands ponts, il a été mis en liberté provisoire le 8 juin 2017.
Accusé de « complicité d’assassinat » de sept militaires nigériens de l’ONUCI et huit civils en juin 2012, non loin de Guiglo, chef-lieu de la région du Cavally (Ouest de la Côte d’Ivoire) d’où il est originaire, il comparaissait depuis le 18 décembre 2017.
Bally Ferro