CPI: témoin Philippe Mangou, Bilan du deuxième jour
MANGOU, authentique fils de Pasteur ou de Satan ?
le commentaire du juriste, ancien membre du Conseil d’état.
Au titre du point de sa déposition du lundi 25 septembre 2017, nous avions relevé que, contre tout le faisceau de contrevérités criantes, débitées par l’ancien chef d’état-major des armées de Côte d’Ivoire, le seul fait, pour MANGOU, d’avoir miraculeusement restitué que le Président Laurent GBAGBO s’était, dans l’intérêt des vies des populations civiles, énergiquement opposé à toute prise de texte, faisant d’Abobo, une zone de guerre, ôte, indiscutablement, tout socle, juridiquement pertinent, au plan commun, prétendument, par le même Gbagbo, concocté .
À l’issue du deuxième jour de sa déposition, hier mardi 26 septembre 2017, nonobstant la hargne ostentatoire et injustifiable de nuire, sur fond de carence manifeste de sérénité, l’Ambassadeur Mangou, après avoir soufflé le chaud et le froid, n’a pu encore franchir, techniquement, le rubicon de la nuisance gratuite, en s’autorisant à décréter le chimérique plan commun allégué.
Aussi nous plaira-t-il de ne nous contenter qu’en la mise en relief de cette masse de contrevérités cocasses, propres à enlever la moindre crédibilité aux dires de cet homme, s’exposant à une cruelle crucifixion d’une réplique incandescente de la double défense, piaffant, au demeurant, d’impatience.
Dans l’intérêt d’une intelligence aisée de notre regard, il nous apparaît d’une nécessité impérieuse de faire observer que, pour impressionner son auditoire, Monsieur MANGOU ne se retient guère de mettre à contribution et sa foi chrétienne et son éducation spirituelle généreusement fournie par son géniteur, un homme de Dieu consacré.
C’est en cela qu’il importera d’ausculter les dires de l’individu, sous ce rapport spirituel.
Confronté, en effet, à de sérieuses accusations de subornation, en pleine crise post-électorale de 2011, subornation au moyen de la bagatelle de 2 milliards de nos francs, combien sont les ivoiriens n’ayant pas vu MANGOU vociférer sur les antenne de la télévision nationale, en ces termes :
«Dans son interview, Guillaume SORO me dit que je ne suis pas du côté de la vérité. Que je suis fils de Pasteur. Je le reconnais. Mais, je lui dis qu’il n’est pas du côté de la vérité. Qu’il est ancien séminariste, donc à deux doigts d’être prêtre. Il faut que les choses soient claires pour les ivoiriens, et je voudrais que les ivoiriens sachent la vérité : nous avons été approché par ce Monsieur, pour nous demander ce mettre l’armée à la disposition de Monsieur Alassane OUATTARA qui, dit-il, venait d’être élu. Nous lui avons dit : NON. Il nous a envoyé quelqu’un, certainement ça doit être un appât, pour nous dire que nous devons être nommé Chef d’état-major. J’ai dit à son émissaire que j’ai fait 6ans de Commandement. Que, même si aujourd’hui le Président GBAGBO venait à remercier je retournerai au village. Et, que je ne souhaiterais pas être Chef d’état-major de Monsieur Alassane Dramane OUATTARA. De quelle armée parle-t-il ? Après avoir massacré nos hommes et leurs enfants ? Je sais d’où le Président Laurent GBAGBO m’a pris, et ce qu’il a fait de moi. Je ne le trahirai pas… ». Fin de citation.
Les propos ci-dessus transcrits, sont ceux du même «fils de Pasteur», Monsieur MANGOU Philippe, qui, en provenance de son bureau douillet d’Ambassadeur nommé par le même Alassane Dramane OUATTARA à Libreville, au Gabon, et non, depuis le centre de «son village de Kouté », utilise sa même bouche, depuis les micros de la Cpi, pour plaider contre le même…Laurent GBAGBO.
Ainsi confortablement installé dans un fauteuil de cette Cpi, et, jurant par le même sacramentel statut de Pasteur de son papa, Mangou déploie les graves allégations suivantes :
1) – Après l’Accord politique de OUAGADOUGOU en 2007, la Côte d’Ivoire était officiellement dotée de deux armées : les FANCI et les FAFN.
2)- Cet Accord politique de 2007 a aussi jeté les bases de la fusion des deux armées en une seule dite FRCI.
3)- Le Président Laurent GBAGBO n’a pas été l’objet d’une éviction ‘ni de la part de l’armée française, ni des rebelles de OUATTARA mais plutôt de la part d »une unité de l’armée nationale que lui, MANGOU dirige
4)- Il a identifié des mercenaires superbement armés dans un véhicule militaires conduit par le capitaine SEKA Seka, aide de camp de la première dame Simone Gbagbo.
5) – Il avait vainement demandé au Président Laurent GBAGBO de démissionner.
6) – Quoique ne reconnaissant désormais que l’autorité «du Président élu Alassane OUATTARA», il jouait le double jeu, à la tête du noyau d’officiers loyalistes, en faisant enregistrer, en leur nom, des déclarations de soutien à la République, mais trouvait les moyens d’empêcher leur diffusion sur les antennes des médias d’État.
7) – Les militaires qui avaient voté pour Alassane OUATTARA refusaient de combattre pour Gbagbo
8) – L’armée de Côte d’Ivoire n’avait aucun armement au point que le Président Laurent GBAGBO lui avait demandé d’aller superviser les élections «avec des bâtons»
9) – Les militaires refusaient de se battre parce que le Président Laurent GBAGBO avait refusé de leur verser la prime de guerre de 6.000.000 de F aux motifs qu’ils n’avaient pas gagné la guerre.
10) – Pendant la crise post-électorale, les hommes armés qui étaient retirés au Golf, n’étaient pas des rebelles. Ils étaient plutôt en mission de sécurisation des personnalités recluses au Golf, entendu que le Président élu y était…etc.
Une fois n’étant pas coutume, je m’affranchirai, volontiers, de commentaires de toutes ces allégations, à charge pour chacun de se faire une idée du degré de spiritualité du digne « fils du Pasteur ».
En revanche, je note qu’après toutes ces élucubrations de Mangou, la fin de l’échange, d’hier mardi 26 septembre, entre l’Accusation, techniquement desservie par l’économie de tout ce verbiage creux, et le témoin du jour, virait à l’hostilité lorsque l’audience a été suspendue pour reprendre ce matin à 9h 30.
Comme nous n’avons de cesse de le dire, MANGOU est attendu sur un point technique précis : rapporter les preuves du plan commun concocté par le Président Laurent GBAGBO , et rien d’autre.
Or, en ayant déjà miraculeusement restitué que GBAGBO était obsédé par la préservation des vies des populations civiles à ABOBO, au point de refuser de prendre un texte déclarant ABOBO Zone de guerre, excluant du coup tout projet de sa part d’y massacrer des civils, comme l’agite l’Accusation, par quelle alchimie établira-t-on encore ces preuves du plan commun contre lui ?
Enfin, avec le niveau de pauvreté en armement, scientifiquement dépeint, par MANGOU, avec quel arsenal, GBAGBO Laurent aurait pu encore massacrer des populations civiles à ABOBO, dans le cadre d’un projet savamment articulé ?
Par-dessus tout, concernant tous les faux coups désordonnés, donnés à tout le monde, notamment à ceux que l’histoire de la Côte d’Ivoire hisse dorénavant au panthéon des soldats loyaux, notez que MANGOU a honte de sa propre personne, et rêve qu’au moyen d’une minable politique de la terre brûlée, il sera réhabilité.
Peine perdue ! Désormais, pour surnommer son fils «Philippe», en Côte d’Ivoire, les ivoiriens devront bien fouiller le calendrier pour voir s’il n’y a pas pénurie de surnoms.
Quant à ceux qui seront condamnés à porter le nom de famille MANGOU, il est à parier qu’ils se justifieront devant leurs contemporains sur une durée d’un siècle, au moins.
Tchedjougou OUATTARA
Roger Dakouri Ledj