Le vrai scandale n’est pas Richard Ferrand mais la corruption de la justice de la France socialiste
Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron ont en commun un problème de matériel. Sarkozy avait promis de passer les banlieues au Kärcher, et à voir l’état des zones de non-droit, son kärcher était multiculturellement en panne. Macron a promis de passer le gouvernement au scanner, et visiblement, le scanner, il était cassé.
Au risque de décevoir, je ne peux pas passer sous silence que vu d’un pays étranger, on voit clairement que le très gros scandale que cache celui de l’affaire Ferrand est la corruption de la justice.
Alors que d’un côté les éléments s’empilent autour de ce qui ressemble bien à la Cahuzaquerie de Macron, un enrichissement sans doute immoral et très probablement illégal, le juge de Brest a décidé en à peine deux heures – c’est à dire sans aucun élément concret pour examiner le dossier, et matériellement pas assez de temps pour le faire – qu’il refusait de déclencher une enquête.
Cette politisation de la justice, impossible à nier, impossible à défendre dans une démocratie qui agit pour le bien des citoyens, prouve que l’État de droit ne peut pas longtemps survivre sous un gouvernement socialiste : Christiane Taubira, impliquée dans une affaire de corruption, n’est toujours pas présentée devant un juge, la dimension antisémite et islamiste de la défenestration d’une femme médecin juive par un musulman qui récitait le coran pendant qu’il la torturait est toujours vigoureusement niée par les responsables politiques qui s’excusaient auprès de Théo avant même les résultats de l’enquête qui conclurent que ce dernier avait tout inventé, et le harcèlement de l’appareil judiciaire contre Fillon lors de la présidentielle retirent tout doute.
Quelle autorité a ou n’a pas donné l’ordre au juge de Brest de ne pas ouvrir une enquête ? Cela appartient encore à la conjecture : il n’y a pas de preuve, et il n’y en aura sans doute jamais. Il n’est pas dans mon habitude de me livrer aux hypothèses façon conspirationniste.
- Le garde des Sceaux Bayrou Français a-t-il donné l’ordre au juge dont il est le supérieur hiérarchique de classer l’affaire ? Bayrou est lui-même impliqué dans une affaire d’emplois fictifs, et il est convoqué au tribunal pour une affaire de diffamation fixée à une date tellement lointaine qu’on croirait la justice lente, si on ne l’avait pas vue se saisir le jour même des révélations du Canard enchaîné, du dossier Fillon.
- Bayrou a-t-il lui-même reçu l’ordre du président Macron ? Du Premier ministre ? Là encore, les conspirationnistes s’amuseront à leurs jeux favoris, très peu pour moi.
Ce qui est le vrai scandale et doit faire douter tout citoyen français de la probité de la justice française, c’est qu’un juge ait décidé en deux heures de temps qu’il n’ouvrira pas une enquête, alors que le dossier s’épaissit de jour en jour.
Rémi-Pierre Drai, l’avocat des Républicains, a déposé un signalement au parquet national financier de Brest concernant l’affaire Ferrand à 14h30. Le procureur a publié un communiqué à 17h dans lequel il a refusé de se saisir de l’affaire (source : Gilles-William Goldnadel)
Voici ce qu’on sait pour l’instant de l’affaire Ferrand. Il y avait vraiment rien pour se saisir de l’affaire ? :
- Alors que Ferrand Richard tente de faire croire qu’il n’existe pas de conflit d’intérêt car il n’avait pas de lien juridique avec sa compagne, Me Alain Castel, ancien bâtonnier de Brest qui a participé à la vente du bien litigieux parle « d’enfumage » et détruit le mensonge de Ferrand : « Le 23 décembre 2010, un compromis de vente est signé entre l’expert-comptable et Richard Ferrand en son nom propre, avec une condition suspensive : la conclusion d’un bail commercial avec une SCI [créée par sa compagne] devant substituer Richard Ferrand et les Mutuelles de Bretagne. »
- Alors que Richard Ferrand ne cesse de répéter qu’il n’est “pas partie à l’affaire”, et qu’il n’a aucun lien matrimonial avec Sandrine Doucen, Mediapart révèle au contraire que le ministre est pacsé avec sa compagne depuis janvier 2014.
- La fille du couple (âgée de seulement 13 ans !), est maintenant mêlée au scandale : elle s’est portée acquéreur en février dernier de la part de la SCI qui n’était pas encore détenue par sa mère. Elle réalisait ainsi une belle opération, puisque la valeur de cette part était passée en six ans de 1 euro à 3 045,95 euros. Devant le notaire, précise Mediapart, l’adolescente est représentée par sa mère et son père, “agissant en tant qu’administrateurs légaux des biens de mademoiselle”.
- Le « Canard enchaîné » publie le compromis de vente de l’immeuble acquis par la SCI de la compagne de Richard Ferrand qui montre que c’est Ferrand, et non sa compagne, qui a signé le compromis de vente.
- Pire, le futur ministre de la Cohésion des territoires a, semble-t-il, évité de mentionner son implication au conseil d’administration des Mutuelles de Bretagne, qui a finalement choisi l’offre proposée par la SCI de Sandrine Doucen. Preuve de sa volonté de discrétion, le compromis précise que « les soussignés […] déclarent […] renoncer expressément » à la publication du document à la conservation des hypothèques, procédure très étrange, contraire aux usages, car elle permet de vérifier l’identité du vendeur et la situation hypothécaire du bien.
- Le compromis, qui est bien signé par Richard Ferrand, comportait une autre clause bien étrange qui fit dire à Me Alain Castel que l’affaire lui semblait louche : Ferrand n’a pas eu à verser de dépôt de garantie. Au cas où l’offre de la SCI de Sandrine Doucen n’était pas retenue par les Mutuelles de Bretagne, Richard Ferrand n’aurait donc pas perdu un sou.
- Selon les documents consultés par Le Monde, qui confirment point par point les informations du Canard enchaîné du 24 mai :
- la SCI de la compagne de Ferrand n’existait pas,
- les locaux de la rue George-Sand n’étaient même pas entre les mains de Mme Doucen, lorsque les Mutuelles de Bretagne ont choisi d’y domicilier leur centre de soins.
- Le montage a été conçu uniquement dans le but de profiter du contrat passé par les Mutuelles de Bretagne. Un montage de pure opportunité, donc.
- les Mutuelles se sont engagées à prendre en charge les travaux de rénovation nécessaires du local appartenant aux Ferrand, soit 184 000 euros.
- L’enrichissement a été si juteux (100 euros dépensés au total pour un bien valant 600 000 euros), que Saca la SCI des Ferrand s’est offert un autre bien, en 2013, un deux-pièces dans le 5e arrondissement de Paris d’une valeur de 353 000 euros.
Me Alain Castel, seul témoin de l’affaire, et qui s’était occupé de la transaction immobilière douteuse conclut ainsi :
« J’ai tout de suite compris la manœuvre, et cela m’avait choqué à l’époque. Richard Ferrand allait louer l’immeuble à la mutuelle et il allait s’enrichir avec tous les travaux à la charge de celle-ci. Il faut appeler un chat un chat ».
Et le Parquet national financier, spécialisé dans les affaires financières complexes, s’est déclaré incompétent sur ce dossier ?
Le parquet de Brest, saisi par l’avocat du parti Les Républicains, a estimé, le 26 mai, qu’il n’y avait pas lieu pour lui de diligenter une enquête, « aucun des faits relatés n’étant susceptibles de relever d’une ou plusieurs qualifications pénales permettant d’ouvrir une enquête préliminaire ». Et ce, précisait-il alors, au vu « des faits allégués dans les colonnes du Canard enchaîné ».
La France a glissé sur une peau de banane socialiste et a officiellement adopté le comportement des républiques bananières.
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Sources :
http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/37777-ferrand-canard-enchaine-publie-compromis-vente-immeuble.html
http://www.valeursactuelles.com/politique/ni-marie-ni-pacse-le-grossier-mensonge-de-ferrand-pour-se-dedouaner-83897
http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/05/30/a-brest-l-operation-immobiliere-en-or-de-la-compagne-de-richard-ferrand_5135876_823448.html
http://www.rtl.fr/actu/politique/affaire-ferrand-l-avocat-de-la-transaction-denonce-un-manque-d-ethique-7788749565