Électricité : une banqueroute masquée
Ce n’est qu’une brève dans les pages « saumon » (réservées à l’économie) de Jeune Afrique, mais pour qui sait lire, elle a tout l’air d’un signal d’alarme. « Les producteurs privés d’électricité (IPP) de Côte d’Ivoire font face depuis « quatre à six mois » à des retards de paiement » de la part des autorités publiques, ce qui est « inhabituel ». Selon Jeune Afrique Business +, certains acteurs du secteur ne veulent pas s’exprimer sur ce sujet « trop sensible ». Les arriérés s’élèveraient à une centaine de millions de dollars, c’est-à-dire environ 60 milliards de FCFA. Comment s’explique ce phénomène ? Des sources évoquent des factures non réglées par les pays voisins. Mais cela ne peut pas être la seule explication. Le chiffre d’affaires à l’export de la CIE en 2015 ne représentait que 12% du chiffre d’affaires global de la compagnie. A moins que les pays voisins aient des ardoises de plusieurs années, leur défaillance seule ne peut entraîner d’aussi lourds arriérés.
Décidément, l’économie ivoirienne est une vraie bombe à retardement en cette année 2017. On notera avec un sourire en coin que le système Ouattara a refilé l’Energie au « bon petit » de Bédié, Thierry Tanoh, alors que le secteur se trouve au plus mal. Il ne pourra pas réussir à le redresser sans prendre des mesures impopulaires, et se faire détester. Ce qui tombe bien : ce sera un adversaire en moins pour les « héritiers RDR » qui ont déjà assez à faire dans leurs batailles internes.
Théophile Kouamouo