procès « des disparus du novotel »: Le juge évoque “des menaces’’ contre sa personne
Par Serge Alain Koffi
Le Juge en charge du procès dit “des disparus d Novotel’’ dans lequel est principalement mis en cause le général Bruno Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde républicaine sous l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a affirmé mercredi avoir reçu “des menaces’’ via des sms sur son téléphone portable.
Le juge Mourlaye Sissoko a fait cette déclaration à l’ouverture de l’audience dans une salle déserte alors qu’il donnait des instructions aux forces de l’ordre déployées pour faciliter l’entrée des spectateurs bloqués à l’extérieur par un filtrage des plus rigoureux.
Il a affirmé qu’il recevait des messages sur son téléphone portable sans autres précisions sur les auteurs et la nature de ces menaces.
A l’endroit de l’assistance autorisée à suivre le procès dans la salle, le juge a réitéré les consignes d’usage depuis le début du procès : interdiction de communiquer sur le téléphone, de filmer ou d’enregistrer les débats.
“Je n’accepterai jamais que cette audience soit une tribune politique’’, a-t-il assuré. A l’ouverture du procès le 31 janvier et à chaque audience depuis la reprise, le général Dogbo Blé régulièrement ovationné par une foule d’admirateurs.
Poursuivant, le juge a rejeté les exceptions liées à “la compétence territoriale et matérielle’’ de la Cour d’Assises de Yopougon, soulevées la veille par la Défense, avant d’appeler le premier accusé à la barre : le Colonel Léopold Mody, commandant des opérations de la garde républicaine au moment des faits qui remontent au 4 avril 2011.
Stéphane Frantz Di Rippel, directeur de l’hôtel Novotel, Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien et figure du patronat local, son assistant béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de Sania, filiale de Sifca, avaient été enlevés le 4 avril 2011 en pleine crise post-électorale pour ne plus jamais réapparaître.
Ils avaient été conduits au palais présidentiel, où ils avaient été torturés puis tués, selon le gouvernement du nouveau président Alassane Ouattara, installé après l’arrestation le 11 avril de Laurent Gbagbo à l’issue de quatre mois de crise politique et militaire, dont deux semaines de guerre.
Le corps d’Yves Lambelin est le seul à avoir été formellement identifié. La mort des trois autres avait été établie sur la base de témoignages et d’indices. Les corps avaient été jetés dans la lagune d’Abidjan.
Face au juge, le Colonel Léopold Mody, a réfuté les accusations. Il a soutenu n’avoir “pas reçu d’ordre du général Dogbo Blé’’ ni d’avoir lui-même donner d’ordre pour “enlever’’ les victimes.
Serge Alain KOFFI, connectionivoirienne