Discours prononcé par le représentant des wé
Monsieur le Président,
Honorables Chefs traditionnels de Mama, de Ouragahio, de Gagnoa,
Mesdames et messieurs,
A vous tous rassemblés ce jour à Mama pour nous accueillir, je voudrais adresser les salutations du Peuple Wè du Guémon et du Cavally.
Monsieur le Président, Le Peuple Wè est massivement venu ce jour du 28 août 2021 dans toute sa diversité socio-culturelle et politique, pour vous dire, ATOUHOU, ASSE, ASSE, BOHI, des membres du Comité de contrôle, BOHI.
Vous avez ici présents d’abord, tous les cadres et élus politiques proches de vous.
Personne en dehors de ceux qui sont empêchés pour des raisons de santé, n’a voulu se faire raconter l’évènement. Ils sont tous là ! Vous les connaissez tous, je ne vous les présenterai pas. Il s’agit des Vice-présidents, des Secrétaires généraux adjoints, des Secrétaires nationaux, des membres du Comité central, des membres du Comité de contrôle, des Secrétaires généraux de fédérations, des militants et sympathisants du FPI de nos deux régions du Cavally et du Guémon.
Outre vos militants, vous avez, présents à nos côtés, nos frères du PDCI-RDA, à travers leurs cadres et élus dont le ministre GNONKONTE Désiré, l’honorable Doh Simon Président du Groupe parlementaire PDCI-RDA, l’honorable FLAN TEHE Jean, le Maire Denis KAH ZION. Est également présent, le ministre KAHE Eric, avec une Délégation de son parti l’AIRD. Mais surtout, vous avez ce jour, également présents à nos côtés, cela est exceptionnel, une Délégation du Collège des Doyens Wè. Ce sont nos Ainés des deux Régions unis autour du Doyen, le Ministre d’Etat Emile Kéï Boguinard. Ce Collège compte parmi ses membres, le Ministre d’Etat Emile Constant Bombet, le Directeur général Tiabass Oulaï, la Ministre Gnonsoa Angèle, le Juge Guéhi François, le Préfet Pontet René.
Le Collège des Doyens a tenu à se faire représenter à cette importante cérémonie par une Délégation conduite par le Doyen Oulaï Tiabass et composée du Secrétaire général du gouvernement Tyéoulou Félix, du professeur Guidi Wandja, de Bonebo Georges.
Sont venus aussi, avec leurs populations, nos honorables Chefs traditionnels des départements de KOUIBLY, FACOBLY, BANGOLO, DUEKOUE, TAÏ, TOULEPLEU, BLOLEQUIN et GUIGLO. Avec eux, vous avez nos chefs traditionnels de la diaspora, officiant à Abidjan, Bouaké, Daloa, San Pedro, Divo, Gagnoa, conduits par leur Chef fédéral, OULOUPOHI Mattieu. Enfin, pour cet évènement que nous avons voulu festif, nous sommes venus avec des groupes de danse terroir Wè et des artistes tradi-modernes.
Le Peuple Wè considère les liens forts établis entre vous et lui, avant et sous votre gouvernement en 2000. Il se souvient du soutien constant que vous lui avez apporté chaque fois qu’il a été victime de violences comme ce fut le cas à Fengolo, à Petit Duékoué… Il n’oublie pas la confiance placée en certains de ses fils dont vous aviez fait vos proches collaborateurs. Grâce à vous, aux actions que vous aviez commencé à initier, l’espoir pour ce Peuple de sortir du sous-développement était devenu réel, à telle enseigne qu’à l’orée des élections présidentielles de 2010, de manière spontanée, il a fait son premier déplacement ici à MAMA, pour vous demander d’être son candidat et vous assurer de son total soutien. C’est d’ailleurs parce qu’il a effectivement traduit cette promesse dans les urnes que ce Peuple subira, les pires atrocités de la guerre post-électorale. Qu’il a vécu un véritable génocide.
Mais, le Peuple Wè pour aujourd’hui, n’est pas venu pour vous étaler les souffrances qu’il a subies. Il aura l’occasion de le faire lorsque votre calendrier vous permettra de vous rendre dans le pays Wè. Il sait que, même pendant votre détention à la Haye, vous n’avez jamais cessé d’avoir une pensée pour lui. Ainsi en 2017, vous avez demandé à votre frère jumeau le Président Sangaré Aboudrahamane, paix à son âme, d’effectuer une visite de compassion dans nos deux régions. Nous n’avons pas oublié cet acte fort que vous avez posé et qui a profondément soulagé le pays Wè. A cette époque, nul ne savait à quel sort vous seriez destiné. Vous avez tenu, malgré votre situation à essuyer nos larmes du fond de votre prison.
Monsieur le Président, si nous sommes venus aujourd’hui, c’est parce que vous aussi, avez souffert pendant 10 années. 10 années d’éloignement de votre pays, de votre famille biologique, de votre famille politique. 10 années passées dans les geôles sombres de la CPI. 10 années de mauvais traitements. 10 années d’humiliations injustifiées parce que vous vous êtes dressé, comme Patrice Lumumba, Nelson MANDELA…, pour que la dignité soit reconnue à votre pays, à votre peuple. Nous avons assisté impuissant, à la dizaine de rejets de votre demande de libération provisoire, parce que le Procureur soutenait que vous en profiterez pour fuir, pour vous échapper, vous qui pourtant, n’avez pas fui les bombardements de votre Résidence par les armées coalisées de la France et de l’ONUCI pendant la crise post-électorale. Nombreux sont ceux au sein de nos adversaires qui se réjouissaient, affirmant publiquement avec force, que vous ne reviendrez jamais de « l’enfer de la CPI ». Même en notre propre sein, des personnes l’ont également affirmé et ont tenté d’en tirer avantage, mais en vain.
Le Peuple Wè en revanche a toujours cru en votre retour, car rien de ce qui vous était reproché n’avait d’assise solide. Il a plutôt choisi de prier afin que vous soyez libéré et que vous reveniez prendre votre place chez vous, dans votre pays, la Côte d’Ivoire.
DIEU, LE TOUT PUISSANT a entendu notre prière : le 15 janvier 2019, vous êtes, avec votre jeune frère Charles Blé Goudé, acquittés de toutes les charges ; le 31 mars 2021, vous êtes totalement et définitivement libéré par la Chambre d’appel de la CPI. Le Peuple Wè a prié pour votre libération et voilà que la vérité a éclaté : vous déclaré innocent, vous êtes blanchi et libre, vous êtes rentré en Côte d’Ivoire. C’était le 17 juin dernier !
C’est le bonheur et la joie pour le Peuple Wè, de voir le plus illustre de ses fils revenir de « l’enfer de la CPI ». La nouvelle est bonne, très bonne ! Le Peuple Wè informé n’a pas voulu attendre plus longtemps pour venir à la source, ici à Mama pour vérifier la nouvelle. Parents de MAMA, nous sommes venus dans la pure tradition des peuples de l’ouest, vérifier que le Président Laurent GBAGBO est arrivé et qu’il est bien là ! Nous sommes aussi venus nous assurer de son état de santé. Nous sommes venus et nous l’avons vu, faire le tour de cette place pour nous saluer, solide comme un roc. Nous pouvons à présent confirmer et diffuser la bonne nouvelle, dans nos villes, villages et hameaux ! Le Président est là et il est prêt à poursuivre la route que nous avons entamée avec lui. Celle de la refondation de notre pays. Nous louons le Seigneur qui a rendu cela possible.
Mais on ne peut voir le Président étincellent et repartir sans dire merci à la personne qui a veillé sur lui 10 années durant, celle grâce à qui, il respire la forme et est prêt pour le combat. Oui, je veux, au nom de tout le Peuple Wè, dire merci à son épouse Naddy Bamba. Autant à la prison de Scheveningen qu’à Bruxelles, elle a été jour et nuit aux bons soins de notre fils. Merci à toi Naddy, car c’est grâce à toi qu’il est là ce jour, avec nous, souriant et en pleine forme. Que le Seigneur te comble de toutes ses grâces.
Monsieur le Président, c’est la tradition chez nous à l’ouest. Quand un parent, un ami, un être cher sort de la prison, lieu de souillures par excellence, à son arrivée chez lui, une cérémonie symbolique de lavage et de purification est organisée afin de rendre à la personne sa dignité d’être humain, sa qualité de membre à part entière de sa société de base. Tout à l’heure, avec votre accord, nos Chefs traditionnels et nos mamans procèderont à ce rituel. Par ce léger cérémonial, c’est l’onction et les bénédictions de nos mannes du pays Wè profond, que le Peuple Wè vous apporte en ce jour afin que la santé vous accompagne et que vous soyez victorieux dans tout ce que vous entreprendrez à compter de ce jour. En bété on parle de « Woody » pour caractériser un homme digne, courageux, valeureux. Chez nous on parle de « Gladignon », surnom qui renvoie au courage, à l’intrépidité. Il y a en pays Wè une chanson métaphorique pour qualifier les hommes de votre trempe. Cette chanson dit, parlant de vous en référence à l’exploit que vous avez réussi en revenant de la CPI, « on l’a conduit à Man (l’ancien Cercle administratif) dans l’intention de le maîtriser, mais ils n’ont pas réussi ». Si la toute puissante CPI n’a pu avoir raison de vous, qui d’autre le pourra encore en ce monde ? Vous êtes pour la postérité le « Gladignon », le « KOUI SSEO BE » du Peuple Wè. Comme le disait tout à l’heure le premier chansonnier, « la panthère, propriétaire de la forêt est de retour ! A tous, prenez garde ! ». Que Dieu vous garde Monsieur le Président !
Merci à vous, nos parents bétés, pour avoir donné à la Côte d’Ivoire un Fils digne qui fait la fierté du Peuple Wè, de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique toute entière. Merci aussi pour l’accueil chaleureux dont le Peuple Wè a été l’objet depuis hier sur les terres de MAMA.
Monsieur le Président notre propos de ce jour n’ira pas plus loin. Mais le Peuple Wè a beaucoup de choses à vous dire. Tant sur ce qui s’est passé dans la crise que sur notre situation actuelle. Vous avez demandé aux cadres, d’élaborer un document sur la crise à l’ouest en pays Wè. Nous y avons travaillé en tenant compte des orientations tracées par le Président Sangaré après sa tournée en pays Wè en 2017. Nous l’avons intitulé le « Document des 3R » (Reconnaissance-Réparation- Réhabilitation). Il vous sera remis dans les meilleurs délais avant votre visite en pays Wè.
Que Dieu bénisse le Président Gbagbo,Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Hubert Oulaye
commentaire d’une internaute ivoirienne:
Hubert Oulaye l’homme de droit qui nous a enseigné le droit à l’université de Cocody a confondu aujourd’hui une concubine et une épouse. Cher ainé voici ce que dit le code civil sur le mariage en Côte d’Ivoire :Je cite
» La lOI n° 2019-570 du 26 juin 2019 relative au mariage.
Article 1. — Le mariage est l’union d’un homme et d’une femme célébrée par le devant l’officier de l’état civil. …
— L’homme et la femme avant dix-huit ans révolus ne peuvent contracter mariage »
Par conséquent, un homme n’a pour épouse que la femme à qui il est lié par le lien d’un mariage célébré devant l’officier de l’état civil. En dehors de ce lien, on parle de concubine. Pour le respect de la loi merci donc d’appeler un chat chat et non un chien.
Viviane Seye La Victoire