Retrouvailles…
NOTE D’INFORMATION N°1723 DU 27 JUILLET 2021
Le Chef de l’Etat a eu un entretien avec l’ancien Président Laurent GBAGBO
Le Président de la République, S.E.M. Alassane OUATTARA, s’est entretenu, ce mardi
27 juillet 2021, avec l’ancien Président Laurent GBGABO, au Palais de la Présidence
de la République.
Le Chef de l’Etat s’est félicité de cette rencontre cordiale et fraternelle qui a été une
occasion de parler de la paix pour notre pays ainsi que de la nécessité de continuer à
renforcer la confiance, la cohésion sociale et la réconciliation nationale.
Il a souhaité que les divergences nées de la crise post-électorale de 2010 – 2011
soient oubliées, et a invité ses concitoyens à aller de l’avant, à penser à la Côte
d’Ivoire et aux prochaines générations.
Le Président Alassane OUATTARA a profité de l’occasion pour réitérer ses
condoléances à son jeune frère Laurent GBAGBO, suite au décès de sa mère
Marguerite GADO et de son compagnon de lutte Aboudramane SANGARE.
Il a annoncé d’autres rencontres avec l’ancien Chef de l’Etat après le mois d’août en y
associant, le moment venu, d’autres personnes dans l’optique de continuer à rétablir
la confiance.
Le Président de la République a, par ailleurs, exhorté ses concitoyens à travailler,
ensemble, pour continuer à bâtir leur beau pays, dans la paix et la fraternité.
L’ancien Président Laurent GBAGBO s’est également réjoui de cet entretien qui a
permis de parler de la Côte d’Ivoire et de la volonté des Ivoiriens d’aller de l’avant et
d’œuvrer au développement de leur pays.
Il a plaidé auprès du Président de la République pour la libération des prisonniers de
la crise post-électorale de 2010 – 2011, qui sont encore en détention.
Notons que le Ministre, Directeur de Cabinet du Président de la République, M. Fidèle
SARASSORO, le Ministre, Conseiller Spécial du Président de la République chargé des
Affaires politiques, M. Ibrahima CISSE BACONGO, et le Vice-Président de l’Assemblée
Nationale, par ailleurs Directeur Exécutif du RHDP, M. Adama BICTOGO, ont pris part
à cet entretien.
Le Président LAURENT GBAGBO était accompagné pour la circonstance
du Secrétaire général du FPI, DR ASSOA ADOU,
du Président du Comité de Contrôle du FPI, le Ministre Hubert OULAYE
et du Président de la Plateforme EDS, Georges Armand OUÉGNIN.
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OUATTARA CONTRAIREMENT AUX USAGES
Ouattara, par son comportement, voudrait à donner raison à ceux qui, très tôt, lui reprochaient de ne pas connaître la sociologie de la Côte d’Ivoire qu’il ne s’y serait pas pris autrement.
«Je présente mes condoléances à Laurent Gbagbo pour les décès de sa mère et de Sangaré, alors qu’il était absent du territoire. Je sais ce que Laurent avait fait pour moi lorsque j’avais perdu ma mère : il avait travaillé à mon retour pour me permettre de l’enterrer dignement», a-t-il déclaré en réponse au président Gbagbo qu’il recevait au Palais présidentiel, contrairement à tous les usages car en Afrique, on va plutôt vers celui qui pleure.
On n’attend pas qu’il vous rende visite pour lui présenter les condoléances parce que ça voudrait dire que si la personne ne vient pas vous rendre visite, vous ne lui présenterez pas les condoléances en question. Ce sont donc là des condoléances dont la sincérité est sujette à interrogation.
Laurent Gbagbo, au temps où il était en responsabilité, avait agi d’abord en appelant son « frère » ivoirien qui se trouvait en France, et ensuite en se déplaçant chez lui quand ce dernier était revenu au pays pour les funérailles sa mère, comme le rapporte ici Olivier Péguy, journaliste à RFI :
”Côte d’Ivoire. Deuil familial, compassion nationale par Olivier Péguy
RFI Article publié le 08/12/2005
Le décès récent de sa mère a amené Alassane Ouattara, opposant ivoirien, à revenir à Abidjan, pour les funérailles. A cette occasion, toutes les composantes de la vie politique nationale se sont retrouvées autour de l’ancien Premier ministre, y compris le président de la République, Laurent Gbagbo. Ce retour d’Alassane Ouattara à Abidjan intervient alors que le nouveau Premier ministre, Charles Konan Banny, vient de prendre ses fonctions.
«C’est autour de la mort que les vivants se réconcilient». Ce proverbe africain est cité en ouverture d’un article paru ce jeudi dans le quotidien populaire Fraternité Matin. Notre confrère ivoirien revient ainsi sur la scène qui s’est produite la veille au domicile de la famille Ouattara à Abidjan. Alassane Ouattara, sa femme et ses proches reçoivent les délégations venues présenter leurs condoléances, suite au décès de Hadja Ouattara née Cissé, la mère de M. Ouattara. Vers 17h20, c’est le chef de l’Etat en personne, qui s’avance. Laurent Gbagbo, président de la République, et Alassane Ouattara, un de ses principaux opposants, se donnent l’accolade.S’exprimant au nom du chef de l’Etat, Victor Ekra, son conseiller, dit simplement : «le malheur qui vous frappe est également le sien (…) C’est également sa famille». En réponse, le porte-parole de la famille Ouattara se dit «touché par ce geste, d’autant plus qu’à l’annonce du décès, le président avait déjà téléphoné personnellement à M.Ouattara pour lui présenter ses condoléances».
http://www1.rfi.fr/actufr/articles/072/article_40326.asp] Fin de citation.
Ouattara a sans doute manqué de délicatesse en évoquant ces tristes événements surtout qu’en plus du fait que c’est Gbagbo qui est venu le voir pour autre chose qu’il a choisi d’ignorer, pour l’instant , espérons-le en tout cas, les décès en question datent pour la mère de Gbagbo de six ans et pour son frère Sangaré de trois ans et que celui qu’il appelle son « frère » est désormais au pays, ce qui lui permet de ne pas se précipiter.
Alexis Bayoro Gnagno