Tirailleurs sénégalais, un épisode que vous ne connaissez pas
Histoires de nos aïeux
18 février 2019 · Le tata construit en 1942 en hommage aux 196 tirailleurs sénégalais qui ont courageusement combattu les allemands du 19 au 20 juin 1940 à Chasselay avant de se faire massacrer. Le tata en Afrique de l’ouest désigne le cimetière où sont enterrés les guerriers morts au combat.Le 19 juin 1940, alors que l’armée française est en déroute et que Lyon est déclarée « ville ouverte », la 3ème compagnie du 25 régiment de tirailleurs sénégalais ne reçoit aucun ordre.
Les tirailleurs connaissent la terrible réputation des troupes allemandes qui s’approchent : il s’agit de la SS Panzer Division Totenkopf, qui a massacré quelques jours plus tôt 97 soldats britanniques qui avaient été faits prisonniers dans le nord de la France. Ces tirailleurs n’avaient aucune expérience du combat hormis leur entraînement. Ils s’étaient repliés dans le couvent de Montluzin à Chasselay, où des bonnes sœurs s’occupaient des blessés. Un soldat allemand avec un drapeau blanc est apparu, et a voulu faire croire que l’armistice avait été signé, alors que ce dernier ne serait effectif que 3 jours plus tard.L’adjudant français Reuquier n’a cure de cette proposition de se rendre et abat l’allemand, en sachant très bien le sort que les SS réservaient aux soldats noirs de l’armée française. Les allemands vont se mettre à mitrailler le couvent, et les tirailleurs vont résister jusqu’au bout, en empêchant plusieurs contres attaques sur le bâtiment. Finalement, l’après midi du 19 les allemands enverront les blindés et réussiront à prendre le couvent. Ils fusilleront tous les tirailleurs s’y trouvant, ainsi que 3 officiers blancs.Un dernier groupe s’est retranché dans le château du Plantin sous les ordres du capitaine Gouzy. Ce dernier propose de faire un baroud d’honneur et demande un vote où tout le monde répond présent car la coloniale ne se rend pas sans combattre. Les soldats prennent position autour du château et du parc, et vont infliger plus d’une centaine de pertes aux allemands. Les français vont tirer jusqu’à ne plus avoir aucune munitions. Lorsqu’ils se sont rendus, les allemands ont séparé les prisonniers : les 20 soldats français blancs qui composaient le groupe ont été forcés de se coucher au sol. Ensuite les allemands les ont obligé à regarder leurs camarades tirailleurs courir et se faire mitrailler dans le dos par les blindés. Ces derniers ont ensuite roulé sur les survivants pour les achever. Lors de cette vision d’horreur, le capitaine Gouzy dans un ultime effort a tenté de protester et a reçut une balle dans le genou en réponse.