AFFAIRE PASSEPORT DE GBAGBO.
L’information est passée quasiment inaperçue. Certains de ceux qui l’ont lue l’ont considérée comme un détail. Et pourtant, elle est révélatrice de l’état d’esprit du pouvoir ivoirien. La scène se déroule à Bruxelles, plus précisément à l’ambassade de Côte d’Ivoire en Belgique. Lassé d’attendre qu’un passeport – diplomatique ou ordinaire – lui soit remis, l’ancien président Laurent Gbagbo s’invite, comme tout citoyen, dans la représentation diplomatique de son pays, pour savoir ce qui bloque. Panique à bord. Signe de la gêne qui s’empare des diplomates affectés dans la “capitale” de l’Union européenne, l’ambassadeur Abou Dosso prend la décision de ne pas recevoir l’ancien chef d’Etat dans son bureau mais “dans le hall de la chancellerie”, raconte Jeune Afrique.
Forcément, on se pose des questions sur ce choix. Pourquoi vouloir à ce point “banaliser” un homme qui a joué un rôle éminent dans l’histoire nationale, occupé d’illustres fonctions et su (quoi que ses adversaires puissent dire) faire preuve d’élégance vis-à-vis de ses opposants, notamment l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara ? En réalité, est-ce un privilège que l’on fait à un citoyen, y compris le plus modeste, que de le recevoir dans un bureau d’ambassadeur ? A force de vouloir humilier Laurent Gbagbo, le régime Ouattara se ridiculise – et multiplie les erreurs.
Une interrogation vient à l’esprit. Pourquoi cet ambassadeur, dont la carrière ne s’achèvera certainement pas avec le départ d’Alassane Ouattara du Palais présidentiel, se comporte d’une manière qui l’expose au courroux d’une large partie de l’opinion publique ? Et l’hypothèse la plus probable apparaît dans toute sa clarté : il a peur. Il a peur de son patron, et il veut lui montrer qu’il est “raccord” avec une ligne qui consiste à ne faire aucun “cadeau” à l’ancien chef de l’Etat : pas de passeport diplomatique, pas de reconnaissance officielle de son statut, pas d’égard particulier. Et bien entendu, pas de reconnaissance de sa qualité de citoyen “plein” – ni électeur ni éligible.
Dans l’article qui raconte cette anecdote, Jeune Afrique dévoile une autre information. Amadou Gon Coulibaly, qui était considéré comme un radical du régime, avait encouragé Alassane Ouattara à faciliter le retour au pays de Laurent Gbagbo. Sans succès. Il faut croire que le plus irascible faucon du régime soit le président de la République lui-même. De quoi être inquiet pour l’avenir. Comment un pouvoir qui n’envisage même pas de faire des concessions peut-il donc gérer une crise politique de forte intensité alors même qu’il s’affaiblit à vue d’oeil, en s’aliénant ses alliés et en braquant ses adversaires ? Mystère et boule de gomme.
Théophile Kouamouo
De deux choses l’une, soit vous mentez au sujet de l ambassadeur, soit le site officiel de l’ambassade de CI à Bruxelles ne sait pas qui est l ambassadeur !
http://www.ambacibnl.be/Contacts.html
Donc pour le gouvernement , c’est encore et toujours Jean-Vincent ZINSOU, qui nous a quitté il y a deux mois. (17/06/20)
Cela démontre un total irrespect, un manque total de sérieux de la part de diplomates censé représenter leur pays !
Je sais que vous avez raison. Ce qui prouve la totale incompétence de cette dictature
ADO = Alassanne Dictateur Ouattara.