Qui était DJ ARAFAT ?
Côte d’Ivoire : le roi du coupé-décalé DJ Arafat est décédé
12 août 2019 à 15h19
Par Baudelaire Mieu
Victime d’un accident de moto dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 août à Abidjan, l’artiste ivoirien Ange Didier Huon – alias DJ Arafat – est mort des suites de ses blessures dans une clinique d’Abidjan, selon plusieurs sources officielles ivoiriennes, dont Maurice Bandaman, le ministre ivoirien de la Culture.
La star du « coupé-décalé » est décédé lundi 12 août à la Polyclinique des Deux Plateaux, à Abidjan. L’artiste est mort des suites de ses blessures après un grave accident de la route, survenu dans la nuit de dimanche à lundi. Sa moto a percuté une voiture conduite par une journaliste de Radio Côte d’Ivoire. Le chanteur, inconscient, a été rapidement pris en charge et admis en soins intensifs. Il n’a malheureusement pas survécu.
« Il a été admis aux urgences dans un état végétatif. Il avait notamment une fracture du crâne et un œdème », a confié à Jeune Afrique un médecin de l’établissement, sous couvert d’anonymat. Les équipes soignantes ont tenté de le réanimer, « en vain ».
Deux ministres du gouvernement ivoirien, qui se sont rendus au chevet de l’artiste, ont confirmé le décès à Jeune Afrique, de même qu’un haut fonctionnaire en poste à Abidjan. « Je suis à la clinique où DJ Arafat a été admis. Je peux vous confirmer que l’artiste est décédé. Je suis avec le ministre d’État Hamed Bakayoko, pour nous organiser avec la famille », a déclaré Maurice Bandaman, ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie.
L’information a par ailleurs été confirmée sur les antennes de la RTI, la chaîne publique ivoirienne, dans son journal de 13h.
Jeune Afrique
décédé accidentellement à l’age de 33 ans…
Yôrôbô, Commandant Zabra, Sao Tao le Dictateur, Le Roi du Coupé-décalé. Voilà les surnoms de DJ ARAFAT.
HUON Ange Didier, à l’état civil, DJ ARAFAT est né le 26 janvier 1986 à Yopougon. Il est décédé à Abidjan à la polyclinique des 2 plateaux ce lundi 12 Août 2019 après un accident.
C’était un chanteur, compositeur, producteur et arrangeur musical ivoirien. Il était considéré par beaucoup comme un ambassadeur du coupé-décalé, ayant eu sur la culture musicale ivoirienne une influence considérable ces dernières années.
Fils de Tina Glamour (aussi appelé Tina Spencer) et de feu Pierre Houon « Wompi », sa mère est une artiste chanteuse.
Il est également le demi-frère de Houon Armand Stephane a.k.a TV3 DJ, Houon Severin, Houon Marie Emmanuelle, Houon Yves Raymond et Houon Franck Olivier Prince.
Arafat est d’ethnie Guéré de son père et Bété de sa mère.
Dans les débuts du mouvement coupé-décalé, le DJ officiant dans l’un des plus grands maquis abidjanais le Shangaï est repéré par le jeune producteur Roland Le Binguiste qui l’emmène en studio. C’est ainsi qu’il sort une œuvre discographique qui le révèle au grand public grâce au morceau Hommage à Jonathan en 2003 dont une partie du clip a été réalisé au Parc des Sports de Treichville avec la présence de Douk Saga et Mulukuku DJ. Très jeune, Didier Houon avait beaucoup d’amis libanais à Abidjan, qui le surnommaient sans cesse Yasser Arafat, l’ancien dirigeant du Fatah et de l’Organisation de libération de la Palestine.Car en effet , on lui attribuait le tempérament du dirigeant du Fatah. Il a décidé de faire de ce surnom son nom de scène.
Sollicité en France grâce à cet album, le promoteur de spectacles et directeur de KD Productions, Désiré Kouadio, organise une tournée pour DJ Arafat. Il s’envole pour deux mois à Paris puis revient en Côte d’Ivoire. Ce séjour a laissé de beaux souvenirs au DJ, et il y voit une belle opportunité économique. C’est ainsi qu’en 2005, pour son second voyage en France organisé par Désiré Kouadio. Il décide de s’installer dans la capitale française malgré l’expiration de son visa.
Illégalement résidant en France pendant plus de cinq ans, il officie en tant que disc-jockey dans un club africain et vends des CD piratés. Sans papier, il est arrêté par la Police, et passe un mois en Centre de rétention administrative avant d’être rapatrié en Côte d’Ivoire.
Entre temps, il avait sorti un 2e album intitulé Femmes en 2005 puis un album en collaboration avec Meiway en 2006 et un single intitulé Abidjan-Paris en duo avec Christy-B en 2007.
De retour sur la Lagune Ébrié, après deux ans et demi d’absence sur les scènes ivoiriennes, il signe son retour en duo avec Debordeaux Leekunfa. Le « chouchou » du coupé-décalé, en 2008, depuis en duo avec Debordeaux Leekunfa, sort un nouvel opus qui promeut une nouvelle danse appelée le Kpangor.
Le concept et les singles qui s’ensuivent deviennent des succès sur le continent africain, du Gabon au Burkina Faso en passant par le Cameroun.
Des tubes naissent dans un bref laps de temps : « Kpangor », « Confirmation Kpangor », « Lebede 2 », « 25 25 Arachide », « Bouddha ». Ces tubes s’imposent très vite et arrivent en tête des classements ouest-africains. Entre-temps, il sort des freestyles ou encore des attalakus qui rencontrent un tel succès qu’après leurs sorties, toutes les dix minutes en moyenne, un média musical ou un maquis les diffusaient. Il s’agit de « Spot 2009 » (août 2009), « le spécial Stéphane Sessègnon et Marie-Claude Sessegnon » (été 2009 en duo avec Debordeaux Leekunfa), « Interdit aux moins de 30 ans » (septembre 2009), « Retour en clash » (octobre 2009) et « Cadeau de fin d’année » (décembre 2009). Pour ses prestations scéniques il engage trois célèbres et talentueux danseurs dénommés Magicien, Ordinateur et Bébé sans OS.
En 2008, il participe au single à succès African tonik avec Mokobé, Mohamed Lamine et Mory Kante, la chanson promo devient Tube de l’été en France. La même année pour soutenir le single, il met sur le marché « Cadeau du siècle » un mélange de RnB contemporain et de coupé-décalé.
Fan de Yorobo, le footballeur Samuel Eto’o lui offre une montre de 80 000 € et une voiture.
Voilà en quelques mots le parcours du célèbre artiste qui vient de nous quitter. Il n’a pas vécu inutile.
Repose en paix CHAMPION.