Succession de témoins mineurs à la CPI…
Le témoignage actuel du Commissaire TOURE N’Datie Bertin : Une véritable preuve de l’épuisement du «temps règlementaire»..
Eh oui, il est manifeste que nous sommes effectivement dans d’inutiles « prolongations», après l’épuisement du temps règlementaire depuis belle lurette. En effet, le «temps règlementaire», en l’espèce, se circonscrivait dans l’audition des chefs des grands commandements.
Dans cette affaire, il faut surtout éviter de perdre de vue qu’il s’agit, pour le principal, d’établir la matérialité du plan commun, prétendument savamment élaboré par le Président Laurent GBAGBO et les siens, en vue de la confiscation du pouvoir, ce, après sa prétendue défaite aux présidentielles du 28 novembre 2010. Les instruments humains de ces crimes étant, de toute évidence, les fonctionnaires de police et les militaires, c’est avec un intérêt soutenu que le monde entier s’était mobilisé à l’occasion des auditions des chefs de Commandements militaires .
C’est d’ailleurs sans aucune surprise qu’une semaine, en moyenne, avait été consacrée à chacun des méticuleux interrogatoires des chefs de Commandements. Ces interrogatoires étaient principalement axés sur la teneur des réunions que ces hauts responsables militaires avaient tenues avec le Président Gbagbo, ce, en conséquence de l’inexistence d’une autre preuve matérielle de ce plan commun.
Le grand patron, dans la hiérarchie, du Commissaire TRAORE Bertin, actuellement entendu, n’était autre que le Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), sieur BREDOU M’bia.
Sous le regard du monde entier, ce chef de Commandement, au niveau de la Police, n’a produit, ni de copie de procès-verbal de réunions attestant de la planification de l’extermination des djoula par Gbagbo, ni de directives sous quelque forme qu’elles soient, à une telle fin.
Au surplus, le Directeur général de la police s’en est rapporté, pour l’essentiel, au chef militaire qu’était MANGOU duquel il a affirmé n’avoir jamais reçu de directives tendant à exterminer les djoula.
Dès lors, s’il s’agissait vraiment d’un procès qui n’avait pas vocation à gérer essentiellement le temps au profit de Dramane OUATTARA, et dans l’hypothèse que les auditions subséquentes du Commandant Supérieur de la Gendarmerie et celle du Commandant du Cecos n’avaient pas totalement vidé cette question substantielle du plan commun, logiquement, il ne restait qu’à entendre le chef d’état major des armées, le général MANGOU.
Curieusement, on nous sort, contre toute attente, un ancien Commissaire du 16 arrondissement pendant la crise post-électorale.
Or, la mise à contribution de cet officier de police judiciaire soulève trois sérieuses interrogations principielles :
Primo : Là où la haute hiérarchie de la police nationale n’a pas été en capacité de rapporter la preuve de l’exécution, par la police ivoirienne, d’un plan commun du Président Gbagbo contre les partisans de Dramane OUATTARA, par quelle alchimie ce Commissaire de police, séparé du Président Gbagbo, d’une batterie de hiérarques, parviendra-t-il à faire cette chimérique preuve de l’existence du fameux plan commun ?
Est-ce au travers des jogging des jeunes gens dans les quartiers de Yopougon dont il a commencé à parler, que cette preuve sera-t-elle faite ? Là où sa haute hiérarchie, qui l’a précédé, a éloquemment attesté qu’il n’en est rien.
Car, en tout état de cause, pour criminaliser l’existence de ces jeunes, il faut mieux qu’un fantaisiste motif de la «peur», ne s’analysant pas moins en une faillite morale et intellectuelle pour un officier de police judiciaire,
Secundo : Il est manifestement immoral, de la part de l’Accusation, de jeter son dévolu sur le quartier de Yopougon où la guerre n’a fait que prendre fin par le massacre de ceux qui ont soutenu la République.
À la vérité, s’agissant d’une quête de vérité sur la mise en œuvre d’un plan commun, techniquement, les investigations devraient tendre à identifier et l’espace géographique et les auteurs du déclenchement des crimes à grande échelle.
Sur l’occurrence, et comme on remonte les faits à la marche du 16 décembre 2010, veut-on nous dire qu’après cette journée consacrée à la tentative de la prise armée de la Rti, le conflit s’est immédiatement déporté à Yopougon, au détriment d’Abobo-Gare où plusieurs centaines de civils et des forces de l’ordre ont été atrocement massacrés ?
Tertio : Si, du point de vue organique, le Commissaire TOURE Bertin ne peut valablement attester de l’existence d’éléments de preuves relevant de sa religion, en tant que l’un des nombreux commissaires du District de Yopougon, au moment des faits, à quel titre est-il actuellement entendu à la Cpi ?
Sera-ce en tant que militant du Rdr, pur et dur, ayant entendu parler de certaines choses, comme l’ont laborieusement fait ses camarades de parti qui l’y ont précédé ou est-ce ès-qualité officier de police judiciaire, ayant connu des faits criminels, relevant de de sa religion ?
Comme on le constate, nul n’est besoin d’être grand procédurier pour relever la vacuité de cette autre mise à contribution du Commissaire TOURE Bertin, plus en tant que militant du Rdr qu’autre chose..
À la vérité, et comme nous l’avons moult fois indiqué, ce procès a pris fin depuis le 2 février 2016, c’est-à-dire après les tirs croisés entre l’Accusation et la défense, du 28 janvier à cette date du 2 février 2016.
Car, s’il ne s’agissait pas d’un vrai faux procès, il ne restait à la Cour, après cette étape, qu’à procéder, à ce qu’on appelle une MISE EN ETAT, c’est-à-dire, une enquête sérieuse qui ne pouvait durer qu’au plus 3 mois. Une telle enquête à réaliser, en dehors du Procureur, ne devrait viser qu’une seule chose : Qui a gagné les élections conformément aux procédures en vigueur. Full Stop !
Mais, cette Cour s’étant laissé enrôler dans un jeu à mille lieues du triomphe des règles de l’art, la pléthore de témoins cooptés par le Procureur n’a, jusque-là, accouché que de rien.
Dès lors, ces «prolongations » n’ont que vécu. Il faut libérer, sauf si la Cpi veut qu’on lui impose des tirs au but… musclés.
Car, ces faux témoins ne prouveront jamais rien.
Alors, esprit Cpi, libère ces nobles corps ! Libère-les ! Libère !
Tchedjougou OUATTARA Toujours
Roger Dakouri Ledj