Renaud, une resurrection
Dans une longue interview à Paris Match, le chanteur Renaud se livre.
C’est l’histoire d’une remontée fulgurante, son dernier album « Renaud » caracole, meilleure vente 2016, avec 770 000 albums; il vient d’obtenir il y a quelques jours sa deuxième Victoire de la musique du meilleur artiste masculin de l’année.
Après un mariage plutôt malheureux avec Romane Serda, neuf années de galère s’en sont suivies « Le Renard repointa le bout de son nez dès la fin de son histoire avec Romane et, pendant neuf ans, Renaud sombra. Dépression, alcool et pages blanches devinrent son quotidien avant qu’un coup de fouet de Grand Corps Malade ne l’oblige à reprendre la plume en 2015. »
« le public est au rendez-vous, salles combles, jusqu’à 11mille spectateurs à Strasbourg! « Je sors de scène lessivé mais heureux. Et ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps ! «
« Le déclic est venu de Grand Corps Malade qui m’a presque forcé à écrire une chanson. Et de là c’est reparti, j’ai écrit tout le disque en un mois. Quand je suis arrivé en studio à Bruxelles, j’étais dans un état pitoyable, incapable de chanter. C’est là que j’ai décidé de me faire soigner dans une clinique spécialisée. Et, depuis un an et demi, je ne bois plus que de l’eau. Enfin presque. »
Sur ses enfants :
« Je suis heureux d’avoir fait des enfants artistes. Lolita s’épanouit avec ses BD, Malone joue de la batterie, il s’est mis au piano, il fait aussi de la poterie, tout ce que j’aime ». (…) « je n’étais pas un bon père. Depuis que j’ai arrêté de boire, je le vois deux fois par semaine et ça me fait beaucoup de bien, j’essaie de lui transmettre mes valeurs : l’amour des gens, des livres, de la musique et des arts. On fait des balades dans la forêt de Meudon, où il vit avec mon ex-femme. Il y a deux mois, il m’a vu sur scène au Zénith et il m’a littéralement découvert ».
Et puis la surprise du jour dans cet interview,
« Il n’y a qu’Israël qui m’intéresse en ce moment, parce que je n’y suis encore jamais allé. Je vais m’y rendre en octobre pour donner un concert à Tel-Aviv. Je prendrai le temps de visiter Jérusalem, ne pas le faire serait une hérésie. Je ne suis pas religieux mais j’ai plein de copains juifs qui m’ont parlé d’Israël, de l’histoire du judaïsme et c’est pour ça que je porte une étoile de David autour du cou. J’ai découvert trop tard la religion et la culture juives, mais elles me fascinent. Je trouve ça gai, plein de bon sens, moi qui étais pro-palestoche à mort…
Pourrais-tu partir y vivre ?
Je pourrais, ouais… [Il rit.] »
Renaud, une leçon de vie, un exemple à suivre pour tous ceux qui sont au fond du trou
« On peut toujours s’en sortir. Je suis un exemple à suivre pour ceux qui sont au fond du trou. Il suffit de taper un grand coup pour remonter à la surface et reprendre sa vie en main. »
J’ai quand même perdu quinze années de ma vie dans la boisson. Je suis passé trop près de la mort pour jouer au con avec l’alcool… »
« Renaud » (Parlophone/Warner), en tournée actuellement, les 19 et 20 mai à Paris (Zénith).