Visite de Ouattara au mémorial du génocide rwandais

À Barthelemy Zouzoua Inabo: Le Centre du mémorial de Kigali au Rwanda ou la mémoire du génocide. Ou encore le souvenir de la bêtise humaine. Dans ce centre sont rassemblés et entassés, les restes humains de la guerre fratricide au Rwanda mais aussi, les objets et instruments qui ont servi aux frères rwandais de tuer et dépecer des frères rwandais. Dans ce centre, les historiens ont essayé de condenser la mémoire de la guerre!
Personne n’y sort comme il entre. Tant l’horreur perce le cœur!
En 2005, j’y suis allé. Avec Emmanuel Moh. Avec le cadreur de la RTI, Salif Ouattara. J’ai fait l’effort surhumain sur moi-même pour ne pas craquer. Pas Moh Emmanuel. Pas Salif Ouattara. Pas les autres membres de la délégation. Je revois encore les mines déconfites, les larmes mouillant les joues des Ivoiriens. La Côte d’Ivoire était en guerre à cette époque et les images vues, les explications du responsable du centre, renvoyaient brutalement à la situation nationale.
Quand on sort du Centre du mémorial, quand on regarde cette flamme à l’entrée qui ne doit jamais s’éteindre comme pour brûler définitivement les esprits noirs, on devient absolument et fatalement, homme tolérant, homme de pardon, homme de paix. On relativise la vie elle-même.
Ton camarade y était. Il a passé en revue la bêtise rwandaise. Disons, la bêtise africaine. Sûr qu’il y aura pour la Côte d’Ivoire, un après-passage de ton camarade au Centre mémorial de Kigali.
Le Rwanda de Paul Kagamé fait aujourd’hui rêver le monde par le leadership de son président. Mais aussi parce que le monde est complexé. Le monde a laissé la mort déchirer le Rwanda. Le monde a honte quand on évoque le cas rwandais. Paul Kagamé en profite grandement.
Il ne faut pas réveiller les vieux démons. Il faut continuer de prier et de militer pour que les hommes se parlent et se rapprochent. Il faut se battre pour éviter de construire un autre centre de type partout en Afrique.
Au Rwanda comme en Côte d’Ivoire, le problème de la réconciliation est encore une page blanche.

Fernand Dédeh