Par Pascualina Curcio

Note de la rédaction – Le texte ci-dessous, du blog 15yultimo.com, nous livre les faits tels qu’ils sont. Il est important pour ceux qui partagent encore le rêve  » démocratie = élections  » de ne pas se tromper sur le Venezuela – la dernière élection qui a vu Maduro vaincre ses adversaires était propre, transparente et juste selon les normes libérales et occidentales de la modernité actuelle. FRN ne considère pas que la légitimité et la souveraineté soient déterminées par des mécanismes particuliers considérés comme  » démocratiques  » ou  » démocratiques = légitimes  » à un moment et un endroit donnés. Pour nous, il s’agit d’une question historique, théorique et philosophique plus vaste, mais qui a de profondes ramifications si l’on veut être cohérent. Le Venezuela est un État souverain parce qu’il s’affirme comme tel par ses actions. Maduro est le leader légitime du Venezuela pour des raisons qui dépassent le cadre de ce qui suit. Néanmoins, l’Empire a décidé que son attaque contre le Venezuela servira à lancer un débat sur la question de savoir si certaines pratiques techniques plus ou moins fétichisées ont eu lieu lors des dernières élections ou non. Tous les États sont des dictatures ; la question immédiate, même en surface, tourne autour du degré de justice sociale et économique dans cette société. L’autre question simple est : dans l’intérêt de qui la dictature est-elle exercée ? – J. Flores

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Ceux qui affirment que Nicolás Maduro est un dictateur, un usurpateur et que la période présidentielle 2019-2025 manque de légitimité se sont-ils demandé pourquoi il était illégitime ? Ou répètent-ils simplement ce qu’ils entendent ?

Cette opinion a été avancée par les 12 pays d’Amérique latine qui composent le groupe de Lima. Leur déclaration se lit comme suit : « Le processus électoral mené au Venezuela le 20 mai 2018 manque de légitimité, en ce sens qu’il n’a pas eu la participation de tous les acteurs politiques vénézuéliens, ni la présence d’observateurs internationaux indépendants, ni les normes et garanties internationales nécessaires pour être un processus libre, juste et transparent ».

Les chefs de l’opposition vénézuélienne, les non démocrates, répètent sans cesse et sans argument que Maduro est un usurpateur.

Dans un ultime acte de désespoir, le vice-président américain Mike Pence, qui a dû appeler personnellement à la marche de l’opposition le 23 janvier en raison de l’incompétence des dirigeants de l’opposition, a insisté et répété que le président Nicolás Maduro était un dictateur, un usurpateur et était illégitime.

La stratégie est claire :
répéter le mensonge mille fois pour le transformer en vérité.
Démontons ce mensonge.

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  1. Il y a eu une élection présidentielle. Elle s’est déroulée le 20 mai 2018, quelques mois avant le 10 janvier, date à laquelle, selon les articles 230 et 231 de la Constitution, devait expirer la période présidentielle 2013-2019. La Constitution aurait été violée si l’élection avait eu lieu après le 10 janvier – ou n’avait jamais eu lieu.
  2. C’est l’opposition vénézuélienne qui a exigé la tenue d’élections anticipées. Elle s’est tenue en mai plutôt qu’en décembre, comme le veut la tradition, car l’opposition avait demandé, lors d’un dialogue avec le gouvernement tenu en République dominicaine, qu’elle se déroule au premier semestre 2018.
  3. Au Venezuela, le vote est un droit, mais n’est pas une obligation. Ceux qui, bien qu’agissant sous l’influence d’organisations politiques antidémocratiques qui appelaient à l’abstention, ont décidé librement de ne pas voter, avaient tout à fait le droit de le faire. Mais cela n’enlève rien à la légitimité du processus électoral, surtout quand cela implique de ne pas tenir compte des 9 389 056 personnes qui ont décidé de voter et qui ont exercé démocratiquement leur droit de vote.
  4. Seize partis politiques ont participé à la course électorale, parmi lesquels le PSUV et le MSV, Tupamaro, UPV, Podemos, PPT, ORA, MPAC, MPP, MPV, AP, MAS, Copei, Esperanza por el Cambio et UPP89.

Au Venezuela, il n’est pas obligatoire que tous les partis politiques participent aux processus électoraux. C’est leur droit de choisir de participer ou non. C’est exactement pourquoi notre système est démocratique. Le fait que trois partis (AD, VP et PJ) aient décidé librement de ne pas participer ne délégitime pas le processus électoral.

  1. Six candidats à la présidence : Nicolás Maduro, Henri Falcón, Javier Bertucci, Reinaldo Quijada, Francisco Visconti Osorio et Luis Alejandro Ratti (les deux derniers ont décidé de se retirer.)
  2. Maduro l’emporte largement, obtenant 6 248 864 voix, soit 67,84% ; suivi de Henri Falcón avec 1 927 958 ou 20,93% ; Javier Bertucci avec 1 015 895, 10,82% ; et Reinaldo Quijada, qui a obtenu 36 246 voix, soit 0,39% du total. La différence entre Maduro et Falcón était de 46,91 points de pourcentage.
  3. Le processus électoral a été observé par environ 150 personnes, dont 14 commissions électorales de huit pays, deux missions électorales techniques, 18 journalistes de différentes parties du monde, un membre du Parlement européen et une délégation technique et électorale du Centre électoral russe.
  4. Cette élection s’est déroulée selon le même système électoral utilisé lors de l’élection de l’Assemblée nationale du Venezuela en décembre 2015, remportée par l’opposition vénézuélienne. Ce système est automatisé et audité avant, pendant et après les élections. Le système garantit le principe « un électeur, une voix » car seules les empreintes digitales permettent à la machine de voter, ainsi que de garantir le secret du vote.
  5. Dix-huit audits ont été effectués sur le système automatisé. Les représentants de Henri Falcón ont participé aux 18 séances et ont signé le procès-verbal dans lequel ils indiquent leur conformité avec le système de vote.

Les audits sont publics et diffusés en direct par la chaîne de télévision du Conseil national des élections. Une fois les audits terminés, le système se verrouille et le seul moyen d’y accéder est d’introduire simultanément les mots de passe de chaque organisation politique.

  1. Aucun des candidats ayant participé au processus électoral n’a contesté les résultats. Il n’y a pas de preuve de fraude ; aucune preuve ou rapport concret de fraude n’a été présenté. Les élections présidentielles du 20 mai 2018 ont été libres, transparentes, fiables, sûres et conformes à la Constitution et à la loi, malgré les appels antidémocratiques à l’abstention d’un secteur de l’opposition.

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Ce sont d’autres personnes qui aspirent à usurper la présidence. Ils font valoir qu’il y a un pouvoir supposé absent, ce qui n’est pas prévu dans notre Constitution, et cherchent à établir un « gouvernement de transition », un concept qui n’existe pas non plus dans la Constitution. En outre, ils aspirent à exercer leur pouvoir hors de nos frontières, en violation de l’article 18, qui définit Caracas comme le siège de la fonction publique.

Au vu de tout cela, il est clair que ce ne sont pas Maduro mais d’autres qui sont les usurpateurs, illégitimes et antidémocratiques.

Le fait que certains secteurs de l’opposition entendent s’affirmer, avec le soutien des gouvernements impérialistes étrangers, pour exercer une autorité que ni le peuple ni la Constitution ne leur donnent, est clairement illégitime et constitue une tentative d’usurpation.

Répétons mille fois cette vérité.

Source : https://www.fort-russ.com/2019/01/is-president-maduro-illegitimate-10-facts-to-counter-the-lies/

Traduction AvicRéseau International