Venezuela, l’arrière plan de la déstabilisation

La Banque d’Angleterre aurait refusé de rendre de l’or au Venezuela

© AP Photo / Michael Probst

À la demande des États-Unis, la Banque d’Angleterre a refusé de rendre de l’or au gouvernement de Nicolas Maduro pour un montant de 1,2 milliard de dollars (1,05 milliard d’euros), comme le rapporte l’agence Bloomberg.

La Banque d’Angleterre a refusé au Président du Venezuela Nicolas Maduro sa demande de livraison de lingots d’or pour une valeur de 1,2 milliard de dollars (1,05 milliard d’euros), selon Bloomberg qui cite des sources renseignées sur la question.

Une ressource anonyme a fait savoir à l’agence Bloomberg que la décision de ne pas livrer l’or avait été prise après que des hauts fonctionnaires américains, notamment le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton, avaient fait pression sur leurs interlocuteurs britanniques pour qu’ils interdisent l’accès à M.Maduro à ses actifs à l’étranger.

L’agence note que des responsables américains tentent désormais d’envoyer au Venezuela des actifs étrangers à Juan Guaido afin d’accroître leurs chances de prendre le contrôle du gouvernement.

Juan Guaido lui-même a jugé que la décision de la Banque d’Angleterre relève de la protection des actifs du pays.

«Nous ne permettrons plus d’abuser et de voler de l’argent, de la nourriture, des médicaments et donc l’avenir de nos enfants».

Bloomberg ajoute que les réserves étrangères de la Banque centrale du Venezuela s’élèvent à 8 milliards de dollars (7,02 milliards d’euros). Une partie des actifs se trouve dans la Banque d’Angleterre, le reste des actifs dans un lieu inconnu.

Auparavant, il a été relevé que le Venezuela souhaitait récupérer de la Banque d’Angleterre des lingots d’or pour une valeur de 550 millions de dollars (482,44 millions d’euros), par crainte d’être bloqué à cause des sanctions imposées contre le pays.

L’opposant Juan Guaido, congédié le 22 janvier du poste de président de l’Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s’est autoproclamé mercredi «Président en exercice» du pays et a prêté serment pendant une manifestation à Caracas. Donald Trump l’a reconnu comme «Président par intérim».

Nicolas Maduro a estimé que les États-Unis avaient essayé d’organiser un coup d’État au Venezuela et a rompu les relations diplomatiques avec ce pays, donnant 72 heures à ses diplomates pour quitter le territoire vénézuélien. M. Maduro a qualifié M. Guaido de Président non-constitutionnel.
Sputniknews.com


Clés pour penser le Venezuela

Tout d’abord, nous devons nous rappeler ce qui est en jeu, c’est le pétrole : son utilisation souveraine ou sa récupération par l’impérialisme. L’exemple de la révolution bolivarienne inquiète les riches de la planète.

Deuxièmement, la stratégie impérialiste doit être analysée :

• Le blocus empêche l’arrivée de pièces de rechange pour les puits de pétrole ;

• La baisse mondiale du prix du pétrole brut est artificiellement orchestrée par l’Arabie saoudite contre le Venezuela et l’Iran ;

• La pénurie de nourriture et de médicaments est orchestrée par l’oligarchie, ainsi que par les paramilitaires colombiens infiltrés et les mafias, avec les difficultés que cela entraîne pour la population.

• Sabotage permanent de la production et du transport.

• Les actions violentes de rue (guarimbas) visant à rechercher et à obtenir des morts innocents.

• L’auto-proclamation d’un gouvernement  » transitoire.

• La préparation à une intervention militaire directe.

• Le siège mondial des médias, dont les mensonges et les images manipulées sont répétés par les actus serviles dans le monde entier

Troisièmement, nous devons analyser la situation mondiale et régionale qui précipite le coup d’État et l’action interventionniste. Trump est vaincu en Syrie et est assoiffé de vengeance ; l’expansion momentanée de l’extrême droite dans la région, et en particulier du gouvernement Bolsonaro, permet une alliance militaire Brésil-Colombie qui se prépare déjà à une intervention « humanitaire ». En Colombie, où un dirigeant syndical ou communautaire est assassiné tous les jours, il y a également des bases yankee pour intervenir. En d’autres termes, la corruption de Lula et Dilma, qui a fait tant de mal à leur peuple, qui a discrédité même le mot « gauche », qui a permis au monstre de s’élever, que la corruption a également sa part de responsabilité dans l’agression actuelle contre le Venezuela.

Quatrièmement, la situation intérieure délicate doit être prise en compte. Il y a des milices populaires, mais d’un autre côté, il y a un secteur populaire insatisfait et angoissé par les difficultés, et qui attribue les causes entièrement au gouvernement. Les Forces armées nationales bolivariennes semblent rester fermes, malgré les pressions, les menaces et les offres séduisantes de l’étranger, mais la corrélation militaire interne entre les officiers patriotes et les dirigeants du coup d’État ne sera visible que dans les prochains jours. A ce stade, il ne nous appartient pas de juger d’ici la fermeté ou les hésitations du gouvernement de Maduro. En ce moment, il y a un empire agresseur et un État et un peuple agressés.

Cinquièmement, nous voyons à quel point cette enclave pétrolière vénézuélienne est importante pour la corrélation des forces entre les puissances mondiales. Il est évident que la Chine et la Russie ne les arrange pas que le pétrole vénézuélien revienne entre les mains des États-Unis. Ces contradictions entre les puissances sont sans aucun doute un facteur qui fait qu’il est difficile pour les Etats-Unis de compléter un blocus mondial.

Dans l’Unidad Popular nous avons des approches différentes lorsque nous caractérisons le processus bolivarien et l’administration du gouvernement de Maduro ; mais nous serrons les rangs contre les agresseurs. Lorsqu’une invasion impérialiste est préparée contre un pays de la région, lorsqu’une puissance impérialiste déplace ses laquais pour s’approprier les ressources naturelles d’un État souverain, toute neutralité est complice avec l’agresseur.

L’Unidad Popular est dans le tourbillon d’une compétition électorale transcendante et inégale. Nous sommes la tranchée uruguayenne de la cause des peuples du monde, une tranchée parmi mille qui sont érigés en plein lumière du jour ou dans les ombres des persécutées. Nous sommes l’une des tranchées ouvertes par les peuples du monde pour empêcher le capitalisme de détruire la planète. La solidarité anti-impérialiste est un élément essentiel de notre raison d’être. On est là.

Par Gonzalo Abella

Écrivain et historien uruguayen, membre de Unidad Popular – coalition de partis politiques uruguayens fondée en 2013, très à gauche et qui se présente en désaccord avec le Frente Amplio au pouvoir, qu’ils considèrent comme ayant évolué vers des positions politiques du centre.

Resumen Latinoamericano / traduction  : Venesol

Dernière minute, en direct du vassal des Etats-Unis,

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Et sur RFI.com:

Venezuela: sans annonce d’élections d’ici 8 jours, la France reconnaîtra Juan Guaido comme «président en charge» (Macron)

Une annonce faite par le président français, Emmanuel Macron sur le réseau Twitter, en trois langues. «Le peuple vénézuélien doit pouvoir décider librement de son avenir», écrit le président français. Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, avait déclaré dans la matinée qu’il ferait une annonce sur le Venezuela à la mi-journée.
.RFI.com

Panique à bord, et si on laissait le peuple d’abord gouter sa victoire sortie des urnes, Rappelons que  Maduro a été réélu à 67,8% des électeurs, lesquels étaient… 79,8 % à se rendre aux urnes.
Score évidemment infiniment supérieur à notre mini-Jupiter ! Une honte que ce dernier devrait plutôt minimiser au lieu de pavoiser!
Shlomit