tous à La Haye pour la reprise du procès le 6 février

© koaci.com –Dimanche 15 Janvier 2017 – Suspendu pour des problèmes budgétaires, le procès conjoint de Blé Goudé et Laurent Gbagbo est prévu pour reprendre le 06 février prochain.
En marge de cette reprise ses partisans annoncent un déferlement à la Haye afin de se faire par la Cour Pénale Internationale (CPI), pour qu’elle puisse accorder au moins la liberté provisoire à leurs leaders.Dans une interview accordée à KOACI.COM ce week-end, Fabrice Lago connu sous le pseudonyme de Steve Beko, principal organisateur du rassemblement donne les raisons de ce voyage et révèle par la même occasion que l’institution judiciaire, ne veut pas de leur présence au tour du tribunal.
Ci-dessous l’intégralité de son interview réalisée depuis son lieu d’exil en occident…

KOACI.COM : Vous annoncez un déferlement à la Haye à la reprise du procès conjoint de Gbagbo et Blé Goudé, à quoi répond cet énième déplacement en Hollande ?
Steve Beko : – Ce déplacement s’inscrit dans la droite ligne de ce que nous faisons depuis le début de ce procès. A chaque reprise, nous avons toujours organisé une grosse manifestation pour réclamer la libération du président Gbagbo injustement détenu par cette cour qui a fini par convaincre tout le monde que son vrai but n’est pas de rendre justice mais d’écarter un insoumis, une personne qui a osé dire non là où on souhaite que les africains subissent sans se plaindre.

Ce voyage cependant, revêt un caractère exceptionnel car vous avez constaté avec nous que le procès a été interrompu pendant plus d’un mois parce que selon le juge principal, la CPI connaît des problèmes de trésorerie. Nous sommes outrés que Charles Blé Goudé soit obligé de dormir en prison parce que la CPI n’a pas d’argent pour le procès. Nous disons qu’il faut au moins accorder la liberté provisoire à nos leaders le temps de la durée du procès.
Ne pensez-vous pas que vos incessants voyages au Pays-Bas en guise de soutiens aux deux détenus sont ignorés par la CPI ?
– Je suis assez bien placé pour savoir que la CPI n’ignore pas nos déplacements puisque, régulièrement, nous recevons des rapports faisant état de ce qu’elle ne souhaite plus que nous nous regroupions autour du tribunal. L’objectif de cette cour est que le procès puisse passer sous silence, que personne ne se souvienne que deux africains y subissent une injustice. Alors la CPI est contrariée lorsque par nos mobilisations, nous permettons au procès de faire l’actualité. N’oubliez pas que cette bataille est juridique mais surtout politique et médiatique. Nous avons décidé d’occuper tous les espaces et c’est ce que nous faisons.La cour a même indiqué que la pétition signée par plus de 25 millions de personnes ne pouvait influencer le procès. Quels commentaires vous en faites…
– Personne n’a dit que la pétition était adressée à la CPI. Effectivement, ceux qui influencent la CPI, c’est le conseil de sécurité de l’ONU et les pays qui s’en servent pour étendre leur hégémonie en Afrique. Sachez qu’une pétition est un moyen de pression et de lobbying. Nous avons désormais des arguments scientifiques pour prouver que le président Gbagbo est soutenu par son peuple et que plus de 25 millions de personnes à travers le monde jugent sa détention arbitraire. Lorsque nous irons voir des chefs d’Etats ou des diplomates pour parler de cette question, nous aurons de quoi aprouver nos dires.
Avec cette pétition, nous donnons aussi des arguments supplémentaires à tous les hommes politiques à travers le monde qui soutiennent notre cause. Nous leur apportons la preuve de ce qu’ils sont dans un combat juste. N’oubliez pas qu’il n’y a pas longtemps, plus de 25 hommes politiques africains d’envergure ont signé un courrier demandant la libération du président Gbagbo.

Ne donnez-vous pas raison à ceux qui disent que la libération de Gbagbo et Blé Goudé ne pouvait se faire que par voie diplomatique mais pas avec des bruits, comme vous le faites en ce moment…
– Je ne sais pas ce que ceux qui le disent appellent « le bruit » car la diplomatie comme toute négociation est fonction du rapport de force. On ne négocie guère avec une personne qui n’a rien à offrir ou avec une personne qui se tait et accepte l’injustice qu’elle subit. La négociation, c’est du donner et du recevoir.
Depuis le début, nous avons fait le choix de l’offensive diplomatique mais il faudrait que ces gens et nous, nous nous entendions sur la définition qu’ils donnent à la diplomatie. Pensez-vous que des personnes vont spontanément se mobiliser pour notre cause si nous-mêmes la laissons tomber dans les oubliettes ? Les manifestations, les pétitions, les meetings et toutes les actions que nous organisons contribuent à renforcer la position de nos leaders qui justement vont aux rencontres diplomatiques et entreprennent des actions de lobbying.Expliquez clairement comment vous pouvez aider financièrement une grande institution judiciaire comme la CPI qui dépend des Etats membres ?
– Nous avons clairement dit que nous y allons le 06 février 2017 afin de remettre à la CPI des moyens financiers dont elle manque pour accélérer le procès. Nous réunissons actuellement les fonds alors permettez que je ne puisse pas en dire plus.

Ce n’est pas une comédie de votre part ?
– On peut accomplir de grandes choses en riant…Je vous donne rendez-vous le 06 février à Scheveningen…Concrètement comment se fera le voyage à la Haye le 06 Février prochain ?
– Précisons qu’il y a des départs de plusieurs villes et pays européens. Des camarades se préparent à venir de tous les pays européens en cars, en trains ou en voitures personnelles. Pour ce qui concerne la France et Paris plus précisément, le rassemblement est le 05 Février à 22h à la Gare du Nord pour un départ à 23h. Nous avons actuellement une dizaine de cars disponibles et nous comptons en rajouter. Nous arriverons donc à Scheveningen le 06 au matin et la manifestation débutera par une marche du tribunal à la prison où nous tiendrons le meeting.
Je précise que nous aurons un écran Led pour des directs depuis plusieurs capitales africaines.

Vous espérez combien de personnes à la Haye ?
– Nous serons certainement entre 2000 et 2500 personnes….

Depuis le début du procès en janvier 2016, quels commentaires faites-vous après le passage de plus d’une vingtaine de témoins de l’accusation ?
– Mon commentaire n’est pas diffèrent de celui de tous les observateurs du procès. Le bureau du procureur peine à prouver ses allégations. Les témoins se contredisent, reviennent sur leur témoignage initial. Nous assistons à une grosse comédie qui nous ferrait rire s’il ne s’agissait pas de la liberté d’un digne fils de l’Afrique. On nous avait annoncé des tonnes de preuves contre le président Gbagbo et notamment des écoutes téléphoniques et autres. Nous n’avons encore rien vu de tout cela. Nous avons juste l’impression que le but de la manœuvre est de faire durer au maximum le procès afin de permettre à Ouattara et son régime de spolier la Côte d’Ivoire.
Pensez-vous que Gbagbo et Blé Goudé n’ont vraiment aucune responsabilité dans la crise post-électorale de 2011 qui a fait plus de 3000 morts, selon l’ONU ?
– Vous conviendrez avec moi que lorsqu’on arrive à un procès, il ne s’agit plus de penser mais de démontrer. Nous croyons le président Gbagbo est innocent des crimes qui lui sont allégués et c’est pourquoi nous continuons de nous battre pour sa libération.
Mais bien au delà, nous aurions accepté ce procès si la CPI avait démontré que sa mission était de rendre véritablement justice. Mais depuis 2011, aucune poursuite ne vise Ouattara et son camp alors qu’un rapport commandité par lui-même conclu que les forces qui lui étaient fidèles ont commis près d’un millier de crimes. Pourquoi personne n’est poursuivi que ce soit par la justice nationale ou internationale ? Qui va payer pour les massacres de Duekoué où les rebelles ont fait 800 morts en une seule journée selon plusieurs rapports internationaux ? Comment peut-on expliquer que des années après la fin de la crise post-électorale, aucun membre du camp Ouattara ne soit inquiété ?
Par ailleurs, en droit, la responsabilité diffère de la culpabilité. Ce que nous attendons de la CPI, c’est qu’elle poursuive tous les coupables nonobstant le camp où ils se trouvent. Est ce le cas actuellement ? Non

Etes-vous confiants pour la suite du procès ?
– S’il ne s’agissait que de droit, le président Gbagbo serait déjà libre avant même la confirmation des charges. Malheureusement cette parodie de justice répond à la volonté de la France de maintenir notre pays et toute l’Afrique francophone sous tutelle. Nous demeurons cependant confiants sur notre victoire finale car jamais nous n’abandonnerons quelque soit le temps qu’il faudra. Nous restons debout et mobilisés.

Un dernier mot à tous ceux qui voudront bien être du voyage à la Haye…
– Permettez que je dise merci au président Stéphane Kipré de l’Union des Nouvelles Générations pour les cars qu’il met à notre disposition pour ce voyage.
Quand à tous les panafricains qui se préparent à affluer à la CPI ce 06 Février, nous disons que nous sommes fiers d’eux. Nous sommes fiers de constater que les africains, de plus en plus refusent de plier l’échine devant l’injustice. Nous avons un continent à construire et notre dignité à reconquérir et jamais nous n’y arriverons si nous laissons l’occident assassiner les meilleurs d’entre nous. Nous n’avons pas le droit d’abandonner le président Gbagbo dans les chaines de l’occident alors qu’il a consenti tous les sacrifices pour nous. Il aurait pu renoncer au pouvoir et enseigner aujourd’hui dans de grandes universités américaines comme le lui proposait Hilary Clinton mais pour l’Afrique et les Africains, il a risqué sa vie.

Nous avons entendu parler de N’krumah, de Sankara, de Amilcar Cabral, de Lumumba, de Samory Touré, faisons en sorte que Laurent Gbagbo qui porte leur combat et perpétue leur cause ne soit pas un martyr de plus.

Interview réalisée par Donatien Kautcha depuis Abidjan pour KOACI

 communiqué par Steve Beko

Voyage à la Haye pour la réouverture du PROCÈS DE LA HONTE. Les choses sérieuses reprennent alors prenons nos RTT pour envahir la CPI afin de montrer que jamais nous n’abandonnerons nos leaders embastillés. Départ, dimanche 5 février à 23h, retour, lundi 6 à 17h. Billets 10 € aller-retour
Prisca 0651448849
Odra 0679934705
Charlotte 0659715510
Léontine Topo 0620670359
Maman Kini 0787561455
Marie-therèse Z 0617151451
Tata Fatou 0669494006
MC Gohourou 0641967389
Agnès Gbagbo 0622256171
Fidèle 0750115819
Ephrem 0665719568
Géneviève 0768048320
Céline 0623441631
Steve Beko

Une pensée sur “tous à La Haye pour la reprise du procès le 6 février

  • 29/01/2017 à 16:48
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    VRAMENT MOI JE SUIS TRES RAVI POUR CETTE REPRISE DU PROCES DU LIBERATEUR DE L’AFRIQUE ET DU PRESIDENT DE TOUS LES IVOIRIENS QUI GEMISSENT ACTUELLEMENT ALORS AVEC L’AIDE DE DIEU NOUS SERONS VICTORIEUX VIVE L’AFRIQUE ET LA COTE D’IVOIRE.

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