Syrie : avec son veto, la Russie empêche à nouveau l’ONU d’agir

L’ambassadeur français à l’ONU Francois Delattre écoute la déclaration du représentant syrien après le veto russe.

L’ambassadeur français à l’ONU Francois Delattre écoute la déclaration du représentant syrien après le veto russe. / Bebeto Matthews/AP

Entre Washington et Moscou, les relations sont « au plus bas ». Les deux puissances nucléaires s’opposent sur la Syrie, tant sur la responsabilité du régime dans l’attaque du 4 avril sur la localité syrienne de Khan Cheikhoun (87 morts, dont 31 enfants), que sur le sort du président Bachar Al Assad. Donald Trump a jugé qu’il était « temps de mettre fin à cette guerre civile brutale, de vaincre les terroristes et de permettre aux réfugiés de revenir chez eux », en Syrie. La semaine dernière, les États-Unis ont frappé pour la première fois le régime après l’attaque chimique.

Un huitième veto russe

Les Russes ont opposé à l’ONU leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité présenté par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, et ils réclament une enquête internationale sur cette attaque chimique présumée. C’est la huitième fois depuis le début de la guerre en 2011 que Moscou bloque l’action de l’ONU contre son allié syrien. Donald Trump juge possible que la Russie ait été au courant de l’attaque chimique du 4 avril, imputée au régime de Damas.

Après sa rencontre avec le président russe, le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a déploré le « faible niveau de confiance entre nos deux pays », précisant que « les deux plus grandes puissances nucléaires ne peuvent pas avoir ce genre de relations ». Le président américain a lui reconnu qu’« à l’heure actuelle, nous ne nous entendons pas du tout avec la Russie ».

« Malgré tous les problèmes, il existe des perspectives considérables pour travailler ensemble », a toutefois assuré Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe. Ce dernier a indiqué que « le président Poutine (était) prêt à rétablir » l’accord de prévention des incidents aériens qui était en vigueur en Syrie jusqu’à la frappe américaine du 6 avril.

La Croix (avec AFP)