quelques dessous peu charitables concernant l’Hôpital Mère-Enfant

Niger : Inauguration de l’hôpital de Référence de Niamey Version imprimable
03-08-2016
D’une capacité de 500 lits et d’un coût global de 44 milliards de f CFA (plus de 67 millions d’euros), l’Hôpital général de Référence de Niamey a été officiellement inauguré le mardi 2 août par le président Issoufou Mahamadou. Ce centre hospitalier est le plus grand et le plus moderne dans le pays.

Le président nigérien Issoufou Mahamadou a procédé, mardi 2 août 2016, à l’inauguration officielle de l’Hôpital général de Référence de Niamey, un centre hospitalier ultra-moderne, fruit de la coopération entre le Niger et la Chine, qui a financé cet important investissement qui se chiffre à 44 milliards de f CFA.

C’est la veille du 56è anniversaire de l’indépendance du Niger (fêtée chaque année le 3 aout) que les autorités ont choisi pour inaugurer cette grande œuvre, d’une importance capitale pour le pays, notamment pour sa contribution attendue dans le domaine de la santé. L’hôpital contient tous les principaux services : urgences, bloc opératoire composé de 12 salles, cardiologie, laboratoire, banque de sang, imageries, ainsi que les hospitalisations.

L’un des plus grands hôpitaux d’Afrique de l’Ouest

S’étendant sur une superficie de 16 hectares, à la périphérie nord de la capitale, l’Hôpital général de Référence est l’un des plus grands hôpitaux d’Afrique de l’Ouest. Il a été construit par l’entreprise chinoise CGC. Selon l’ambassadeur de la Chine au Niger, Shi Hu, il constitue le plus grand hôpital financé à l’étranger par le gouvernement chinois. Il est aussi le mieux équipé au Niger, voire dans toute l’Afrique de l’Ouest.

Cet hôpital, très bien équipé, sera dirigé par un Nigérien, secondé par un chinois. Quant aux médecins, ils seront Nigériens, Chinois, et d’autres nationalités, a souligné le ministre nigérien de la Santé publique, Kalla Moutari.

Selon le président nigérien Mahamadou Issoufou, l’Hôpital général de Référence de Niamey contribuera à réduire le nombre des évacuations sanitaires à l’étranger qui pèsent considérablement sur le budget de l’Etat.

Bâti sur une superficie de 33 000 m2, les travaux de construction de l’hôpital avaient débuté en décembre 2013. Son entrée en service devrait permettre de décongestionner les autres centres hospitaliers du pays et surtout d’assurer de meilleurs soins aux populations nigériennes.

Ibrahim SOULEYMANE, Rédacteur en Chef
Lesafriques.com

 et maintenant, l’Hopital-Mère-Enfant de Bingerville…

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Strass et paillettes de rigueur ! L’hôpital mère-enfant de Bingerville (Côte d’Ivoire), qui appartient à la Fondation Children Of Africa de la Première dame Dominique Ouattara, vient d’être inauguré en présence d’un parterre de stars et au milieu des dithyrambes sur « l’Afrique qui gagne ». Et pourtant, cet établissement sanitaire est à plusieurs titres un motif d’indignation.

– Il est inauguré quelques semaines après la publication d’un rapport de la Banque mondiale qui nous apprend que, dans une liste de vingt pays pauvres ou émergents, la Côte d’Ivoire est celui qui dépense le moins pour la santé de ses populations si l’on excepte le Mali et la Guinée Bissau. Ce n’est pas une surprise : 22ème pays africain en termes de PIB par habitant, la CI est 37ème en termes d’indice de développement humain. Dans un post précédent, je mettais en cause le siphonnage de la richesse nationale, majoritairement agricole, par une bourgeoisie parasitaire urbaine.
– Cet hôpital est un exemple quasiment caricatural de « privatisation » de l’Etat et d’utilisation des impôts de tous au profit des plus nantis. Il est la propriété de la Fondation Children Of Africa, une entité privée, mais selon les articles de presse publiés à la faveur de son inauguration, des « fonctionnaires » font partie de son équipe médicale, paramédicale et administrative. Pourquoi ? Parce que Children Of Africa, en contrepartie, assurera des « missions de service public ». Il faut noter que depuis le 7 mars 2012, l’ONG de Dominique Ouattara a le statut d’association d’utilité publique, ce qui donnera à son hôpital des avantages fiscaux par rapport aux cliniques privées de la place. Et ce qui permettra à ses donateurs d’obtenir des déductions d’impôt. Très clairement, une partie des emplois publics et des ressources destinées à la fortune publique lui seront concédés.
– Or la contrepartie est plus que douteuse. « L’Hôpital Mère-Enfant Dominique Ouattara de Bingerville accueillera 75% d’assurés et de patients directs, 25% de cas sociaux », nous apprend ainsi Fraternité-Matin. Sachant que la fraction de la population disposant d’une assurance maladie et/ou capable de payer des soins dans un établissement privé n’atteint pas 10% de la population, il va de soi que cet hôpital dernier cri, destiné à être financé par de l’argent public ou qui aurait pu l’être, est d’abord destiné à la bourgeoisie abidjanaise. Alassane Ouattara avait promis à ses électeurs une couverture maladie universelle, sa femme s’offre un hôpital de luxe au sein duquel elle pourra faire de la « charité » pour des pauvres triés sur le volet.
– Qui, en effet, choisira les cas sociaux dignes d’être prise en charge après paiement d’un ticket modérateur ‘avec 1000Fcfa pour la consultation, 3000 fcfa pour les analyses médicales et l’imagerie et 5000 fcfa pour les interventions chirurgicales et l’hospitalisation », mais surtout réception « par le service social de l’Hme qui organisera la prise en charge »? Cet hôpital s’annonce comme un instrument clientéliste puissant au profit d’un clan politique qui entend se perpétuer au pouvoir.
– L’opacité du financement et du fonctionnement de Children of Africa laisse songeur. Officiellement, les 25 milliards nécessaires à la construction de l’Hôpital mère enfant ont été apportés par de « généreux donateurs » lors des dîners-galas de Mme Ouattara. Qui sont-ils ? Les acquéreurs des objets vendus aux enchères lors de ces événements mondains (et coûteux) sont souvent présentés comme « discrets ». Les rapports annuels de la Fondation Children Of Africa n’évoquent pas les comptes de l’association. Et pourtant, en France, pays qui inspire les usages administratifs ivoiriens, les associations d’utilité publique sont obligées de faire publier leurs comptes au Journal Officiel. « Children Of Africa » se défend de tout but lucratif. Mais comment le savoir, vu que ses données financières demeurent privées ? De plus, autour d’une structure à but non lucratif, tout un écosystème de fournisseurs et de prestataires à but lucratif peuvent s’enrichir tout à fait légalement.
– Tout ceci est d’autant plus important à analyser que le clan familial Ouattara allie depuis plusieurs décennies politique et business et profite très clairement du pouvoir pour se construire un empire financier. Déjà présent dans l’immobilier, le cacao, les médias, ce clan a très clairement des visées dans le business de la santé. Et l’itinéraire de Christian Delmotte, ex-conseiller d’Alassane Ouattara en matière de santé, mérite le détour. Il a commencé par acquérir en 2012 une clinique, le Groupe médical du Plateau, très vite repris par le groupe marocain Saham, qui a par la suite multiplié les rachats de cliniques pour finalement les revendre en 2015… au même Christian Delmotte, devenu bien riche entretemps ! Et c’est dans la foulée que s’ouvre l’hôpital mère-enfant.

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– Tout cela se passe deux ans avant une présidentielle à hauts risques. Et il faut bien admettre que les projections financières du clan familial au pouvoir le poussent à vouloir soit se maintenir soit désigner un homme-lige qui saura ménager ses intérêts.
– A part ça, vive Children Of Africa, l’humanitaire et autres… fadaises !
Théophile Kouamouo

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Si Children of Africa construit un Hôpital, si cet hôpital est financé à 100% par des fonds privés et qu’il veut réaliser des bénéfices, alors c’est un hôpital privé, comme les cliniques qui ont une mission de service public et qui recrutent leurs médecins et leurs agents de soins dans le privé et ceux-ci n’ont pas le statut de fonctionnaires.
Mais, même si c’est un hôpital construit sur fonds privés et grace à des donations et que cet hôpital est déclaré à but non lucratif et d’utilité publique, et que de par ce statut il reçoit des financements publics et l’affectation des médecins payés avec l’argent du contribuable, alors il faut savoir qu’un établissement hospitalier ne peux pas recevoir de l’argent du contribuable et aller recruter un directeur non national pour venir gérer des fonctionnaires de l’état de Côte d’Ivoire.

Maintenant si madame Ouattara est rentré dans le business de construction d’hôpitaux privés pour y caser ses relations et membres de sa famille, qu’on nous le dise et dans ce cas elle est libre de recruter un ami de son frère médecin comme directeur de l’hôpital mère enfant de Bingerville, mais dans ce cas, il faut qu’elle recrute tout le personnel soignant au privé et aucun médecin du service public qui est fonctionnaire n’a le droit d’y aller travailler.
Ils peuvent recruter même des médecins français et des infirmières françaises et personne ne trouvera à redire .

Combien de non-nationaux dirigent un hôpital public en France ou un hôpital financé par des fonds publics en France ? En France pour diriger un hôpital public il faut être français.
Il faut être sous le régime de Ouattara pour voir ce genre d’aberrations où les compétences nationales sont délaissées au profit d’expatriés qui ne sont pas plus compétents que les fils du pays qui, souvent, sont contraints d’immigrer pour aller chercher du travail en dessous de leur qualification juste pour pouvoir survivre.

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A l’hôpital Percy à Clamart, quelqu’un qui n’a pas la nationalité française ne peut pas y faire un simple stage à plus forte raison obtenir un emploi, quelque soit son niveau de qualification !
Ce recrutement de Frédéric Du Sart, un directeur Français, à l’hôpital mère-enfant est une preuve de plus du mépris souverain qu’ont les gens de ce régime, avec à leur tête monsieur Ouattara, pour les compétences nationales.
Une vraie honte pour sa génération et pour toute l’Afrique !
Major Doumbia

(…)

Autre question : n’y a-t-il pas en Côte d’Ivoire, des compétences dans le domaine de l’administration et de la gestion des hôpitaux ? Si oui, pourquoi aller forcément chercher un Français, au passé non rassurant, en termes de gestion des ressources humaines ? Si non, depuis la pose de la première pierre de cet hôpital, il y a environ cinq ans, pour la première dame ivoirienne n’a-t-elle pris aucune disposition, en vue de former un administrateur d’hôpitaux ivoirien ?

On en saura plus avec le conseil d’administration de HME. En parlant de conseil d’administration, celui du HME est présidé par le Pr Ibrahima Séga Sangaré*, urologue réputé dans le milieu médical en Côte d’Ivoire.

Seulement et c’est le deuxième scandale, Sangaré est déjà président du conseil d’administration de Fraternité Matin. Ce cadre du Rassemblement des républicains (RDR), proche de la première dame Dominique Ouattara, candidat malheureux de ce parti, aux municipales de 2013, à Attécoubé, est à la tête de deux conseils d’administration, dans un pays qui regorge de compétences.

Emmanuel Gautier, ivoiresoir.net

(ndlr: le Pr Ibrahima Séga Sangaré est l’époux de Nadine Sangaré, la directrice Afrique de Children of Africa, on pourrait dire le bras droit de Dominique Ouattara.)