Projet de loi sur la presse en Côte d’Ivoire : illusion d’optique sur la loi 2004 (Bruno Koné)

À l’issue du point de presse du Conseil des ministres et alors que les journalistes regagnaient leurs rédactions respectives, le porte-parole du gouvernement les a rappelés pour les entretenir sur le projet de loi sur la presse, puisqu’ils n’ont posé aucune question sur ce sujet qui fait l’objet de plusieurs réactions.

Le ministre Bruno Koné a confirmé que les textes issus du séminaire de Grand-Bassam et des états généraux de la presse avaient été déjà adoptés en Conseil des ministres et transmis à l’Assemblée nationale avant son arrivée à la tête du département communication

« On n’ouvre pas de discussion avec les professionnels sur des textes adoptés en Conseil des ministres et transmis à l’Assemblée nationale. Ce qui explique que ces discussions n’ont pas eu lieu », a déclaré le ministre de la Communication, de la Poste et de l’Économie numérique, pour expliquer l’absence de discussion entre lui et les organisations professionnelles, avant la présentation du projet de loi à l’Assemblée nationale.

Il a noté de grandes avancées dans le nouveau projet de loi sur la presse notamment la prise en compte de la réglementation de la presse en ligne et l’assouplissement des conditions de création d’une entreprise de presse.

« L’article 89 précise pour la première fois que la garde à vue, la détention préventive et la peine d’emprisonnement sont exclues pour les infractions commises par voie de presse et par tous moyens de publication sous réserve des dispositions de l’article 80 », s’est-il satisfait.

« Pour beaucoup de gens, le journaliste ne pouvait pas aller en prison sur la base de ses écrits avec la loi de 2004. Il y avait une illusion d’optique. On faisait croire clairement que sur la base de ses écrits, on ne pouvait plus être enfermé pénalement, qu’on faisait recours au code pénal qui permettait de sanctionner pénalement », a clarifié le porte-parole du gouvernement pour expliquer la confusion autour des interprétations de la loi actuellement en vigueur, mais aussi autour du débat relatif à l’article 90 du projet de nouvelle loi.

T.A.B, l’Intelligent d’Abidjan

Le gouvernement avec à sa tête le Président Alassane Ouattara n’est ni responsable ni comptable des mutineries et mouvements d’humeur d’anciens combattants qui perturbent la quiétude des populations depuis 2011. Mais c’est la faute à Laurent Gbagbo dont le refus de reconnaître sa défaite à conduit à une crise post-électorale. Tel est le point de vue de Bruno Koné qui s’exprimait sur la question lors du point de presse relatif au conseil des ministres de ce mercredi 24 mai 2017.

« Le gouvernement n’est pas la cause des mutineries et des mouvements d’humeur. Le gouvernement est plutôt une victime de tout ce qui se passe. Nous continuons de payer encore le passif de la crise post-électorale. Si en 2010 tout le monde avait accepté les résultats et qu’un candidat n’avait pas décidé de s’accrocher au pouvoir, on ne connaîtrait pas cette situation », a laissé entendre le porte-parole du gouvernement.

A l’écouter, « le gouvernement fait tout ce qu’il peut avec les moyens qu’il a, les moyens d’un pays en voie de développement pour gérer au mieux ces crises »

Source: Ivoirematin