Procès de Amadé Ourémi

Peut être une image de une personne ou plus et personnes assises

Anne Desirée Ouloto le 06 mai 2019:
<< Arrêtez d’utiliser les Wê comme fonds de commerce. Il n’y a jamais eu de génocide Wê en Côte d’Ivoire.>>
Amadé Ouremi le 24 mars 2021 au Tribunal du Plateau: << Ce n’est pas parce que c’est mélangé qu’ils vont mettre tout sur moi. Dieu même sait que je n’ai pas fait ça moi seul. J’ai vu des corps des hommes. C’était beaucoup. Je n’ai jamais vu ça de ma vie. Il y avait des femmes, des hommes, des enfants et des vieillards parmi les corps. Des personnes ont été brûlées vifs dans des maisons.>>

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COMPTE RENDU D’AUDIENCE
24 Mai 2021AFFAIRE Ministère Public c/Amade WIRMI Alias Amadé
publique du mercredi 24 mars 2021
Ce mercredi 24 mars 2021, s’est ouvert devant le tribunal de 1ère instance Abidjan-Plateau l’un des procès les plus attendus des massacres de la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3000 morts officiellement.
C’était précisément les 28 et 29 mars 2011 que des hommes armées ont pris possession de la ville de Duékoué et ont massacré les populations Guéré et Wê de cette localité. Selon la Croix rouge, elles étaient plus de 800 victimes abattues sommairement qui sont composées majoritairement d’hommes (vieillards et jeunes). Les enquêtes diligentées ont permis de pointer du doigt les Forces Nouvelles, la milice Dozo et la milice de Amadé qui combattaient toutes en faveur du pouvoir de M. Alassane Ouattara.

Le 18 mai 2013, M. Amadé Ourémi qui régnait depuis déjà 10 ans la forêt classée du Mont Peko a été arrêté, après avoir défié à plusieurs reprises l’autorité de l’Etat, puis remis entre les mains de la justice.
Huit ans après, c’est-à-dire ce 24 mars 2021, il a comparu devant le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau pour confirmer ou infirmer les faits qui lui sont reprochés. Selon Maître Roseline Aka SERIKPA, avocate commise pour la défense d’Amadé Ourémi, ce sont environ vingt-quatre chefs d’accusation qui sont à la charge de son client, notamment des faits de crimes de guerre, génocide, meurtre, viols, enrôlement forcé, violence et voie de faits sur les mineurs, engagement de troupes armées, fourniture d’armes, coups et blessures volontaires, complot, attentat contre l’Autorité de l’Etat, vol en réunion, soustraction frauduleuse de biens, extorsion de fonds, pillages, dégâts, dommages de marchandises, etc.

Interrogé successivement par le Président d’audience, le Procureur, et sa défense sur ces faits déroulés à Duékoué du 28 au 29 mars 2011, Amadé Ourémi a nié avoir participé aux massacres qui y ont eu lieu. Il a affirmé être malade ce jour-là, donc resté à Blodi, localité située non loin de Duékoué. Il a également nié les allégations selon lesquelles, il avait une troupe d’hommes armés sous son contrôle.
Il a toutefois reconnu avoir constaté un grand nombre de corps jonchant le quartier Carrefour de Duékoué à son arrivée le lendemain à 16h. Il a reconnu sa dans ces tueries parce qu’il fait partie de la troupe rebelle dirigée par Ouattara Karamoko dit Oul, qui lui reçoit les ordres du Commandant Losseni Fofana dit Loss, commandant du secteur Ouest de Forces Nouvelles. A la question du Président d’audience de savoir donc qui étaient à l’origine des massacres, il a témoigné avoir participé avec plusieurs forces rebelles, notamment les Dozos, les Hommes du Commandant Fofana, de Oul et de bien d’autres à la dernière réunion portant la stratégie d’assaut final de Duékoué.
A la première question de Maître Mohamed Sanogo PONGATHIE, avocat des victimes, le Président d’audience a demandé à l’avocat de bien vouloir conserver les questions pour le lendemain du fait des quatre (4) heures du temps déjà passé sur l’interrogatoire de Amadé Ouremi par le président et le ministère public. Le procès est donc renvoyé au jeudi 25 mars 2021.

Notons dès l’entame du procès que l’avocat des victimes a dénoncé la stratégie de communication du tribunal autour du procès. Il a fait savoir que les victimes n’ont pas été informées à temps. Sur la liste des 78 victimes lue par la greffe, seulement 10 ont pu effectuer le déplacement.
L’OIDH félicite le gouvernement pour l’ouverture de ce procès mais déplore le traitement accordé aux victimes venues témoigner. Elles ne sont pas suffisamment informées et ne bénéficient d’aucune garantie de protection apparente. pour preuve elles ont été appelées à comparaitre devant le public et en présence de l’accusé Amadé Ouérémi lui même .