On dit quoi de ton côté Bravetchê PhD en Economie ?

Dans un pays où une chaîne de télévision nationale ne donne pas droit à des débats contradictoires pour crever l’abcès, où seulement un groupement de deux partis politiques (avec deux groupes ethniques confinées dans des régions bien déterminées) se partagent majoritairement des postes dans l’administration publiques et para-publiques sur fond tribal, où l’armée ne fonctionne pas comme le creusé d’une Nation, où des individus sont soit muselés où emprisonnés pour leurs convictions politiques, où le langage guerrier est le leitmotiv de ceux qui nous gouvernent, où revendications syndicales est synonyme d' »atteinte à la sûreté de l’Etat », où une loi taillée sur mesure est dirigée contre les journalistes pour les bâillonner, où le vuvuzela médiatique est devenu baromètre d’une réconciliation vue de l’esprit… il ne peut avoir que désordre.
Aujourd’hui, à vrai dire, il y a un grand malaise dans tous les compartiments de notre société. La Côte d’Ivoire dont Ouattara dit « être redevenue fréquentable (Lol) » est malade. Peut-être fréquentable pour « ses » amis qui bénéficient de sécurisation particulière de leurs biens et leur propre personne. Mais en réalité, elle est devenue invivable pour les Ivoiriens eux-mêmes au point de risquer leur vie en méditerranée.
Au-delà des militaires (mutins) qui se permettent le luxe de manifester (vu leur nombre et surtout parce qu’ils ont des kalachnikovs), les civils se seraient aussi jetés dans les rues depuis pour crier leur ras-le-bol parce que le niveau de vie ne reflétant pas en réalité la croissance économique brandie. Mais, manifester (ne serait-ce que pacifiquement) sous Ouattara est devenu un risque que ni la société civile ne veut prendre, encore moins l’opposition d’autant plus que les délits d’ « atteinte à la sûreté intérieur et extérieur de l’Etat », d’ « atteinte à l’intégrité du territoire nationale », d’ « incitation à la xénophobie, à la haine religieuse, à la haine raciale », de « crime de guerre », de « crime contre l’humanité », de « crimes de génocide », de « collaboration avec l’ennemi », d’ « incitation des militaires et des forces de l’ordre à l’insoumission et à la rébellion » sont brandis à longueur de journée, dans une sorte de légèreté déconcertante, comme arme de musellement définitif contre « les empêcheurs de tourner » en rond.
Peut-être que si chaque Ivoirien avait le droit de porter librement une kalachnikov, Ouattara aurait certainement su (avec des tirs à partir des domiciles, des marchés ou dans les lieux de travail de chacun) que c’est l’ensemble des compartiments de notre société qui est malade. Malade de sa gouvernance, malade et révoltée d’une propagande mensongère de « pays paradisiaque » après de nombreuses promesses passées par perte et profit…
Alassane Ouattara, pour nous qui l’attendions de pied ferme au pied du mur, vu l’engouement de ses supporters d’ici et d’ailleurs à le porter vaille que vaille au pouvoir, a déçu (Et les soldats, ses propres soldats (j’allais dire) qui manifestent à longueur de journée, même pas à un seul endroit du pays, en sont une preuve palpable).
Une amie me disait ceci : « quand ta promesse matérielle à une femme analphabète t’a permis de la conquérir, et qu’au moment de tenir cette promesse tu te rends compte de ton échec, il est bénéfique de faire profil bas et jouer la carte de l’humilité, la négociation, quand elle découvre le pot au rose. » Alassane Ouattara, après avoir promis des pluies de milliards aux Ivoiriens, y compris aux militaires qui manifestent ces jours-ci, embouche la trompette de la fermeté. Or donc c’est le refus de tenir sa promesse, le discours de la fermeté, les atteintes à la liberté d’expression… qui sont la SOLUTION Bravetchê PhD en économie ?
Cher PRADO (comme ils aiment t’appeler) ne te joue pas les « krakra » comme le dirait le nouchi. Ce langage ne semble pas effrayer tes bramôgôs qui ont déblayé la voie pour ta prise de pouvoir et qui savent par où te marquer des points. Vous vous connaissez déjà au djassa… Et tu sais bien, à coup sûr, demain, dans ce bras de fer, c’est le plus fort qui l’emportera. C’est une affaire de mouiller le maillot jusqu’au bout hein ?
Quant à moi, je suis dans les tribunes et je prends note.
Saint-Claver Oula