Nuages chimiques blancs sur Raqqa et brûlures meurtrières sur le sol

 15 juin 2017 Rues des Mondes
Par : Axelle Bertrand

C’est hallucinant et incroyable d’avouer une telle horreur à l’antenne d’une radio américaine NPR sans être poursuivi le lendemain pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Ainsi les États-Unis bombardent les civils à Raqqa au phophore blanc pour créer un écran blanc pour aider les civils à fuir Daesch. On croit rêver…
Le bombardement au phopshore blanc ne servirait, à notre avis, qu’à effacer toute trace de la présence occidentale dans la capitale prétendument proclamée de daech et une preuve de la fin de la guerre en Syrie.
Rues des Mondes

« Dès le début du mois de juin 2017 de multiples rapports ont mis au jour l’utilisation de l’arme chimique incendiaire, le phosphore blanc, sur des civils par les forces de coalition dirigées par les États-Unis à Mossoul, en Irak et Raqqa, en Syrie. Jusqu’à cette semaine, le gouvernement des États-Unis et la coalition internationale en général étaient restés silencieux sur le sujet.
Cependant, ce mardi 13 juin 2017, dans une interview avec NPR, New Zealand Brig, le général Hugh Mc Aslan membre de la coalition américaine a admis pour la première fois l’utilisation du phosphore blanc pendant les opérations dans la ville irakienne de Mossoul. « Nous avons utilisé [des munitions contenant] du phosphore blanc afin de faire écran et de permettre aux civils de fuir en sécurité», a-t-il précisé. »
InfoSyrie.fr

Dès le début du mois de juin 2017 de multiples rapports ont mis au jour l’utilisation de l’arme chimique incendiaire, le phosphore blanc, sur des civils par les forces de coalition dirigées par les États-Unis à Mossoul, en Irak et Raqqa, en Syrie. Jusqu’à cette semaine, le gouvernement des États-Unis et la coalition internationale en général étaient restés silencieux sur le sujet.

Cependant, ce mardi 13 juin 2017, dans une interview avec NPR, New Zealand Brig, le général Hugh Mc Aslan membre de la coalition américaine a admis pour la première fois l’utilisation du phosphore blanc pendant les opérations dans la ville irakienne de Mossoul. « Nous avons utilisé [des munitions contenant] du phosphore blanc afin de faire écran et de permettre aux civils de fuir en sécurité», a-t-il précisé.

La coalition a-t-elle enfreint le droit international ?

Depuis 1983, l’ONU interdit l’utilisation offensive du phosphore blanc et classe son utilisation en crime de guerre. Cette interdiction est actée par la convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques « qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination », signée le 10 octobre 1980 et entrée en vigueur le 2 décembre 1983.

Cette convention par ses dispositions restrictives interdit l’utilisation des armes incendiaires contre des civils ou contre des cibles militaires situées à l’intérieur de concentrations civiles. Mais il faut préciser que le texte ne couvre que les armes utilisées intentionnellement pour incendier une cible mais pas celles qui les enflamment de manière collatérale.

Ainsi, les dispositifs utilisant du phosphore blanc pour ses propriétés fumigènes ou éclairantes peuvent être employées.

C’est pourquoi la coalition profite de cette brèche du droit international humanitaire en déclarant que les munitions au phosphore blanc sont utilisées pour leurs propriétés fumigènes.

Pourtant, l’usage de ce type d’arme est meurtrier. Les particules incandescentes de phosphore blanc pénètrent profondément dans la peau, jusqu’à faire fondre l’épiderme, les muscles et les os et causent des brûlures chimiques qu’il est impossible d’éteindre. Les médecins ont donc recours à la chirurgie quand cela est possible.

Suite aux incursions de la coalition en Syrie, Steve Goose, directeur de la division Armes de Human Rights Watch a déclaré : « Peu importe la façon dont le phosphore blanc est utilisé, il induit un risque élevé de dommages horribles et durables dans les villes très peuplées comme Raqqa, Mossoul et dans toute autre zone où la concentration de civils est importante. Les forces menées par les États-Unis devraient prendre toutes les précautions possibles pour minimiser les dommages civils lors de l’utilisation du phosphore blanc en Irak et en Syrie ».

La radio syrienne Sham FM, a rapporté la semaine dernière que « Des dizaines de civils ont été tués jeudi, lorsque les raids aériens menés par les États-Unis ont ciblé la ville de Raqqa au nord de la Syrie avec du phosphore blanc« .

Alors qu’il resterait près de 130 000 habitants à Raqqa, la coalition internationale se défend de mettre en danger les civils alors même que des tirs de munitions incendiaires ont ciblé des zones d’habitations.

Quand on sait que des obus peuvent disperser plus d’une centaine de morceaux de feutre imprégnés de phosphore sur un rayon de 125 à 250 mètres, seule la barbarie peut justifier de telle pratique militaire dans des zones urbaines densément peuplées comme Raqqa ou Mossoul.

« Ce sont des armes qui sont incapables de cibler quoi que ce soit au sol, dénonce Aymeric Elluin, Amnesty International France. L’Etat Islamique se sert en plus de boucliers humains et empêche les civils de partir, comment pouvez-vous dès lors assurer que ces derniers seront à l’abri du phosphore blanc ? »

Il est inhumain de la part de la coalition de nier les effets dévastateurs du phosphore blanc sur les populations civiles, et de réfuter sa responsabilité en prétendant que les dommages sont accidentels.

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