Mutineries, vers une escalade?

3 hélicoptères MI24 livrés à la côte d’ivoire cette semaine , coût total: plus de 18 milliards de FCFA.
Pendant ce temps les ivoiriens sont mal soignés et dorment sous les eaux .

Merci ADO pour l’émergence

L’image contient peut-être : 2 personnes, lunettes_soleil et plein air

Côte d’Ivoire: Le coup de téléphone, la cache d’armes et les mains invisibles derrière les mutins (Reuters)

Quand un groupe de soldats renégats a lancé une mutinerie en Côte d’Ivoire plus tôt ce mois-ci, il semblait qu’ils étaient condamnés. Une colonne de troupes d’élite est descendue rapidement pour mettre  fin à la mutinerie . Les mutins  manquaient de munitions et les dépôts  d’armes avaient été verrouillés.

Ensuite le téléphone a sonné

Selon l’un des chefs  de la mutinerie, celui qui appelait , dont les mutins ont refusé de révéler l’identité, leur a expliqué où ils pouvaient trouver des armes au domicile d’un proche du Président du parlement. Le groupe a d’abord craint un piège, mais quand les mutins sont arrivés à l’emplacement, ils ont trouvé des dizaines de caisses de fusils, de mitraillettes, de lance-grenades et des munitions. Fraîchement armés, les mutins ont réussi à garder leur terrain.

Rapidement, les forces du président Alassane Ouattara envoyées pour écraser la mutinerie ont commencé à s’effondrer, selon un officier des forces spéciales qui en faisait partie. La colonne a fait demi-tour  et s’est dirigée vers Abidjan. L’incident a exposé le dysfonctionnement profond et l’anarchie compromettant maintenant la stabilité de la Côte d’Ivoire après des années de turbulences et de guerre civile. L’appel téléphonique  suggère que les personnes puissantes étaient disposées à aider les mutins. Et l’armée, qui était mieux équipée que les mutins , n’était pas disposée à suivre les ordres pour mettre fin à  la mutinerie

“Le Général Sékou Touré donnait des ordres et personne ne l’écoutait”, a déclaré un responsable régional de la sécurité à Reuters, se référant au chef d’état-major militaire. “Qu’est-ce que cela vous dit? Il n’y a pas de contrôle sur l’armée”.

Les investisseurs

La Côte d’Ivoire, connue depuis des décennies comme l’un des États les plus stables d’Afrique de l’Ouest, est encore en train de se remettre d’une brève guerre civile après que Ouattara a remporté une élection contestée en 2010. Lorsque les partisans de Ouattara soutenus par des troupes françaises ont finalement arrêté Gbagbo en 2011, le pays est sortie rapidement du conflit, pour devenir une économie de plus en plus forte en Afrique. Les investisseurs ont eu jusqu’ici tendance à ignorer les troubles – y compris une révolte similaire  de l’armée en 2014 et une attaque d’al-Qaïda sur une station balnéaire l’année dernière.

la corde raide

Mais derrière la reprise remarquablement rapide, il existe encore une menace de plus de violence. Une nouvelle élection est prévue en 2020, et ceux qui analysent l’environnement dans  le pays disent qu’il y a un risque croissant que la violence reprenne. “C’est vraiment un moment sur la corde raide”, a déclaré Edward George, responsable de  recherche auprès d’Ecobank. “ça ne prendrait pas  plus… pour effrayer les investisseurs “.

Ouattara a encore  de la difficulté à affirmer son autorité sur l’armée, qui a été bricolée pour regrouper des rebelles des Forces nouvelles du Nord qui l’ont soutenu et des troupes qui l’ont combattu.

En janvier, 8 400 anciens rebelles se sont mutinés, demandant des primes . Les troubles se sont répandus à travers le pays et un gouvernement paniqué a versé 5 millions de francs CFA (8 500 dollars) à chacun d’eux .  Il a promis un autre 7 millions de francs CFA  en versements mensuels – pour un coût d’environ 100 millions de dollars – mais une baisse du prix du  a provoqué une crise budgétaire.

Mettre fin à la mutinerie

Depuis février, selon plusieurs sources diplomatiques, le gouvernement avait cherché un moyen pour mettre fin à cette promesse. Ce mois-ci, il semblait avoir trouvé un. Le 11 mai, la télévision d’Etat diffusait une déclaration d’un soldat visiblement nerveux et vêtu de béret , identifié comme étant le porte-parole des mutins.

Nommé Sergent Fofana, il s’est excusé auprès du Président Ouattara, et a déclaré que les troupes avaient abandonné leurs demandes de paiement. Il n’y avait qu’un seul problème: personne n’avait informé les mutins.

“Nous n’avons jamais parlé d’abandonner la demande d’argent”, a déclaré l’un des chefs  de la mutinerie, qui a demandé à ne pas être identifié de peur des représailles. Le lendemain matin, des tirs ont été entendus dans les villes. Les routes ont été barricadées. À Abidjan, les mutins ont pris le contrôle du quartier général de l’armée et du ministère de la Défense.

Tour’, le chef d’état-major, a annoncé  qu’une opération pour “rétablir l’ordre” avait été lancée  et qu’une colonne de troupes d’élite avait été déployée vers Bouaké, le cœur de la mutinerie.

Les mutins :”Ils allaient nous tuer”

Dans un village au bord de la route au sud de Bouaké, le lendemain, un groupe de soldats de bas niveau s’est assis avec les officiers qui commandaient  la colonne. Les officiers ont déclaré aux soldats que Ouattara ne voulait plus de discussions, que leur mutinerie avait terni le nom du pays, et qu’ils doivent abandonner maintenant ou faire face aux conséquences, rappelle un soldat mutin présent à la réunion. “Nous savions que si nous  reculons, ils allaient nous tuer”, a déclaré le mutin à Reuters.

Les forces d’élite auraient pu facilement écraser  la révolte. Les diplomates ont déclaré que le gouvernement avait anticipé une réaction après la déclaration  de Fofana et les dépôts d’armes avaient  été verrouillés dans les bases militaires.

Mais après  l’appel téléphonique qui a  mené les mutins à la cache d’armes   , la mutinerie s’est propagée, fermant les ports d’Abidjan et de San Pedro. Avec l’aggravation du chaos, le gouvernement a capitulé.

Les autorités n’ont pas confirmé les détails de l’accord qu’ils ont conclu pour mettre fin à la mutinerie, mais les participants à la mutinerie ont  fait la queue dans les banques de Bouaké pour retirer 5 millions de francs CFA chacun. Les mutins disent qu’ils s’attendent à un autre paiement de 2 millions de francs CFA le mois prochain.

Les élections en 2020

“Il ne s’agit pas seulement de l’argent. Il s’agit également de 2020”, a déclaré Robert Besseling, directeur exécutif du conseil sur les risques EXX Afrique, se référant aux élections pour succéder à Ouattara, qui n’est pas autorisé à se présenter pour  un troisième mandat. “Je pense qu’au cours des trois prochaines années, nous verrons plus d’éclosions de ce genre de troubles”.

Les mutins ont refusé de nommer la personne qui leur a parlé des armes, mais la maison appartenait à Souleymane Kamagaté, mieux connu par son nom de guerre “Soul to Soul”, le directeur du protocole du président du parlement, Guillaume Soro.

Soro est un candidat potentiel pour prendre la relève du président mais fait face à une forte opposition de la part de d’autres dans la coalition au pouvoir. Les tentatives pour joindre Kamagaté  pour commentaires ont échoué. Il devrait parler aux gendarmes de l’affaire vendredi, selon une copie d’une convocation publiée par Reuters.

Soro a publié une déclaration disant qu’il ne discuterait pas des armes trouvées au domicile de son directeur de protocole : “De telles questions relèvent des secrets de la défense. Vous pouvez donc comprendre que je ne me permettrai pas de commenter”.

Mais les responsables  de la mutinerie disent qu’ils ont été indubitablement sauvés par la cache d’armes secrète : «Sans les armes de Soul to  Soul, nous n’aurions pu tenir s’ils avaient attaqué», a déclaré un mutin

“Nous aurions pu nous  cacher et combattre avec des tactiques de guérilla, mais pas pour longtemps. Oui, cela nous a sauvé”.

Reuters

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Les ex combattants de la Cellule 39 se signalent à Gagnoa –
« La limite de notre patience est arrivée »

Membre de la cellule 39 qui a vu certains de ses membres tués lors de sa dernière manifestations à Bouaké le 22 mai 2017, le caporal Mory Camara, matricule militaire 00214249 se présente comme le président de coordination des démobilisés de zone du Goh, région administrative dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Dans cet entretien qu’il nous accorde, il parle de l’origine de leur groupe aux promesses qu’ils réclament aujourd’hui. Entretien

 Dites nous quelle est l’origine de ce groupe dont vous appartenez, la cellule 39 ?
Mory Camara
 : – Sachez que quant on parle d’ex combattants, c’est bien la cellule 39. Le 19 septembre 2002, nous avons prit les armes à Bouaké.  Par la suite à l’issue des négociations avec le pouvoir de l’ex président Gbagbo, il y a eu les accords de Marcoussis, Pretoria, Accra, Ouaga. Il est arrivé un moment ou nous étions fatigués de ces accrochages parce qu’entre nous on s’entretuait. Par la suite, quant il y a eu l’accalmie entre nos dirigeants et l’ex président Gbagbo, nous avions été incorporés dans le centre de commandement intégré (CCI). Il y avait une fluidité dans les rapports entre nos responsables et le camp en face jusqu’en 2008, ou nous avons accepté d’aller à la démobilisation. Nous avons déposés les armes, les tenues… à la 3e légion de Bouaké. Nous devions faire le choix entre deux propositions. Choisir entre être volontaire de l’armée nouvelle et la démobilisation avec le grade de caporal comme convenu dans les accords, 05 millions de F CFA, une villa et une voiture.

Mais de Bouaké, Comment vous et vos hommes, vous êtes vous retrouvés dans la région de Gagnoa ?
Nous nous sommes retrouvés à Gagnoa dans le cadre de la crise post électorale de 2010 et 2011. C’est à la suite de notre progression à partir de Bouaké que nous avons atteint Gagnoa. Nous étions avec d’autres forces telles que celles des cellules 79 et 24. Le regroupement de tous ces mouvements qui a donné un grand nombre de soldats dans la région. A notre démobilisation de 2002 à 2008, nous avons reçu des certificats qui servent de grades de caporaux. C’est nous qui avons été les premiers à faire des revendications. Nous réclamons toujours nos grades de caporaux et la concrétisation des accords signés. Ces certificats donnent droit à chacun la somme de 5 millions, une villa, une voiture et jusque là nous n’avons rien reçu.

Mais quelle était la garantie de cette promesse ?
En 2007, nous avons reçu l’artiste Alpha Blondy en sa qualité d’ambassadeur de la paix qui nous a rassurés concernant les accords. Mais nous l’avons pris au sérieux parce que certains d’entre nous disaient qu’il délirait parce qu’il est rasta. Effectivement l’argent est venu mais nous ne savons pas où s’est rentré. Même après son sacre de ballon d’or; l’international footballeur Didier Drogba est également venu nous parler à Bouaké. Nous avions patienté jusqu’à 2010 où a éclaté la crise post-électorale. Nous étions dans notre coin dans les zones Centre-nord-ouest (sous occupation de la rebellion, ndlr), quand nous avons reçu un appel de mobilisation à tous les démobilisés, nous demandant de regagner nos bases militaires auprès des anciens commandants de zone. Donc chacun est retourné chez son chef de guerre pour des séances de recyclage.

De qui recevez-vous vos ordres ? Et comment avez-vous raté l’occasion d’intégrer l’armée surtout que vous réclamez 15 à 17 ans d’ancienneté dans les rangs ?
Nous sommes sous la coupole de Ouattara Issiaka alias Wattao, j’étais dans le détachement de Delta force. Ceux de chérif Ousmane, Fofié, Morou, Vétcho… ont fait autant. Nous avons d’abord fait un mois de recyclage à Bouaké. Puis deux semaines au camp génie de Séguela avant d’entamer la progression en passant par Daloa. Les éléments de Cherif Ousmane avaient abordé Tiébissou, Yamoussoukro. Ceux de Vétcho par Kotobi pour sortir vers Daoukro. Chacun a pris son itinéraire pour atteindre Abidjan. A la fin des combats, certains parmi nous les démobilisés ont eu la chance d’intégrer l’armée. Il y a eu un cafouillage dans l’affaire d’octroi de matricule. Des gens qui comme nous sont devenus subitement agents eaux et forets, policiers, militaires; on ne comprenait rien. A la vue de cette situation, nous nous sommes repliés sur Gagnoa où nous menons notre vie. Dieu merci quand je parle à mes éléments, ils m’écoutent. Nous sommes implantés de Gagnoa jusqu’à Divo en passant par Lakota, Hiré. De Gagnoa, je coordonne jusqu’à San Pédro. Quand il y a des choses, ils m’appellent pour me demander la conduite à tenir. Nous sommes frustrés mais on fait avec. Nous avons adressé des demandes d’aide au maire afin d’insérer des éléments dans le corps de la police municipale, nous attendons toujours

 Combien d’anciens combattants comptez vous ?
– Nous dépendons du bureau central de l’association nationale des démobilisés de Cote d’Ivoire dont la base se trouve à Bouaké. J’ai 586 éléments sous mes ordres à Gagnoa. Après l’Addr, l’effectif est passé à 140 personnes dont nous maitrisons les positions. Ils sont occupés à vaquer à leurs occupations. Il y a des projets de l’Onuci auxquels des démobilisés ont pris part. C’était la formation au centre de formation professionnelle de Gagnoa de ses éléments aux métiers de menuiserie, maçonnerie, plomberie et construction métallique. Ainsi que la formation agro pastorale c’est-à-dire l’élevage de diverses espèces animales à l’Anader.

Justement, comment jugez vous le travail de l’Addr qui était censé résoudre vos problèmes ?
Le processus de l’Addr a échoué, les éléments n’ont pas été suivis comme il le fallait. D’autres ont reçu de l’argent, 800 000 F FCA en espèces, tandis que d’autres non. L’argent n’a pas servi à grande chose.

Qu’est-ce-qui explique aujourd’hui votre colère alors qu’un groupe, les 8400 n’ont pas encore été totalement soldés ?
Ces remous sont du fait de ce que ce ne sont pas tous les militaires de carrière qui ont perçu quelque chose. Notre colère est là, il faut que les moyens affrétés à nos grades de caporaux suivent. Il faut qu’on fasse les calculs depuis 2002 jusqu’à ce jour et que nos dus nous soient versés. C’est nous les démobilisés de la cellule 39 qui avons été les premiers à revendiquer nos droits. C’est ainsi que ceux de 2008 sont sortis pour que le président Ouattara trouve une solution à nos problèmes. Nous avons les échos de la rencontre entre l’actuel chef d’état major et nos frères d’armes à Bouaké. Il nous a rassuré que toutes nos préoccupations seront prises en compte. C’est l’assurance que le président Ouattara lui a transmis de venir nous le dire. Donc nous attendons.

Mais, à Gagnoa vous êtes toujours restés calme face à ces mouvements. Il y a-t-il des raisons à cela ?
Je connais mes éléments je sais comment ils se comportent. Sinon ce n’est pas parce que nous avons peur. Il y a certes le respect de nos autorités. Nous sommes sortis une fois à la veille de la campagne présidentielle pour marcher sur la préfecture et remettre au préfet de régions nos doléances. Le chef d’Etat Major d’alors, Soumaïla Bakayoko s’est déplacé avec le général Didier Lotte de l’Onuci qui sont venus nous rencontrer pour nous demander de nous calmer pour des élections sans armes, ni bruits. Nous œuvrons pour une paix durable dans notre pays. Mon souhait est qu’il ne se passe rien à Gagnoa. Même pour le décès de l’un des nôtres à Bouaké, j’ai suggéré que nous nous revêtions de tee shirt blanc en guise de soutien à nos frères de Bouaké. Cela pour éviter de bloquer les corridors.

Mais on vous accuse personnellement d’être de connivence avec les autorités de la ville, ce qui explique qu’on ne vous voit pas !
Moi je reçois mes instructions depuis le bureau central de Bouaké. Comme vous le constatez je n’ai aucun soutien des autorités de la ville. A plus forte raison, je n’ai même pas un vélo pour mes déplacements. J’ai déposé des demandes d’aides financières qui sont restées sans suite.

Et si malgré tout ce que vous croyez, on ne vous payait rien. Si Alassane Ouattara vous disait non ?
On a trop patienté. Or la patience à des limites. Cette limite est arrivée. Cela fait 15 ans que nous sommes dans le service militaire. Je suis toujours considéré par les forces de l’ordre de la ville comme un militaire. Quand il y a des complications, les chefs des différents corps de défense présents et les autorités de la ville font appel à moi. Notre base arrière c’est Bouaké. Nous ne voulons plus ce qui s’est passé dans le pays; donc que le président de la république joue sa partition. Nous avons combattu jusqu’à son installation au pouvoir. Les promesses doivent être tenues. Nous avons désarmé. Ce cœur qui nous permis de le faire, s’il faut reprendre encore ce n’est pas bon. Nous prions pour que nos doléances soient prises en compte. On ne veut pas faire de dégâts. Nous n’avons plus besoin de projets; notre argent ou rien. La cellule 39 réclame 18 millions pour chacun. Nous avons traversé des moments difficiles dans la rébellion et le président Alassane Ouattara est au courant. Il n’est plus question de nous replier pour aller nous former au Burkina pour revenir. Nous ne voulons que la paix.

Entretien réalisé par Ehouman Brou Otniel
EventNews.TV

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LES POLICIERS INDIGNÉS VEULENT PASSER À L’ACTION !

<<Policiers de Côte d’Ivoire, réveillez-vous! Levez-vous enfin pour vos droits . Repos assis le 29 Mai 2017 de tous les policiers sans exception. Nous demandons l’application immédiate de la réforme de la police et celle des accords de OUAGA. Donne le message à ton Binome. NE trahi pas la LUTTE ! >>

NB: c’est un message que les policiers reçoivent par SMS et ils s’y reconnaissent. Donc source authentique.

Bonjour camarades ivoiriens. La bonne nouvelle dans tout cela c’est que chacun a ses problèmes. Alors nous restons convaincus que la police qui a des problèmes comme nous ne nous dérangera pas ce matin dans la résolution des nôtres.

Tous au PLATEAU au Palais de la Justice Injuste ce matin pour la récupération de Koua Justin Koua et Dahi Nestor puis la demande de la libération de SAMBA DAVID et les autres !
Gala Kolebi