Mes craintes…

J’ai reçu ce courrier, son auteur désirant rester anonyme, je vous le fait parvenir, tel que je l’ai reçu. Bonne lecture. Les craintes de cet ami sont réelles. Le gouvernement trop désireux de se mettre encore de l’argent dans les poches, n’a d’autre objectif que la fuite en avant, avec pour seule feuille de route un « après moi le déluge! »

Dans ce contexte où la rupture entre Henri Konan Bédié le grand frère et Alassane Ouattara est consommée, le redoutable ministre de la défense Hamed Bakayoko dont la cote se fait plus grande, à telle enseigne que le gouvernement a du créer un contre poids en nommant le général Vagondo au poste de ministre de l’intérieur, et Soro Guillaume l’intrépide chef rebelle d’Alassane qui menace au point d’être traité de terroriste par le gouvernement ivoirien, trois (3) faits attirent l’attention :
– la destruction de tous les commerces en bordure des routes.
– l’entrainement par les Français des chefs d’escadron de la gendarmerie.
–  la fermeture du CHU de Yopougon.

La destruction de tous les commerces

Depuis les mois de grandes vacances et ignorant totalement la rentrée scolaire, l’administration Ouattara, procède à la destruction systématique de tous les commerces aux abords des rues et ruelles dans les quartiers populaires. Les ateliers de coiffure, les ateliers de couture, de manucure et pédicure, les boutiques, les cybers café, les shop de prêt à porter, de vente de chaussure, les ateliers de calligraphie et sérigraphie, les ateliers de pâtisserie, les magasins de transfert d’argent, de vente de gaz, les merceries, les maquis et restaurants … toutes les petites activités économiques aux abords de rues et des ruelles quoi qu’installés au delà des trottoirs sont détruits.

C’est une mesure qui économiquement et socialement n’a pas de pertinence. La plus part de ces commerces sont soumis à la taxe municipale (entre 100 f et 500 f/jr) ou à l’impôt synthétique (entre 10.000f et 40.000 f/mois). Ces petites entreprises s’acquittent aussi des droits d’ODP (occupation du domaine public) (100 f le m2/jr). Ce sont donc des pertes en termes de recettes fiscales. Socialement, les populations sont appauvries Ces petits commerces sont parfois les seules sources de revenu pour les ménages ne pouvant bénéficier de prêts; ce sont parfois toute leurs économies qu’ils injectent dans ces commerces pour ensuite vivre pour certains au jour le jour du bénéfice. Se réinventer sera difficile.

Juste après que Bédié ait été annoncé à la Haye, alors que les magasins de Yopougon Siporex avaient déjà été détruits, l’administration Ouattara fit détruire tous les autres magasins derrière les immeubles et certains immeubles. L’on peut aisément imaginer que ces démolitions sont dans d’autres visées que des questions d’urbanisation.

L’entrainement par les Français des chefs d’escadron de gendarmerie.

Comme nous avons pu le lire dans un commentaire, en Côte d’Ivoire, la BAE (Brigade Anti-émeute) a été spécialement créée et équipée pour gérer les troubles à l’ordre publics. Les gendarmes interviennent quand il y a risque de violences graves ou de guerre. En principe, si des hommes doivent être formés à « la gestion » surtout « démocratique » des troubles, c’est bien le commandement de la BAE qui doit être concerné. Mais pourquoi les gendarmes en lieu et place ?

En 2019, les français ne seraient-ils pas en train de prendre des dispositions pour achever le travail entamé en 2011 ? Ils réunissent tous les chefs d’escadron de gendarmerie du pays pour disent-ils une formation qui devrait être plutôt destinée à la BAE. Ne serait-ce pas juste pour faire la liste des chefs d’escadron, entrer en contact physiquement avec eux, étudier quels pourraient être leurs comportements en face de tel ou tel scénario, quel type de chef sont-ils, éclaireurs, parmi leur hommes ou en retraits ? Avoir leurs contacts de service comme de domicile, qui sont leurs femmes, leurs enfants, leurs maîtresses. Pourquoi ? Dans le but de leurs donner des instructions ou faire pression sur eux selon le cas. Comme c’est souvent le cas, ils pourraient être commandés par l’ambassadeur de France Gilles Huberson, lui-même ancien chef d’escadron.

La fermeture du CHU de Yopougon

La commune de Yopougon reste une véritable énigme pour le pouvoir. Le Centre Hospitalier Universitaire a été à mainte fois réhabilité par le pouvoir en place. L’administration Ouattara a décidé cette fois de le fermer entièrement pour 3 ans. Il sera fermé 1 an avant les élections présidentielles qui ne se présagent pas bien, et restera fermé 2 ans après ceux-ci. L’administration Ouattara aura eu le temps de réaffecter les différents médecins ailleurs. En cas de crise que se passera t-il ? Si l’autoroute est barrée, la lagune infranchissable, il sera impossible d’atteindre HMA ou les CHU de Cocody et de Treichville. Dans la plus grande commune du pays, les petites cliniques qui n’ont même pas les équipements adaptés seront rapidement débordées, les femmes enceintes qui connaitront des complications accoucheront à la maison ou à proximité des centres urbains de santé c’est-à-dire dans la rue, les malades, les blessés eux aussi mourront dans les maisons ou dans les rues. Le risque d’épidémie de tout genre s’accroitra. Le résultat sera pire que celui de l’embargo sur les médicaments de 2011.

Alors que les Français semblent se préparer, la fermeture du CHU pour réhabilitation leur évitera de devoir le bombarder comme il est donné de le voir sous d’autres cieux. Ce qui pourrait avoir une plus grande répercutions médiatique.

Ces craintes sont elles fondées ?

Avec la violence des élections municipales de 2018 alors qu’il n’y avait pas vraiment d’opposition, avec l’attitude des forces spéciales qui sont sous le commandement direct de la présidence et sensés être l’élite, et toute ces discordances entre les amis et allier d’hier, Bédié – Ouattara (séparation consommée), Soro Guillaume – Ouattara (séparation consommée), Hamed Bakayoko – Gon Coulibaly (discordance latente), il y a de quoi à être inquiet, cette fois non seulement pour les partisans de Laurent Gbagbo mais aussi pour tous les ivoiriens. Quand des personnes peuvent cacher leurs mobiles réels (mise en place de plan d’extermination) sous des raisons légitimes (urbanisation, formation, réhabilitation) il y a de quoi à craindre sérieusement.