Les paroles de dame Simone et un certain questionnement…

Je voudrais remercier la ville d’Odiené ou j’ai séjourné pendant trois (3) ans et demi (1/2). Cette ville là, cette terre là ne m’a pas rejeté. Au contraire, j’y ai vécu tout ce temps sans maladie, sans tracasserie. Je voudrais leur dire Merci.

Merci particulièrement au général Issouf Koné dans la maison de qui j’ai vécu ces 3 ans 1/2. Et j’ai une pensée pour son épouse qui était une grande amie à moi, une amie fidèle et qui est décédée. Quand je suis arrivée à Odienné et qu‘on m’a conduit dans cette maison, qui est sa maison, je me suis dit Dieu est en train de me faire un clin d’œil. Et je crois que ma vie ici va être supportable. Et ma vie la-bas a été effectivement supportable.

je remercie le Ministre Diakité Koty, qui était à cette époque, quand je suis arrivée, maire d’Odiené. Il a été mon élève quand j’étais professeur au Lycée classique. Il s’en est souvenu et il m’a traité comme on traite sa Maman. Quand il a du quitter cette ville parcequ’il venait d’être nommé Ministre, il m’a confié à un de ses adjoints au maire, monsieur Cissé, qui vraiment m’a traité vraiment comme on traite sa grande soeur. Je leur dis Merci.

J’évoque également un couple Burkinabé. Vous savez, après cette crise là, on avait quand même le coeur chargé. On était inquiet. Et j’arrive la-bas, c’est un jeune couple Burkinabé, l’épouse même est plus jeune que la dernière de mes filles. Mais ce couple là, s’est dévoué pour prendre soin de moi. Me faire mes repas, nettoyer ma maison, faire ma lessive avec une générosité de cœur. il y avait des moment ou les gens ne comprenaient pas leur dévouement et les menaçaient. Ils ont tenu ferme. Ils ont veillé sur moi. Que Dieu les bénisse.

J’ai eu la chance à Odiénné d’avoir dans le domicile qui m’a été prêté, je dirai, des gardes, des FRCI qui ont assuré ma sécurité. Et ils l’ont fait avec dévouement. Il y en a même qui l’ont fait avec Amour. c’était surprenant. A la fin quand je suis partie, ils m’ont accompagné jusqu’à l’aéroport et ils étaient désolés de me voir partir. Je voudrais leur dire, Merci à eux tous.

Quand j’appelle à la paix et à la réconciliation il y a des gens qui ne sont pas contents , vous n’êtes pas contents non? – Ouiii (répondent les invités) . Moi même je sais , quand des gens sont venus me voir en prison ils m’ont dit :  » voilà après ton mari et toi quand vous allez sortir c’est pour dire , il faut laisser ça ne fait rien oh  ». Moi même je sais que ça ne vous plait pas, je le savais déjà et je dis . Le président GBAGBO même que vous attendez là s’il vient c’est la même chose là qu’il va dire . Son message ne sera pas différent de ce que je vous dis , donc laissons tomber et avançons (…) Je rêve d’une côte d’Ivoire prospère , d’une côte d’Ivoire réconciliée , d’une côte d’Ivoire en paix où la jeunesse est productrice , où nous sommes les acteurs de notre développement et pour y arriver , nous devons nous réconcilier , nous devons cultiver la paix …

Paroles de Simone Ehivet GBAGBO, recueillies par Jessica Traoré

 

ON SE POSE DES QUESTIONS

Pourquoi alors que Simone Gbagbo est sortie de prison, Pascal Affi Nguessan n’est-il pas encore allé la voir comme Koulibaly Mamadou qui a quitté le FPI , comme tout le monde, pour lui dire yako et lui témoigner sa solidarité ? Telle est la question que beaucoup d’ivoiriens doivent se poser en ce moment vingt jours après la libération de celle qui fut la seule femme parmi les fondateurs du FPI, car une telle attitude suscite des interrogations. Est-ce parce qu’il s’était convaincu que ni Simone Gbagbo et encore moins son mari le président Gbagbo ne reviendraient jamais des prisons où les a jetés l’impérialisme et ses relais locaux ?

Pascal Affi Nguessan, on le sait, s’était parfois laissé aller en faisant entendre imprudemment qu’il fallait tourner la page Gbagbo, comme dans cette interview accordée à Jeune Afrique dans laquelle il parle de Simone Gbagbo  » la sanguine » au passé, Simone Gbagbo à propos de qui il dira « Nos tempéraments étaient trop différents pour que l’on s’entende. Elle était sanguine, et moi, plus rationnel. ». Dans cette fameuse interview, il n’épargnera pas le président Gbagbo lui-même et encore moins ses nombreux partisans dont il pointe le messianisme. Quand Jeune Afrique lui demande : Comprenez-vous que certains vous reprochent de vouloir « tuer le père » ? La réponse de Pascal Affi N’guessan fuse : « Celui que vous appelez « le père » n’est pas candidat à la présidence du parti. » Et il sera plus précis : « Laurent Gbagbo a été et reste une force pour le parti. Mais aussi est un handicap. Aujourd’hui, notre travail consiste à permettre à tous ceux qui sont restés dans cette posture messianique d’évoluer et d’avoir une attitude plus rationnelle», dira-t-il

Il demandait donc aux militants d’être plus  » rationnels », c’est-à-dire ici en prenant plus en compte le handicap que la force que représente le président Gbagbo pour le FPI et donc, disons-le simplement, de tourner la page . Vous aurez remarqué que le mot  » rationnel  » revient à chaque fois chez Pascal Affi N’guessan. Pour lui, celui qui n’est pas avec lui est dans l’émotion, donc pas rationnel du tout.

C’est donc lui qui juge les autres mais il peut aussi arriver qu’il menace et on comprendra ici pourquoi il n’a pas encore visité non plus son ainé Assoa Adou à propos de qui il avait eu ces mots qui avaient sonné comme une menace : »Assoa Adou a un mandat d’arrêt contre lui, mais il a oublié cela. J’ai fait en sorte qu’il rentre, il porte des costumes maintenant, il peut se promener, il a été escorté de Noé jusqu’à Abidjan et il vient s’asseoir pour m’insulter. ». Peu après, Assoa Adou était arrêté à son domicile et jeté en prison où il aura passé trois ans.

Est-ce pour toutes ces raisons que Pascal Affi Nguessan n’est toujours pas allé voir ni l’une ni l’autre ?
Alexis Gnagno

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Alcide Djédjé, qui a été ministre des affaires étrangères dans le gouvernement Ake Ngbo sous le président Gbagbo, et qui avait suivi Pascal Affi N’Guessan, crée son propre parti politique dénommé Concorde pour soutenir, selon lui, les idéaux de Ouattara. Il précise qu’il  » devance  » Affi N’guessan au RHDP Unifié.

Concorde, ça veut dire union des coeurs et des volontés entre des personnes ( ici, c’est donc union des coeurs entre Djédjé et Ouattara )
Devancer quelqu’un, ça veut dire le précéder, arriver avant lui. Donc, il attend là-bas Affi et les autres.

Bon, on ne sait pas qui va demander les nouvelles à Alcide Djédjé mais si c’est Cissé Bacongo, il pourrait lui dire, comme il l’avait déjà dit, que  » Affi et son groupe sont déjà au RHDP »
Alexis Gnagno