Les dessous d’Affi révélés

C’EST DANS LE Quotidien Aujourd’hui

Peut être une image de texte qui dit ’AUJOURDHUIN 1944DU AOÚT202 Mise age 15/08/2021 23:04 agio aujourd'hui aujourdh N1944 PI 300Fela 16.08.21 LECHANTAGEAFFI (LA PREUVE PAR CE DOCUMENT] proches qu. Gbagbo publient, edimance, ode pouvoir Fusion avec le parti de Gbagbo L'UNG et Stéphane Kipré jouent de suspense PAGE9 Abengourou Le MODEVI-LG prie pour la paix et réconciliation nationale PAGE10’

LE CHANTAGE AFFI. LA PREUVE PAR CE DOCUMENT
Les proches de Laurent Gbagbo publient, ce dimanche, le document qu’Affi N’guessan en visite à Bruxelles avait soumis à l’ancien président pour lui forcer la main.
Soit quelques jours après une nouvelle sortie de l’ancien Premier ministre qui a continué d’accuser Gbagbo de lui avoir abandonné le parti par soif du pouvoir et par désir de vengeance.

Dans la logique que déploie Affi N’guessan sur le terrain médiatique et auprès de ses partisans, Laurent Gbagbo n’a jamais voulu parler de la réunification du FPI ni de lui donner le temps de s’expliquer sur quelque sujet que ce soit ayant trait au parti. Ainsi, ni les deux rencontres qu’il a eues avec l’ancien président à Bruxelles ni les discussions sur la réunification du parti à Abidjan ne font partie du storytelling qu’il a mis en place pour sa défense.

D’ailleurs, le samedi dernier, à l’occasion de la réunion du comité central de son parti qui s’est achevée par une conférence de presse, l’ancien Premier ministre a continué de faire comme si rien n’avait été tenté par son ancien patron dans le but de réunifier le parti. Bien au contraire, c’est sur sa demande d’audience non honorée par Gbagbo qu’il a insisté pour décrire l’ancien président comme un obscur dictateur.

Le chantage dont Affi ne parle jamais
Alors, pour montrer que tout ce que dit l’ancien Premier ministre est cousu de fil blanc, les partisans de Laurent Gbagbo ont réagi en publiant, ce dimanche, le document qu’Affi N’guessan avait transporté dans ses bagages lors de son voyage à Bruxelles. Laurent Gbagbo avait déjà lui-même évoqué ce document lors de sa déclaration au comité central mais pas dans ses moindres détails. Ce qui est maintenant le cas avec cette publication.

Il s’agit en effet d’un communiqué final pré-écrit de la rencontre entre les deux hommes. Son auteur n’est rien d’autre qu’Affi N’guessan lui-même et son but est on ne peut plus clair. A savoir que Laurent Gbagbo reste le référent du parti et son fondateur. Mieux, il en redevient le président. En revanche, c’est lui Affi qui dirige le parti puisque le communiqué lui en donne les pleins pouvoirs.« Convaincues que le président Laurent Gbagbo, fondateur du FPI, demeure le garant moral et le référent pour tous les militants du FPI, les deux parties conviennent de l’élection du président Laurent Gbagbo à la présidence du parti. La première vice-présidence sera assurée par le président Pascal Affi N’guessan », note le communiqué qui ajoute que « les deux parties conviennent de la mise en place d’une direction unitaire intégrant les responsables politiques des deux tendances. Les postes stratégiques (vice-présidents, secrétaire général et secrétaires généraux adjoints, responsables des structures spécialisées, président du comité de contrôle…) seront pourvus de façon équitable et consensuelle » par les deux hommes.

Le document précise aussi que l’organisation du congrès unitaire doit être « composée équitablement de représentants des deux tendances du parti ». Ce congrès à venir va par ailleurs acter des textes révisés et organiser matériellement le congrès.

Affi comptait sur Ouattara pour bloquer Gbagbo à Bruxelles
Cet arrangement voulu par Affi N’guessan pour rester seul aux commandes du parti est en réalité contraire aux textes du FPI qui prévoient une présidence forte. Le président du FPI peut en effet tout faire en attendant de rendre compte au congrès. Mais ce n’est pas tout. L’ancien Premier ministre de Gbagbo lui demande aussi clairement d’attester que les deux candidatures qui seront soumises au congrès unitaire, qui intervenait à quelques mois de l’élection présidentielle de 2020, sont celles de Laurent Gbagbo comme le candidat du parti à l’élection présidentielle de 2020 et d’Affi N’guessan comme vice-président. « En cas d’empêchement de l’une des deux personnalités, l’autre conduit la liste après désignation d’un nouveau colistier », précise le point 16 du communiqué final.

Personne n’est dupe. A dix mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara étant déterminé, à cette époque, à ne pas autoriser le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire, l’ancien Premier ministre comptait sur Ouattara et le statu quo à la CPI qui ne s’était pas prononcé sur l’appel de sa procureure Fatou Bensouda dans l’affaire l’opposant à Gbagbo et Blé Goudé, pour parvenir à ses fins et être le seul candidat du FPI réunifié à la présidentielle. Sauf que trois mois plus tard, Alassane Ouattara faisait réviser certains articles de la Constitution et, au terme de cette révision, le président de la République n’est plus élu sur un ticket.

Au demeurant, l’ancien Premier ministre n’a pas obtenu gain de cause. Puisque sans trancher la question, Gbagbo l’a ramené aux discussions internes avec la tendance du parti dirigée par Assoa Adou. Cette rencontre échoue. Affi N’guessan suspend en effet sa participation parce que l’aile Assoa Adou a signé un accord d’alliance avec le président du PDCI, Konan Bédié. En réalité, l’ancien Premier ministre venait de comprendre que cette alliance électorale passée avec le PDCI allait désormais soustraire Gbagbo de son chantage puisqu’au demeurant, EDS pouvait soutenir sa candidature à l’élection présidentielle.

C’est ce qu’il s’est passé. Mais Affi réalise aussi que sa participation au scrutin va être analysée comme une caution à Alassane Ouattara qui brique un troisième mandat contestée par l’opposition et que celle-ci sera combattue par les pro-Gbagbo. Il choisit alors le boycott avant de tenter de faire liste unique commune avec la tendance Gbagbo aux législatives. L’objectif est clair : avoir plus d’élus qu’en 2016. Mais chat échaudé… La tendance Assoa Adou choisit de mettre en œuvre son alliance avec le PDCI au terme de laquelle elle obtient 17 députés. Ce qui est déjà beaucoup au vu des circonstances. Quant à Affi, son score d’élus tombe de trois à deux députés.

Gbagbo est de retour
Pire, Gbagbo est de retour en Côte d’Ivoire le 17 juin. Affi N’guessan tente alors de négocier les termes d’un nouvel accord. Il n’en a pas le temps puisque Gbagbo ne le reçoit pas et convoque un comité central. L’ex-Premier ministre voit alors rouge.Alors, il choisit son arme favorite : la victimisation. Affi N’guessan ne fait en effet pas cas des deux rencontres qu’il a eues avec Laurent Gbagbo à Bruxelles en janvier et en mai 2020 à ses partisans; il ne pipe pas non plus mot des négociations pour la réunification qu’il a eues avec les GOR et qu’il a suspendues sans raison valable. Cela dit, toutes ces rencontres ont permis à ses vis-à-vis de comprendre qu’il veut les instrumentaliser pour s’imposer comme le patron du FPI. Au nez et à la barbe d’un Gbagbo qui n’aurait plus aucun pouvoir sur l’appareil.
SEVERNIR BLE
communiqué par Alexis Bayoro Gnagno