Le bureau politique du PDCI qui se tient ce dimanche 17 juin 2018, à la maison du PDCI a éventé sa première grande décision. En attendant, le communiqué final sur le parti unifié, le PDCI a d’ores et déjà décidé de reporter son congrès jusqu’à la présidentielle de 2020, en renforçant les pouvoirs d’Henri Konan Bédié. Bureau politique PDCI communiqué sur le report congrès.

Considérant l’œuvre immense accomplie par le Président HENRI KONAN BEDIE pour préserver la démocratie, la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire ;

Considérant son action déterminante pour le renouveau et le rajeunissement du PDCI-RDA ;

Considérant les qualités humaines et politiques du Président Henri KONAN BEDIE dans son leadership et dans la conduite du PDCI-RDA, marqués par sa grande sagesse et son sens aigu des responsabilités, du rassemblement et de l’union ;

Vu le report du 13ème Congrès Ordinaire du Parti pour nécessité de renforcement de la cohésion, de la sérénité  et de l’unité d’action au sein du PDCI-RDA afin de lui donner  les moyens de conduire, jusqu’à l’élection présidentielle pour la reconquête du pouvoir en 2020, les chantiers ouverts et relever les défis du futur ; notamment le projet de création du Parti unifié par le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) ;

Après avoir apprécié avec satisfaction le bilan du Président du Parti ;

Le Bureau Politique du  PDCI-RDA, en sa session de ce Dimanche 17 Juin 2018 à la Maison du Parti à Abidjan-Cocody :

– Félicite le Président du Parti et salue sa grande sagesse, son leadership éclairé dans la préservation du Parti et la promotion des idéaux d’union, de rassemblement et de paix, chers au Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY ;

– Réaffirme et renouvelle sa confiance au Président Henri KONAN BEDIE ;

– Prolonge son mandat à la présidence du PDCI-RDA jusqu’à l’organisation du 13ème Congrès ordinaire.

Fait à Abidjan, le 17 juin 2018

LE BUREAU POLITIQUE

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#Civ : ECHOS DU BUREAU POLITIQUE DU PDCI-RDA

■ PROPOS DE HENRI KONAN BÉDIÉ, PRÉSIDENT DU PDCI : …en vue de la présidentielle de 2020, l’alternance doit se faire avant le parti unifié.

■ RÉPONSE DE KABLAN DUNCAN, VICE-PRÉSIDENT DU PDCI : …je ne suis pas informé que l’alternance lors de la prochaine présidentielle devait avoir lieu avant la mise en place du parti unifié.

■ RÉACTION DES MILITANTS : …Duncan copieusement hué et menacé par les militants qui n’ont été calmé que par la forte intervention des forces de l’ordre.

#NB : Par ailleurs, le congrès du Pdci, qui devait initialement se tenir en octobre prochain pour ratifier l’accord du parti unifié, à été reporté après la présidentielle de 2020. Bedié est maintenu à la tête du PDCI.
La situation reste tendue dans le PDCI et le RHDP. On regarde la suite des événements, sereinement.

Kakry Khaza#REZOPANACOM

Les commentaires de Sam l’Africain:

Info info info 65 intervenants, le vp Duncan a quitté la salle, Anoble et Ouattara Kouakou tenus en respect par les loubards. Achi Patrick mouille et avoue que la base ne veut pas. Siandou Fofana dit assumer le parti unifié.
Duncan hué et houspillé durant sa prise de parole. Refus de la parole à Ahoussou.
Toutes les instances reconduites jusqu’en 2020. Pas de Congrès avant les élections de 2020.
La stratégie de Bédié est de jouer avec la montre en fragilisant les nerfs des « adorateurs »…
Résumons ce Bureau Politique en « RHDP oui mais après l’alternance sans coups fourrés…
Next step??? La sortie du Gouvernement…

Wowww du suspense en vue:
Du « chemin de ma vie » au « chemin de ma conscience » après qu’il soit passé par  » le chemin de mon ventre »?!?
Un beau nouveau livre de Bédié en perspective.
Attendons pour voir !
Jichi Sam

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Jean-Claude Djéréké avait écrit avant la rencontre :

Lors de l’inauguration du troisième pont qui porte son nom, Bédié, qui ne devient poète que quand il est rassasié, n’avait pas hésité à déclarer que “ce pont valait à lui seul un deuxième mandat”. Le pont en question, il est bon de le rappeler aux ignorants et naïfs qui décrètent hâtivement que, hormis Ouattara, aucun président n’a autant travaillé qu’Houphouët, faisait partie des 12 travaux de l’éléphant de Bédié et aurait été construit plusieurs années plus tôt si le PDCI n’avait pas été évincé du pouvoir, le 24 décembre 1999. Bédié appela alors les siens, militants et sympathisants, à voter, en octobre 2015, pour le candidat du RDR. Ouattara remporta le scrutin mais sans péril, doit-on ajouter, car il n’avait pas de candidats sérieux face à lui; il triompha donc sans gloire et eut effectivement ce second mandat alors que, en 2010, il voulait juste 5 ans (2010-2015) pour, d’après lui, apporter des solutions aux problèmes des Ivoiriens. Aujourd’hui, le pays est si mal en point, tellement abîmé (cherté de la vie, insalubrité, insécurité, baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires et des paysans, détournement des deniers publics, réconciliation en panne, etc.), que l’on se demande si les fameuses solutions ne se sont pas transformées en problèmes, si le sauveur auto-proclamé n’était pas un vrai imposteur.

Quoi qu’il en soit, Ouattara, qui a été élu en 2015 grâce au soutien du PDCI, était censé renvoyer l’ascenseur à Bédié, c’est-à-dire s’effacer au profit d’un candidat du PDCI. Les deux poids lourds du RHDP voyaient les choses de cette façon jusqu’au jour où Ouattara proposa la mise en place du parti unifié, synonyme, à notre avis, de retour au parti unique et par conséquent à la pensée unique. Ce parti unifié choisirait le meilleur candidat, le moment venu. Ouattara a récemment dévoilé son envie d’être ce candidat dans le seul but, explique-t-il, de sauvegarder la paix et la stabilité. En disant cela, il avoue implicitement que c’est lui qui a déstabilisé le pays et que celui-ci ne connaîtra jamais la tranquillité si lui n’est pas au pouvoir.

Oui ou non, le PDCI renoncera-t-il à présenter un candidat en 2020? Telle est la question que devait trancher Bédié, ce dimanche 17 juin 2018. Selon nos sources, le PDCI a décidé de ne plus se sacrifier. Autrement dit, il ne portera plus les valises du RDR mais aura son propre candidat en 2020 et ne parlera du parti unifié avec son allié qu’après la prochaine présidentielle. Cette décision, qui était le souhait de la majorité des militants de base du PDCI, est courageuse et doit être saluée. Elle ne sera pas pour autant suffisante car le PDCI devra se préparer à faire face, dans les semaines ou mois à venir, à des représailles de la part d’un parti dont la marque de fabrique a toujours été la violence et les assassinats. Avant cela, les ministres PDCI pourraient ne pas figurer dans le nouveau gouvernement qui sera formé. J’espère que le parti septuagénaire a pensé à toutes ces choses avant d’opposer une fin de non-recevoir à la proposition du RDR selon laquelle les deux partis devraient créer une seule formation politique avant 2020. Car le tout n’est pas de se rebeller. Encore faut-il assurer ses arrières et ne pas s’arrêter à mi-chemin. Plusieurs fois, le PDCI a affirmé s’être sacrifié pour le RDR. Est venu, pour lui, le moment de se sacrifier pour la Côte d’Ivoire qu’il a contribué à défigurer. S’il veut être absous de ses péchés, il n’a pas d’autre choix aujourd’hui que de débarrasser les Ivoiriens d’un individu qui, en plus de ne pas respecter sa parole, a considérablement divisé et appauvri le pays.

Jean-Claude Djereke