Hier à la grand messe du RHDP

ADO était fier hier, lors du grand meeting, pardon Congrès Constitutionnel du RHDP, qui devait sceller les partis autour de sa personne, alors dans une envolée lyrique, il a prononcé cette parole digne d’être retransmise aux générations futures: « J’ai pardonné, si je n’avais pas pardonné, Simone Gbagbo ne serait pas dehors.. ».

En somme, être contraint pas les évènements et le discours des tontons flingueurs, protecteurs occidentaux à libérer Dame Simone, veut dire pardonner ! Vous libérez une élue qui était protégée en 2011 par son immunité parlementaire, représentante du peuple, injustement emprisonnée, sous couvert de pardon, et vous voilà plus blanc que neige…
Je vous pardonne, vous n’êtes pas théologien, encore moins un homme de foi, car que vaut la foi s’il n’y a pas les œuvres du Royaume de D.ieu qui en découlent?

Ado rime avec Pinocchio, le mensonge personnifié.
« Si tu me donnes du poisson, j’aurais encore faim, si tu m’apprends à pêcher, je n’aurais plus jamais faim » dit la sagesse populaire chinoise. C’est justement ce que ce faux père, ce faux messie cultive : la dépendance au bac-chiche. Il jette des miettes et les pauvres accourent. Mais voilà, même les petits, les ignorants, les manipulés, ont leurs limites.

L’image contient peut-être : fouleOh oui, ils ont accepté de se déplacer, de parcourir des centaines de kilomètres pour assister à ce show grandiose au Félicia. Mais l’heure, c’est l’heure. Et à l’heure de l’apothéose du Tonton nourricier, ils ont plié bagages. Lui, fier comme un paon, roucoulant d’aise, parce que son stade était plein, croyait s’adresser à 50 mille personnes selon Jeune Afrique, alors qu’il n’aurait qu’une capacité de 4O mille. Mais les bonnes choses ayant une fin, l’auditoire en a profité pour lever l’ancre, avant les bouchons, la cohue « Prenons les devants, nous ne voulons pas manquer le car du retour, surtout avec les encombrants paquets de riz ».

La petite récréation costumée est terminée, il faut maintenant songer à rentrer; les pagnes sont beaux, certes, mais franchement un peu gâchés par cette tête et ce logo qui s’y imprime tous les 50 cm. Ils ne vont pas les remettre de sitôt.

D’ailleurs, au même moment, mais à Daoukro où étaient réunis les « vrais » héritiers du Père de la nation, Henri Konan Bédié a lâché cette petite phrase assassine : » L’esprit de Félix Houphouët Boigny est ici et nul part ailleurs, surtout chez les fils adultérins « . En fait, chers Ivoiriens, chers Etrangers, vous vous êtes peut-être trompés de rassemblement…

Un petit conseil, mesdames qui savez coudre, mettez-vous au patchwork, cette technique de couture des pauvres anabaptistes qui sont partis de Saint-Marie aux Mines, berceau de mon arrière Grand-mère, pour le Nouveau Monde, et qui ont cousu bout à bout des chiffons, confectionnés avec leurs vêtements usagés, tournés, retournés, pour créer ce qui est maintenant une technique connue et prisée dans le monde entier. Et vous ferez de ce pagne une œuvre d’art, méconnaissable. Vous pourrez même utiliser les visages en les coupant, les recomposant. Vous pourrez aussi simplement camoufler les têtes en les échangeant avec d’autres têtes qui reviennent à la mode, ces têtes d’un autre président, imprimées sur des pagnes plus anciens. Et si vous prenez les devants, en vous activant devant vos machines à coudre, vous verrez qu’ils se vendront bien, parce que dans l’air du temps, même si l’oncle d’Amérique de la Côte d’Ivoire actuelle, l’oncle Ado a essayé de vous persuader qu’il sera encore là en 2050, lui ou son fantôme, pardon son esprit, pour barrer le chemin à l’autre, celui que les Ivoiriens n’ont pas oublié !

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Je ne sais pas si ce jour là, au congrès, vous avez pu participer à des carrefours de réflexion sur le programme de gouvernement et le projet de société du RHDP, si vous avez pu exprimer votre vision de la réconciliation, du pardon, du vivre ensemble, du travail et de la scolarité de vos enfants, mais une chose est sûre, hier vous avez été les otages d’une mascarade; pour quelques piécettes vous avez participé à la mise en scène de la fable de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.

L’image contient peut-être : 1 personne, sourit, deboutMais, heureusement, -et c’est tout à votre honneur-, vous êtes repartis avant que la grenouille baudruche n’explose en apothéose, vous avez laissé le fils adultérin se prendre pour l’héritier, vous avez juste pris votre dû, votre appartenance à son grand parti, c’est juste du Riz, de l’Huile, Deux mille francs, et des Pagnes; vous l’avez consommé, « intérêt et principal », et même pour certains, vous avez du redoubler le D, vous débrouiller seuls pour rentrer chez vous dans le Nord, le car de retour s’étant volatilisé, et du coup aussi le ticket retour gratuit…

Un économiste gère le capital en famille, les petits intérêts n’étaient même pas pour vous, mais pour lui, pour redorer son blason, pour qu’il puisse dire qu’il a lui aussi rempli le Félicia, et que son règne de pacotille, avec son château et de cartes durera jusqu’en 2050. Même le Reich d’Hitler s’est effondré et il était autrement puissant !

Chers amis, retrouvons tous notre dignité. La Côte d’Ivoire et ses enfants réunis, qu’ils soient vrais fils, adultérins, en révolte, étrangers, valent bien plus que ces miettes d’humanité qu’on vous a jetées comme à des poules qu’on engraisse pour juste en faire le dindon de la farce d’un camp qui ne sait plus à quel saint se vouer !

Shlomit Abel, 27 janvier 2019