Élections aujourd’hui en CIV

« En dehors de quelques localités, une dizaine, les Ivoiriens sont sortis nombreux pour voter ».
dixit Alassane Ouattara, Candidat à la présidentielle, après son vote à 11h Samedi 31 octobre 2020

Pendant que la Côte d’Ivoire est à feu et à sang quelques soit disant journalistes (en réalité des mercenaires du micro et de la plume) font la fête chez le dictateur #Ouattara. A droite Boisbouvier de RFI
Photo: Anatole Ibo

 » L’OPPOSITION A RÉUSSI SON COUP  »
Malick Diawara, Journaliste et Responsable éditorial du  »POINT AFRIQUE »sur le plateau de TV5 :« L’enjeu pour le président Ouattara, c’était une élection sereine qui permette d’admettre qu’il est un président légitime. Je crois que ça va être compliqué » » L’opposition a réussi son coup « 

LU DANS LE JOURNAL AUJOURD’HUI
« QUATTARA N’EST PAS ELIGIBLE », SELON MBEKI, cela s’appelle être cohérent. Face au lent glissement vers le chaos en Côte d’Ivoire, l’ancien président sud-africain Thabo Mbéki, ancien médiateur de la crise ivoirienne dénonce l’incohérence de l’UA africaine qui accepte d’observer le très controversé scrutin ivoirien de ce samedi alors que le président ivoirien a refusé d’appliquer les décisions de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui a été promue par l’Union africaine elle-même.L’ancien médiateur de la crise ivoirienne est d’autant plus gêné que le président de la commission de l’union Moussa Faki Mahamat est comptable de cette situation puisqu’il a envoyé des missions d’évaluation en Côte d’Ivoire et est donc informé de la gravité des événements qui se déroulent en Côte d’Ivoire, indique M. Mbeki dans un courrier fort détaillé remis à son compatriote Cyril Ramaphosa, président en exercice de l’UA.

« Je regrette qu’il ne soit pas nécessaire pour moi de développer davantage la question des obligations imposées à la CUA par l’acte constitutif, y compris en ce qui concerne immédiatement la Côte d’Ivoire – ma première raison.Cependant, je vais maintenant faire quelques commentaires concernant ma deuxième raison, comme expliqué ci-dessus. Récemment, à deux reprises, notre collègue, Mme Minata Samaté Cessouma, commissaire aux affaires politiques de l’UA, s’est rendue à Abidjan en tant que membre de la mission conjointe de solidarité dont j’ai parlé plus tôt.Au cours de ces visites, elle a été pleinement exposée aux graves préoccupations et suggestions de l’opposition politique ivoirienne au sujet des prochaines élections présidentielles. De plus, j’ai fait ce que j’ai pu pour transmettre à Votre Excellence diverses communications envoyées au président de l’UA, S.E. Président Cyril Ramaphosa, à propos de ces élections présidentielles ivoiriennes.Je voudrais donc croire que la CUA(commission de l’union Africaine, ndlr), y compris son estimé président, est très bien informée sur les différentes questions qui menacent la crédibilité du vote de millions d’Ivoiriens; soulèvent des questions sur la légitimité conséquente de leur issue aux yeux de millions d’Ivoiriens et suscitent donc de sérieuses inquiétudes quant à l’impact de tout cela sur la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire», écrit Mbeki pour qui « l’UA doit accorder une attention particulière au défi sérieux que représente la situation politique en Côte d’Ivoire pour éviter que ce pays membre de l’UA régresse vers la situation qui a conduit à l’éclatement de la très destructrice guerre civile de 2002 à 2007», surtout que l’Union Africaine « sait très bien que cela est très directement lié au conflit qui a éclaté en Côte d’Ivoire à propos.

Pour arbitrer le conflit ivoirien sur la CEI, l’opposition ivoirienne s’est en effet pourvu devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Trois arrêts ont été rendus à cet effet demandant à la Côte d’Ivoire de réformer ladite commission électorale avant l’élection présidentielle mais aussi d’autoriser les candidatures de Laurent Gbagbo et de Guillaume Soro, respectivement ancien président de la République et de l’assemblée nationale. Mais Alassane Ouattara a refusé d’appliquer ces décisions les déclarant nulles et non avenues.

Or l’UA est au courant de ce refus qui fait glisser le pays vers une nouvelle guerre civile. C’est pourquoi Thabo Mbeki ne comprend pas que son compatriote ne fasse rien pour que la crise pré-électorale qui a déjà fait 70 morts en Côte d’Ivoire soit résorbée mais pire, envoie des observateurs à une élection qui est à ce pointcontroversée. «Ma deuxième raison, Excellence, est d’insister sur le fait que la CUA a une obligation absolue de respecter les décisions de l’Union et de ses institutions connexes.
Le président Ouattara ne devrait pas se présenter pour ce qui serait son troisième mandat car il n’est pas éligible pour être candidat à la présidence ».

En revanche, « les éminents dirigeants ivoiriens, MM. Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, devraient être autorisés à participer aux élections » tandis que la « commission électorale indépendante devrait être reconstituée et que le conseil constitutionnel devrait être exclu de tout rôle dans les élections », a-t-il clarifié.Thabo Mbeki estime surtout qu’il faut respecter la Constitution ivoirienne que veut violer Alassane Ouattara puisque personne n’a mis en doute l’interprétation de l’opposition ivoirienne qui était déjà celle des partisans de Ouattara lui-même avant qu’ils ne changent leur argumentation.
«À ma connaissance, personne n’a contesté l’interprétation de la Constitution de Côte d’Ivoire par l’opposition en qui concerne l’éligibilité du président Ouattara à la présidence de 2020, à l’exception du président Ouattara et de ses collègues et partisans. Je suggère fortement qu’à moins que la CUA ne puisse fournir une opinion judiciaire alternative, par exemple de la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), elle pourrait ne pas avoir d’autre choix que d’accepter que le président Ouattara soit disqualifié de sa candidature à la présidence parce qu’il a déjà purgé deux mandats. En ce qui concerne la question de la participation de MM. Gbagbo et Soro aux prochaines élections, la CADHP a rendu deux arrêts contraignants. Le 15 septembre, 2020, la Cour a statué que le Gouvernement ivoirien doit: « Prendre toutes les mesures nécessaires pour lever immédiatement tous les obstacles empêchant le requérant Guillaume Kigbafori Soro de jouir de son droit de vote et d’être élu, notamment lors de l’élection présidentielle d’octobre 2020. « Le 25 septembre 2020, la Cour a ordonné à l’Etat ivoirien de: » prendre toutes les mesures nécessaires pour lever immédiatement tous les obstacles empêchant l’inscription du candidat [Laurent Gbagbo] au registre des électeurs », insisté l’ancien médiateur de la crise ivoirienne.

CHRISTEL GWAHONON
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Une pensée sur “Élections aujourd’hui en CIV

  • 01/11/2020 à 17:11
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    C’est être un homme éclairé.

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