Débat du Crif : François Fillon compare son ‘assassinat politique’ à celui de DSK

Devant 600 personnes, le candidat du parti Les Républicains a évoqué la question de l’abattage rituel, l’antisémitisme, les relations franco-israéliennes et ses déboires judiciaires

mars 14, 2017
François Fillon, candidat LR, accueilli par le président du Crif Francis Kalifat avant le débat organisé par les Amis du Crif (Crédit: CRIF)

François Fillon, candidat LR, accueilli par le président du Crif Francis Kalifat avant le débat organisé par les Amis du Crif (Crédit: CRIF)

La soirée-débat avec François Fillon organisée par les Amis du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui s’est tenue lundi 13 mars à Paris a réuni 600 personnes. Une partie de la foule a acclamé le candidat des Républicains, convoqué mercredi par la justice en vue d’une mise en examen. A son arrivée et à son départ, la foule a hué le nom d’Emmanuel Macron, annoncé comme le prochain invité des Amis du Crif.

Commentant ses problèmes judiciaires, devant Nicolas Beytout du Figaro et l’animatrice Maïtena Biraben, dans une ambiance « très amicale », François Fillon « évoque l’affaire DSK aux dernières élections […] et le caractère préoccupant de ces problèmes », et assure qu’il s’en sortira « plus fort ».

Lors de ce débat François Fillon, candidat de la droite à l’élection présidentielle, est revenu sur les thèmes préoccupant la communauté juive française et sur son programme politique.

Il a ainsi affirmé que la lutte contre l’antisémitisme n’était « pas suffisante, parce qu’on ne s’attaque pas au mal à la racine ».

« Il y a forcément une responsabilité des politiques » dans la montée de l’antisémitisme, « parce que, lorsqu’une société dérape de cette manière, les responsables politiques, même si c’est difficile, doivent trouver des réponses », a affirmé l’ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy.

« Le gouvernement français fait beaucoup d’efforts, mais ce n’est pas suffisant parce qu’au fond, on ne s’attaque pas au mal à la racine. Protéger les écoles, protéger les lieux de culte, punir sévèrement les actes antisémites, c’est bien mais ça n’éradique pas l’antisémitisme », a expliqué François Fillon.

Selon lui, « c’est l’éducation » qui permettra d’ « éradiquer l’antisémitisme ».

« Le premier échec de la République, c’est l’école. L’école n’intègre plus, l’école fabrique de l’exclusion » et « l’échec de l’école est la source première de nos difficultés », a estimé le candidat de la droite.

Interrogé par ailleurs sur la question de l’abattage rituel, le candidat qui avait déclaré en novembre être « favorable à l’étourdissement des animaux avant abattage » (interdit dans l’abattage casher comme halal) a annoncé : « il faut que je m’explique sur ce sujet, c’est un sparadrap qui me colle au doigt ».

« En France, il y a une loi qui prévoit que les animaux, avant d’être tués, doivent être étourdis. Il y a des dérogations apportées pour permettre les abattages rituels pour la religion juive et la religion musulmane. Je ne veux surtout pas remettre en cause ces dérogations. Il ne s’agit en aucun cas de changer quoi que ce soit aux dérogations, mais celles-ci ne doivent pas devenir la règle », a-t-il déclaré.

Concernant les relations ambiguës entre la France et Israël, Francis Kalifat a demandé au candidat LR si « La politique étrangère de la France se fera à l’Elysée ou au Quai d’Orsay ? », dont la politique pro-arabe et critique envers Israël est dénoncée par de nombreux observateurs. « A l’Elysée, » répond François Fillon, qui « croit en la solution à deux Etats » une solution qui « doit naître entre Israéliens et Palestiniens ».

Le candidat a par ailleurs condamné le boycott du mouvement BDS « contraire aux règles qui sont les nôtres ».