CPI: Va-t-on leur en vouloir de traiter la CPI de raciste?

Le procès Gbagbo est un réel événement à rebondissements. A chaque audience on ne sait vraiment pas ce qui va se passer. Le collège des juges, le Bureau du procureur, les Défenses, l’Avocat des victimes(?), et les témoins, sont tous imprévisibles. Mais le plus important est ailleurs.

Une date. Une décision

Le 12 Février 2016, juste quelques semaines après le début le 28 Janvier 2016 de ce procès qui tourne au ridicule, une décision arbitraire de la Chambre avait été prise. Le juge-président Cuno Tarfusser sous l’instigation de Me Massida, avocate des victimes(?), demanda que le président Gbagbo ne puisse plus être désigné par son titre de ‘Président.’

Parmi les restrictions de la Chambre, il y a la non-appellation des témoins par leurs noms et titres. A cet effet, à chaque audience, après les présentations d’usage et l’identification du témoin, le juge-président dans son air de bébé nourrit aux hormones, psalmodie ce mantra. ‘Je m’apprête maintenant à vous faire part de quelques consignes avant que vous ne commenciez votre déposition. Tout d’abord, sachez que nous allons nous adresser à vous en vous appelant Mr. le témoin. C’est la pratique de cette Cours.’ Pour clore son rituel, il ajoute, ‘Le dernière consigne que j’aimerai vous faire, c’est la suivante. Si vous ne dites pas la vérité, vous êtes passible de sanction de la part de la Cour.’

La partie appelante de son côté rappelle au témoin que ne pas l’appeler par son nom n’est pas synonyme de mépris. Mais une coutume en pratique devant la Cour. Mais pour les ‘clients’ Blancs, du Bureau du procureur, le juge-président est moins ‘épais’ dans ses recommandations. Le Blanc comprendrait ces choses vite et mieux que le Noir.

Consignes discriminatoires à la CPI

Les deux derniers témoins de Mai 2017 Até Kloosterman, Néerlandais, témoin P-583 et le Sergent Mario Wiz Mateos, Espagnol, témoin P-626, sont une confirmation du visage discriminatoire de la CPI. Après l’identification de P-626, et quelques propos d’usage simplifiés, le juge-président lui a simplement notifié ’que le fait de donner un faux témoignage est un délit. Une offense devant cette Cour.’ Quant à Kloosterman, Cuno n’a presque pas insisté sur ses habituelles consignes. Comme à un copain dans un bistro, il lui a dit, ‘votre devoir, mais je suis sûr que vous le savez pertinemment est que vous devez dire la vérité.’

Aux nègres Ivoiriens, le traitement est autre. Le juge-président brandit des menaces. ‘Si vous ne dites pas la vérité, vous êtes passible de sanction de la part de la Cour.’ Aux menaces s’ajoutent le dédain. Et au dédain, l’insolence. Lors de la déposition du Général Kassaraté, Il avait fallu le coup de gueule du bouillant Me Bougnon pour rabattre le caquet de l’irrévérencieux et insolent McDonald qui s’adressait à ce Général de Gendarmerie comme à un sans-grade. Puis une phrase choc du Général sur des propos mensongers que lui prêtait Cuno pour que ce dernier se noie dans son fauteuil jusqu’à la fin du passage du Général Bi Poin.

Viol des consignes par la Chambre

Kloosterman, témoin P-583 a eu plus qu’un traitement de faveur. Cuno Tarfusser, le Bureau du procureur, Knops, O’Shea, tous, étaient à ses pieds. ‘Vous êtes ici en tant qu’expert, et vous devez donc participer à ce procès pour élucider la vérité. Et bien entendu compte tenu de votre domaine de compétence et en fonction des questions qui vous ont été posées.’ C’était ça un extrait de la liturgie introductive de Cuno. Dans la vidéo https://youtu.be/o8y0DYBcdxU , à la minute 54’34, le substitut du procureur Me Demerjan pendant environ 50’ d’interrogatoire n’a presque pas prononcé le mot témoin.

Dans la seconde vidéo https://youtu.be/LZG7_aiySt4, Cuno salue Kloosterman en le couvrant de son titre professionnel. ‘Bonjour à nouveau! Bonjour Pr. Kloosterman.’ Dit-il. Demerjan fait pareil. ‘Pr. Kloosterman, je n’ai que quelques questions à vous poser.’ Annonce-t-il. Quand Me Knops prend la parole c’est ‘Bonjour Monsieur le Pr. Kloosterman.’ Sur cette vidéo de 50’25 c’est presque à chaque minute que le témoin P-583 est nommé par son titre.

Minute de silence pour les morts de Manchester. Pas d’Abobo

Me. O’Shea commence aussi par un ‘Monsieur le Pr. Kloosterman, est-ce que je prononce bien votre nom?’ Ce même O’Shea le 23 Mai 2017 dans la vidéo https://youtu.be/VQkVMTYBAbM avait demandé à la Chambre si elle pouvait respecter une minute de silence pour les victimes de Manchester. Il disait, ‘vous saurez peut-être que, Mr. Le Président, hier après-midi alors que l’audience touchait à sa fin, il y avait un concert à Manchester et 19 jeunes sont morts, y compris des enfants. Donc, je voudrais demander une minute de silence si cela ne contrecarre pas trop le calendrier de la Chambre.’ La solidarité de Cuno fut immédiate. ‘Bien sûr que cela ne contrecarre pas le calendrier de la Chambre. Donc, nous allons observer cette minute de silence pour rendre hommage à ces jeunes gens qui sont morts.’ Ce qui fut fait.

Pourtant, depuis qu’ils se sont rassemblés à la CPI pour pleurer à grosses larmes les victimes(?)-supporters-de-Ouattara, personne n’a eu une compassion manifestée pour elles. Même pas Massida qui les représente devant cette Cour ‘Raciste.’ Ni le Bureau du procureur qui dit les défendre. Personne donc, n’a sollicité une seconde de silence à la mémoire de ceux pour qui le président Gbagbo est accusé.

L’Hypocrisie occidentale devant cette Cour raciste s’est bien manifestée ce Mai 2017.

Feumba Samen