Côte d’Ivoire : Décès du Premier ministre AGC

TERRIBLE. Comme des applaudissements pour saluer son départ, Amadou Gon Coulibaly a été honoré et salué à sa juste mesure.
Parti le samedi 2 mai à Paris pour « un contrôle médical », le Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 (à g.) est rentré le jeudi 2 juillet 2020, après deux mois de soins intensifs. Il lui a été réservé un accueil présidentiel conduit par Alassane Ouattara (à d.).
Le lundi 6 juillet, le personnel de la primature l’acclamait chaleureusement pour sa reprise du travail, alors qu’il paraissait vraiment requinqué.
Et le mercredi 8 juillet, soit une semaine après son retour, terrible nouvelle. Pris d’un malaise à son premier Conseil des ministres de reprise, il était conduit en urgence dans une clinique où il a rendu l’âme; laissant les Ivoiriens perdus en conjectures sur son rétablissement avant son retour.
F. M. B.Bally Ferro

Gon Coulibaly est mort, mais Ouattara n’est toujours pas éligible

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La terrible nouvelle est tombée. Le Premier ministre de Côte d’Ivoire, Amadou Gon Coulibaly, fidèle parmi les fidèles d’Alassane Ouattara, n’est plus. Saura-t-on un jour si le calendrier politique, en précipitant son retour au pays alors que son état de santé ne s’y prêtait pas, a finalement eu raison de lui ? Déjà, le temps n’est plus aux conjectures. Au RHDP, on s’efforce d’essuyer ses larmes et on pense déjà au coup d’après. A la présidence de la République, aussi, forcément.

La question est dans toutes les têtes. Maintenant que son dauphin n’est plus, Alassane Ouattara se remettra-t-il dans la course à la magistrature suprême ? Parmi ses partisans, certains l’espéraient même du vivant de Gon Coulibaly. Surtout depuis l’annonce de la candidature de l’ancien président Henri Konan Bédié, monstre sacré de 86 ans qui, comme Ouattara et Gbagbo, cristallise les passions et le “revanchisme” à l’ivoirienne.

Alassane Ouattara, qui avait vendu un passage du témoin aux nouvelles générations, et s’était vu féliciter par Emmanuel Macron et tous ceux qui, à l’international, tenaient un élément de langage pour vanter la “modernité” de la geste politique du numéro un ivoirien. Lequel n’a réussi ni la réconciliation ni la démocratisation de son pays.

Maintenant que Bédié a remis en cause l’alternance générationnelle, et que Gon Coulibaly est empêché, Ouattara est face à deux possibilités. Soit choisir ou laisser son parti choisir un autre cheval — Hamed Bakayoko, Marcel Amon Tanoh par exemple -, soit se présenter lui-même.

On peut parier sans risque de se tromper sur le fait que tous ceux qui “mangent” grâce à lui préfèreront la deuxième hypothèse. Mais il est important de rappeler qu’elle est illégale, et porteuse des plus grands risques. Selon l’esprit et la lettre de la Loi fondamentale ivoirienne, il ne peut pas faire un troisième mandat à la tête du pays. Bien entendu, il vient de nommer de nouveaux conseillers constitutionnels, lesquels pourront tordre le cou au droit pour son bon plaisir. Mais un tel jeu mettrait en péril la paix. D’autant plus que face à lui se trouverait son vieil ennemi, Henri Konan Bédié. Une sorte de vieux règlement de compte, qui pourrait précipiter le pays d’Houphouët-Boigny dans le chaos.

Théophile Kouamouo, medium.com

Décès mercredi du premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Ci-dessous 3 photos prises ce matin lors de son arrivée pour assister à la séance de travail hebdomadaire du gouvernement

Me tenant aux côtés du ministre Issa Malick Coulibaly, traversé par la peine de la perte de son neveu, j’ai été témoin, à 21:55 (heure Europe) de l’appel du président Laurent Gbagbo qui a tenu à présenter ses condoléances à son collaborateur dès qu’il a été informé du rappel à Dieu du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
À cette occasion, il lui a demandé de transmettre sa grande compassion et ses condoléances à l’ensemble de la famille Peleforo Gon Coulibaly, dans toutes ses composantes : celle à l’extérieur du pays, celle d’Abidjan et celle de Korhogo.
Eric Kahe