Contre-interrogatoire de Mangou le lundi :

L’imparable phase de la constatation de la nullité absolue du témoignage d’un homme déchu

Quelle que devrait être la teneur de la déposition de MANGOU Philippe devant cette Cpi, ès-qualité témoin à charge contre le Président Laurent GBAGBO, ils étaient nombreux, les ivoiriens, à trouver l’entreprise manifestement immorale. Et pour corroborer la pertinence d’une telle opinion très majoritaire, parce que, conforme, au demeurant, aux valeurs de nos sociétés africaines, Mangou a osé ouvrir la bouche pour parler comme il l’a fait, ce, pendant 04 jours. Visiblement, l’économie de sa déposition met en évidence le prototype d’un individu totalement irrésolu, perdu, en tout cas partagé, entre :

– L’indigne opération de séduction en direction d’Alassane Dramane OUATTARA et de Henri KONAN BEDIE, garants de son poste d’Ambassadeur….
La caresse, dans le sens du poil, de la «redoutable» Communauté internationale afin d’éviter de provoquer son courroux pour demain…
– Le ménagement, mi-figue mi-raisin, de Gbagbo qui a transformé, en moins d’une décennie, toute sa vie.

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Malheureusement, concernant son bienfaiteur Gbagbo, ce laborieux exercice de contentement de tous, s’est vite mué en une foire aux attaques foireuses contre des personnalités militaires et civiles, lui ayant voué, à ce jour, une loyauté éprouvée, dévoilant du coup, la vaine détermination de MANGOU à détruire, finement, Gbagbo, et, ouvertement, ses farouches partisans.

Or, à 48heures d’une phase terrible, celle de la confrontation des réalités notoires de la crise décennale ivoirienne, des propres actes solennels de MANGOU, d’hier, aux déclarations purement circonstancielles de l’homme devant la Cpi, est-il envisageable que l’économie des premières déclarations de Mangou survive à ce qui se passera, à compter du lundi prochain ?

À la vérité, aucun marabout sous nos tropiques, ni homme de sciences ésotériques orientales ou occidentales, ne saurait prétendre sauver MANGOU du déluge de questions pertinentes qui se concentreront, sur la réalité des événements en Côte d’Ivoire, avec pour but unique et final, d‘éprouver la fiabilité même du « Monsieur ».

Car, il n’apparaît point superfétatoire de relever, qu’en matière d’administration de preuves à l’occasion de la judicature, la valeur de la preuve testimoniale (preuve par témoins), loin d’un sésame, ne se résume guère qu’en sa fonction de simples renseignements, dans le sens de l’éclatement de la vérité. L’élément substantiel, dans la prise en compte d’une preuve testimoniale, résulte donc, exclusivement, de la crédibilité du déposant. C’est à cette fin que nous avons tous observé, depuis l’ouverture de ce procès, la défense déployer un trésor d’énergies, pour mettre en relief le manque criant de crédibilité chez la plupart des personnes ayant déjà comparu.

Sous ce rapport, et en regard de la réalité notoire des évènements post-électoraux en Côte d’Ivoire, comment parviendra Mangou à sortir «vivant» des principales évidences que vont éclore des questions du type :

1- Monsieur le témoin, avez-vous participé au suivi sécuritaire du 2ème tour des présidentielles ?

2- Si oui, Monsieur le témoin, selon les retours de vos services, comment les choses se sont-elles déroulées dans le Nord de la Côte d’Ivoire ?

3- Monsieur le témoin, vous avez déclaré, ici, qu’après ces élections, les deux candidats ont été déclarés respectivement élu, le 2 décembre 2010 par la C.E.I, en ce qui concerne Alassane OUATTARA, et le 3 décembre 2010, par le Conseil Constitutionnel, en ce qui concerne Laurent GBAGBO. Alors, question à deux branches : à quel candidat l’armée ivoirienne que vous dirigiez, dans toutes ses composantes, avait fait allégeance ? Et pourquoi ?

4- Monsieur le témoin, vous avez déclaré ici que les éléments militaires qui se trouvaient au Golf, pendant la crise post-électorale, et qui se proposaient d’encadrer militairement la marche-installation d’un nouveau D.G à la RTI, le 17 décembre 2010, n’étaient pas des «rebelles», mais plutôt une partie de l’armée de Côte d’Ivoire. Monsieur le témoin, pouvez-vous justifier cela ?
Et, selon vos propres déclarations, ceux-ci avaient attaqué le poste avancé, au niveau de la résidence Thérèse Houphouët Boigny, faisant des morts dans les rangs de vos éléments. Alors, Monsieur le témoin, comment expliquez-vous que des éléments sous votre contrôle au Golf tuent d’autres éléments, également, en mission par vous commandée ?

5- Monsieur le témoin, vous avez déclaré, ici, que vous aviez proposé au Président Laurent GBAGBO de lever le verrou autour du Golf, à l’effet de permettre aux personnalités y retranchées, de rentrer chez elles, avec l’offre de proposition, de votre part, d’assurer leur sécurité. Mais, selon vous, toujours, le Président Laurent GBAGBO ne vous avait pas écouté.
Monsieur le témoin, aviez-vous eu connaissance des propos du Président Laurent GBAGBO, profitant de sa rencontre avec les chefs coutumiers, sur le sujet, comme le montre la vidéo que nous venons tous de regarder tout à l’heure ?

6- Monsieur le témoin, vous aviez dit ici, qu’après l’Accord politique de OUAGADOUGOU en 2007, il n’y avait plus deux armées, cet Accord ayant mué les Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) et les Forces Nouvelles, en Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Alors, Monsieur le témoin, quel était encore le sens de l’encasernement et le désarmement des éléments non militaires primitivement, au sein des Forces Nouvelles, enserrés dans ledit Accord politique, si vous avez eu l’occasion de le lire ?

7- Monsieur le témoin, vous avez déclaré avoir vu le capitaine SEKA Seka, à la tête d’une unité de 5 véhicules de mercenaires, superbement armés. Dans quelles circonstances aviez-vous fait ce constat ? Combien de temps aviez-vous passé avec le capitaine SEKA Seka et «ses troupes» ce jour-là puisque vous ne résidez pas à la résidence du Chef de l’Etat ? Quelles étaient les caractéristique physiologiques qui vous déterminaient à considérer ces éléments comme des mercenaires ? Quelles sont les références des armes qu’ils portaient, et que le temps que vous avez passé avec eux, vous ait permis de qualifier de super ? En temps de guerre, le capitaine SEKA Seka était-il en droit de prendre part à la défense du pays ou pas ? S’il devrait le faire, était-il sous votre hiérarchie directe pour être fondé à soutenir qu’il avait dévoyé sa mission ?

8- Monsieur le témoin, à quelle date précise aviez-vous demandé au Président Laurent GBAGBO de démissionner ? Et, lorsqu’il n’a pas accédé à votre proposition comme vous l’avez rapporté ici, quelle décision aviez-vous prise, personnellement, concernant vos fonctions de Chef d’état-major des armées du Président Laurent GBAGBO, en d’autres termes, en ce qui vous concerne, aviez-vous démissionné clairement, soit en vous rendant dans une Ambassade comme vous avez pu le faire après l’attaque de votre résidence, soit en ralliant le Golf, soit en optant pour l’exil ? Une force majeure vous en a-t-il empêché ? Si oui, laquelle ?

9- Monsieur le témoin, connaissiez-vous le porte-parole de l’armée, le Colonel BABLI Hilaire ? De quoi est-il mort, selon vos sources ?

10- Monsieur le témoin, selon vos sources, sont-ce les éléments du CECOS et/ou les mercenaires de SEKA Seka qui ont bombardé le marché Siaka KONE d’Abobo, et tué les 07 femmes d’Abobo ? Si oui, quels sont les moyens techniques auxquels vous aviez recouru pour vérifier ces informations ? En aviez-vous formellement rendu compte à votre hiérarchie jusqu’au Président Laurent GBAGBO ?

11- Monsieur le témoin, vous aviez dit ici que lorsque le ministre Blé Goudé vous avait proposé d’enrôler les jeunes volontaires pour la défense de la patrie, vous n’aviez pas souscrit à une telle option, ce pourquoi, vous ne vous étiez pas présenté au rassemblement de ces jeunes gens au sein même de l’état-major des armées. Après avoir regardé la vidéo que nous venons de faire passer, pouvez-vous nous dire exactement l’objet du rassemblement des jeunes auxquels vous vous adressez ici, au cas où vous reconnaîtriez que c’est bien vous ?

12- Monsieur le témoin, vous aviez déclaré, ici même, que vous n’aviez aucune arme, parce que la Commande par vous formalisée, depuis 8 mois n’avait pas été suivie d’exécution, du moins, vous ignoreriez l’endroit de la livraison des armes de cette Commande.
Or, nous venons de suivre tout à l’heure, ensemble, une vidéo dans laquelle vous déclarez solennellement, vous adressant à la jeunesse rassemblée au Stade Champroux, et donc aux ivoiriens, ceci :  » Nous ne voulons pas de guerre. Mais si on nous l’imposait, nous la ferions, parce que nous disposons d’armes à destruction massive, » de quoi parliez-vous, Monsieur le témoin ?

13- Monsieur le témoin, vous aviez dit ici que ce ne sont pas des rebelles qui ont fait partir le Président Laurent GBAGBO du pouvoir. Que sa chute est plutôt l’œuvre d’une partie de l’armée ivoirienne unifiée sous l’empire de l’Accord politique de OUAGADOUGOU. Le confirmez-vous ?

14- Monsieur le témoin, aviez-vous eu connaissance des bombardements de la résidence du Président de la République ? Si oui, selon vous, quels étaient les auteurs desdits bombardements ?

15- Monsieur le témoin, quelles sont vos fonctions actuelles ?

16- Monsieur le témoin, vous venez de suivre cette vidéo avec nous. Alors, question : assumez-vous vraiment ce serment solennel selon lequel, après vos fonctions de CEMA, pendant 6 ans, sous GBAGBO, si vous étiez remercié, vous n’entendriez jamais travailler sous l’autorité de Alassane OUATTARA ?

Merci Monsieur le témoin !

Chers ivoiriens, cette crise, quoique tragique, garde jalousement sa dimension éminemment cathartique et élective. Amen !

Tchedjougou OUATTARA
Roger Dakouri Ledj

Une pensée sur “Contre-interrogatoire de Mangou le lundi :

  • 01/10/2017 à 11:18
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    Manisfestement Philippes Mangou est
    un homme terriblement irresolu
    cet homme n’a aucune dignite ni
    conviction…

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