Burkina Faso, première destination des Ivoiriens !!!

ENGOUEMENT MIGRATOIRE SURPRENANT

La célébration, le mardi 22 octobre 2019 à Abidjan, de la Journée africaine des droits de l’homme, a permis d’un, de confirmer une certitude et de deux, d’apprendre une révélation.
Les Ivoiriens, c’est connu, ne sont pas portés sur l’émigration massive. Mais ce qui est nouveau, c’est le pays de destination.
Sur 1.240.000 migrants ivoiriens dans le monde, 800.000 d’entre eux, soit 64.51%, ont été recensés au Burkina Faso du président Roch Marc Christian Kaboré (photo).
Ainsi, selon Dr Jean-Marc N’Guessan, directeur de l’Accueil, de l’Orientation et du Suivi des actions de réinsertion à la direction générale des Ivoiriens de l’extérieur, le Pays des Hommes intègres, devenu l’Eldorado, coifferait au poteau les pays occidentaux (France, Angleterre, USA, Canada…) et viendrait désormais en tête des États accueillant le plus grand nombre d’Ivoiriens.

Cette évolution n’apparaît-elle pas bizarre !? D’une part, ce sont les Burkinabè qui immigrent massivement en Côte d’Ivoire depuis la période coloniale. Sur 5.491.972 étrangers identifiés à l’occasion du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPP, en 2014), ils sont 3.500.000, soit 63.72% du total.
D’autre part, depuis la chute du président Blaise Compaoré en octobre 2015, le Burkina Faso est en proie à une insécurité presque endémique, occasionnée par les groupes djihadistes et les terroristes.
Et c’est ce pays qui est devenu la première destination des Ivoiriens. L’explication de cet engouement surprenant pourrait bien être ailleurs.
Car, le Gouvernement ivoirien, soutenu financièrement par le HCR qui a déboursé 100 millions de nos francs, a choisi de lutter contre l’apatridie. Selon Mohamed Touré, représentant de cette institution, il y avait 700.000 apatrides en Côte d’Ivoire sur 10 millions dans le monde. Quant à l’État ivoirien, il estimait à près de 950.000 la population cible de personnes en situation juridique non déterminée au regard de leur nationalité.
Il a donc pris la loi n°2013-653 du 13 septembre 2013 portant dispositions particulières en matière d’acquisition de la nationalité ivoirienne par déclaration. Sous le mandat du ministre de la Justice, Mamadou Gnénéma Coulibaly, plus de 10.000 apatrides ont ainsi obtenu officiellement la nationalité ivoirienne.
Et voilà qu’après un black out sur l’opération, l’État revient à la charge et profite d’une manifestation pour annoncer 800.000 migrants ivoiriens dans un pays non attractif pour eux parce que plus pauvre que leur pays d’origine, le Burkina Faso.
Il y a anguille sous roche. Tout indique qu’il s’agit d’une opération de communication politique pour faire passer la pilule: les prétendus migrants pourraient bien être les apatrides ou prétendus tels ayant obtenu la nationalité ivoirienne par simple déclaration. Et le tour est joué.
F. M. Bally

Bally Ferro