Bouaké, suite

Peut être une image de une personne ou plus et texte qui dit ’AUJOURD'HUIN° 1866 DUMARD 20AVR2021 Mise 19/04/2021 21:39 Pag aujourdhui aujourdhuinews2018@gmail.com N°1866 Prix 300Fcfa 20.04.21 Bombardement de Bouaké Mẹ Jean Balan balance tout «Ils ont pour que la vérité e soit pas connue "La condamnation des pilotes innocente Gbagbo "La colonne Destremau n'a pas tromper de chemin. était une armée en marche» Gronouan: Les boîtes noires...’

50 min  · GronouanLes boîtes noires…En lisant hier la tribune fort détaillée de Justin Koné Katinan, le porte-parole de Laurent Gbagbo, j’ai été attiré par un détail qui n’apparaît nulle part dans la procédure d’instruction du bombardement du camp militaire de Bouaké qui s’est finalement clos par un procès durant lequel les ministres soupçonnés d’avoir laissé les pilotes Biélorusses s’enfuir ont témoigné comme de simples témoins.Il s’agit des boîtes noires des deux avions Sukhoi qui ont servi à l’attaque du camp. Paris les détient en effet à travers le général Poncet, de l’avis du ministre. Or, elles seules suffisent, en principe, à établir ce qu’il s’est passé.Certes, de nombreux documents sont classifiés dans cette affaire ; ce qui en dit long sur la volonté de la France de dissimuler des pièces à conviction pouvant aider à établir la véracité des faits et, par conséquence, la vérité que l’on recherche tous, que l’on soit victime française ou ivoirienne de ce bombardement et de ses effets collatéraux ou simple citoyen d’un des deux pays.Parce que sans ces boîtes noires, c’est comme si tous les protagonistes de ce procès avaient finalement accepté que celui-ci serve d’écran de fumée au gouvernement pour noyer cette affaire qui est devenue, avec le temps, une patate chaude.Car comme dans le cas d’Amadé Ouérémi, quel était l’intérêt de Gbagbo ou son entourage à s’attaquer à la France qui ne les aime pas et qui était à cette époque la cinquième puissance militaire du monde ? Déverser un panier de bombes sur les militaires de celle qui parle à votre place au conseil de sécurité de l’ONU, aurait en effet été une folie d’autant plus inouïe qu’aucun intérêt stratégique ne n’aurait justifié une telle attaque.En conséquence, il n’y a avait aucun mobile pour Gbagbo a commandité une telle attaque. En revanche, ce prétexte a permis à Licorne de se retrouver devant le domicile de Gbagbo en pleine nuit, puis de venir se mettre à l’hôtel Ivoire tuant avant de partir près de 80 jeunes patriotes. Et la France aurait bien pu avoir prémédité ce scénario du moment où Chirac était opposé aux attaques et que le président ivoirien voulait en finir.C’est bien ce que la tribune de Justin Koné Katinan corrobore en exposant des notes utiles échangées durant cette période entre l’Elysée et ses conseillers.Certes, après avoir fait croire pendant longtemps, par presse interposée, que Gbagbo lui-même ou son entourage aurait bien pu être le commanditaire de l’attaque du camp français, disant toujours en pareil cas une chose et son contraire pour mieux faire apparaître des accusations mal fondées, la France a fini par se résoudre à juger des pilotes qui n’étaient pas sur le banc des accusés et de qui elle n’avait rien à craindre visiblement.Suite à ce procès, Me Jean Balan, l’avocat des familles des victimes françaises dont le travail d’investigation est à l’origine de cette décision qui innocente Gbagbo, a publié un long post sur sa passage où il paraît dévasté et fataliste, se demandant en guise d’illustration si, un jour, l’on saura enfin la vérité sur cette affaire. Ma question à son désespoir est celle-ci : ne reste-t-il pas à consulter les deux boîtes noires des deux avions ?Logiquement, en l’absence des pilotes dont chaque ministre renvoie la responsabilité de leur fuite sur l’autre, les deux boîtes noires devraient amplement suffire pour se passer des témoignages que l’on ne peut aujourd’hui pas matériellement obtenir.Celles-ci nous reverraient irrémédiablement les instantanés de ce qu’il s’est passé, ce jour de novembre 2004, dans le cockpit de chaque appareil et, singulièrement, qui a pu parler avec les pilotes ce jour-là. Et là, au lieu de faire le procès de pilotes qui ne risquent plus de se faire épingler, de demander à des ministres qui mentent de manière effrontée, on n’aurait plus qu’à juger les commanditaires sans autre forme de procès.
Joseph Titi GnahouaJoseph Titi