Bientôt le G7 au Québec

L’ÉTAT DE LA PLANÈTE À LA VEILLE DU SOMMET DU G7 AU QUÉBEC

Le Canada assume la présidence du G7 du 1er janvier au 31 décembre 2018. Le Sommet du G7 de 2018 aura lieu à Charlevoix, Québec, les 8 et 9 juin 2018. ce sommet rassemblera les sept pays les plus industrialisés (États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Japon et Canada.
Shlomit

Stopper l’hémorragie

Pendant que les experts spéculent sur le zénith des relations « fraternelles » entre La France macronienne et l’Amérique trumpiste comme si l’intimité entre deux chefs d’État avait une quelconque incidence sur l’histoire de l’humanité (1), l’Alliance atlantique poursuit son embardée sur les marchés financiers (2) et la guerre industrielle et commerciale se poursuit de plus belle dans l’antichambre des grandes corporations Hi-Tech américaines, en proie aux avances pressantes du grand capital chinois – le véritable nouveau premier de cordée de l’impérialisme mondialisé (ce n’est pas Vladimir Poutine de Russie le prétendant au titre, mais bien Xi Jinping de Chine et sa puissante industrie).

Placer à la tête de l’administration gouvernementale états-unienne afin de stopper l’hémorragie, le locataire « Donald Trump a dressé des barrières devant les investissements chinois dans les fusions-acquisitions de sociétés Hi-Tech américaines. Cet argent pourrait être investi tant à l’intérieur de la Chine qu’en Europe ainsi que dans plus de 60 pays dans le cadre de l’Initiative « Une Ceinture et Une Route », ont indiqué à Sputnik des économistes chinois. » (3)

Les restrictions imposées par l’administration américaine sur les investissements chinois dans les fusions-acquisitions des fleurons de plateformes numériques ont un impact sur les projets des entreprises chinoises, a déclaré Mei Xinyu, de l’Institut de recherche en matière de coopération économique et commerciale auprès du ministère chinois du Commerce. (4)

Un autre interlocuteur de l’agence, Xu Feibiao, du Centre d’étude de l’économie mondiale de l’Institut chinois des relations internationales contemporaines, prévoit lui aussi la baisse des investissements chinois aux États-Unis, mais sans conséquence négative particulière sur la rentabilité des placements a-t-il dit. « Les entreprises chinoises qui ne pourront plus investir aux États-Unis, pourront le faire dans plus de 60 pays dans le cadre de l’Initiative Une Ceinture et Une Route de la Nouvelle Route de la soie. Ces pays ont grand besoin d’investissements chinois. […] Quant aux investissements chinois dans les fusions-acquisitions de sociétés Hi-Tech, l’Europe est toujours très intéressée. Les investissements chinois dans les actifs des compagnies européennes peuvent augmenter sur fond d’affaiblissement de la confiance des Européens envers la politique protectionniste des États-Unis », a relevé M. Xu. (5)

Ce n’est pas lors du sommet du G7
que les orientations se décrètent

Dans les arcanes du grand capital mondial se joue l’avenir de l’humanité et nullement dans ces rassemblements du G7 et autre G20. D’un côté, une puissance vieillissante – déclinante – surendettée – à la monnaie dévaluée – mais qui cependant possède quelques beaux restes telles ses entreprises de plateformes numériques stratégiques, les GAFANATUM (6); de l’autre côté une puissance ascendante, atelier du monde entier, en croissance constance, avide de valoriser son capital abondant et son argent florissant, soutenue par un « axe de l’émergence », comprenant l’Iran des hydrocarbures et la puissance militaire russe, que Washington aimerait bien fissurer. (7)

Les simagrées des sept apeurés, rameuter au Canada dans un manoir princier, autour d’un bouffon blond tonitruant, ne doit pas faire illusion. Les sept larbins du capital bancal s’attroupent pour fomenter des coups fourrés contre leurs commettants résistants et pour organiser, qui sa reddition, qui la confrontation, aux assauts des capitaux chinois, russes et iraniens agressifs, qui seront absents de la rencontre mais leurs spectres seront omniprésents.

Ils sont divisés

Bien des experts de « l’État profond », dont Michael Bloomberg, ancien maire de New York et propriétaire du holding média portant son nom, soulignent que la baisse des affaires chinoises aux États-Unis affecte les intérêts du capital américain lui-même. Selon eux, la nouvelle politique commerciale de Washington nuit à l’économie américaine et à l’emploi, ralentit les innovations et mène à des tensions avec ses alliés et concurrents. Comme on le voit, le grand capital américain n’a pas abandonné l’espoir de scinder « l’axe de l’émergence ».

Les tensions commerciales se sont récemment exacerbées entre Washington et Pékin, après une hausse alarmante du protectionnisme menée dans le but de renégocier les ententes déjà signées comme nous l’avons souligné dans notre dernière parution. (8) Selon Pékin, les États-Unis tentent d’utiliser des politiques commerciales protectionnistes pour contenir le développement de la Chine et la forcer à faire des concessions même au détriment des intérêts des entreprises américaines dont certaines aimeraient bien être rescapées avant la grande embardée financière et monétaire qui ne saurait tarder.