Béoumi, danger !

Aucune description de photo disponible.

BEOUMI ET LES SIGNES AVANT-COUREURS

À l’instar des autres conflits inter-communautaires, les graves affrontements de Béoumi (15 et 16 mai 2019) interpellent la conscience collective.
1. Les armes de guerre dont des Kalach sont soudainement sorties de nulle part pour une bagarre entre deux chauffeurs.
Cela veut dire que les armes continuent de circuler, malgré la fin du processus DDR et que de nombreuses caches d’armes, dans ces zones hier aux mains de la rébellion armée, restent sécurisées en lieux sûrs et prêtes à être utilisées.
2. Les représailles qui ont gagné des villages de la commune, dont celui du maire Kouassi Kouadio Jean-Marc du PDCI-RDA, montrent que des cellules dormantes pourraient, à la faveur de ces crises, entrer progressivement en activité pour s’exercer afin d’infliger, le moment venu, des punitions aux adversaires.
3. Les forces de sécurité, en sous-nombre et mal équipées, ont été rapidement dépassées par l’ampleur des affrontements et la puissance de feu des belligérants.
C’est un scénario catastrophe. Cette impuissance s’est manifestée par la blessure du commissaire de Police qui a reçu…deux balles au dos et à la jambe.
4. Alors que l’on sait l’origine et les premiers responsables de ce conflit, les autorités n’ont procédé officiellement à aucune arrestation pour troubles à l’ordre public et possession illégale d’armes. Et naturellement, aucun désarmement n’est envisagé.
Alors, dans ce monde d’impunité, chacun peut, après son forfait, rentrer libre chez soi, avec son armement, en attendant d’autres explications…armées.
Ce sont des signes avant-coureurs dangereux à l’approche de la présidentielle d’octobre 2020.

Bally Ferro

Beoumi est un canton et les autochtones baoulé de la tribu des gôdès sont très fiers, attachés à leur terre, leurs traditions, leurs cultures, peuple guerriers mais sans histoire. Ils ont toujours vécu en bonne harmonie avec les allogènes très nombreux sur leur sol pour faire du transport la pêche sur le Bandama et l’agriculture etc… on y trouve une grande communauté de malien ( Bozo qui pêchent sur le Bandama) des Burkinabé, des guinéens et des malinkés. Il faut désarmer toutes les communautés détenant des armes pour éviter que les uns se croient tout permis ou supérieur aux autres. Souvent la frustration des autochtones face au zèle des allogènes crée des précédents qui finissent par exploser à la moindre étincelle.
A l’instar de beoumi, toutes les villes de la Côte d’Ivoire sont infestées de conflits communautairs larvées entre autochtones et allogènes.
Voici pourquoi la réconciliation ne peut être un slogan juste pour se donner bonne conscience mais un réel programme de gouvernement.
Jean Michel Gnagbo: 

BEOUMI: La réalité des faits.

N’guessankro et Marabassadja sont deux villages voisins de la circonscription administrative de Béoumi. Le premier à majorité Baoulé, le second Malinké. Dans le cadre de la délimitation des terroirs villageois, SYLLA Ladji Mori le Sous-préfet en charge de la supervision de l’opération, autorise un tracé qui attribue la majorité des terres arables à Marabassadja. Les Baoulés ainsi expropriés, entame un recours auprès du préfet Djedj Mel. Mais celui-ci traine les pieds et joue la montre. Il tarde à recevoir les chefs coutumiers.

Le Ministre Sidi Touré, député de Béoumi informé des faits, préfère trancher en faveur des allochtones, la communauté dont il est natif. Je précise que la triste situation de N’guessankro n’est pas un cas isolé, car tous les villages de la sous-préfecture ayant le malheur d’être voisins d’un village à majorité allochtone, ont eux aussi subis l’accaparement de leurs terres. L’exaspération gagne alors tous les villages spoliés avec en prime, l’entrée des jeunes dans la danse jusqu’à la déflagration d’avant-hier et hier.

Il faut aussi ajouter que le mécontentement dû aux expropriations systématiques s’agrège aux antagonismes RHDP-PDCI sur le terrain. Voila la réalité. Et pourtant, les conflits fonciers entre autochtones et allochtones ne sont pas nouveaux dans notre pays. Fort heureusement, les arbitrages des autorités préfectorales épaulées par la chefferie traditionnelle ont toujours permis la résolution de ces différends dans un cadre d’équité et de justice, afin d’éviter des affrontements. Mais depuis l’arrivée de Ouattara au pouvoir, l’on assiste à une aggravation de la situation du fait de la multiplication de cas comme celui de Béoumi. Il y a comme une volonté délibérée de remplacement des populations autochtones vivant sur ces riches terres des zones forestières depuis des millénaires, par ceux qui ont bénéficié de leur hospitalité. C’est extrêmement grave.

Par ailleurs et pour revenir aux tristes évènements de Béoumi, il conviendrait de se poser la question de l’origine des armes utilisées par les jeunes Dioula qui ont fait 3 morts et de si nombreux blessés, mettant même les forces de l’ordre en déroute.

Khristiaan Kaz-Immirh.

nous en sommes à 8 morts et de nombreux blessés…