Course à la Présidence…

Encore un ivoirien de la dispora qui se croit investi d’une mission divine…

«Moi Honoré Dahouet , je serai Président de la République, on ne discute pas la volonté de Dieu»

Côte d'Ivoire- «Moi Honoré Dahouet , je serai Président de la République, on ne discute pas la volonté de Dieu»

Petit neveu de feu le Président Félix Houphouët-Boigny, le Révérend Honoré Dahouet est titulaire d’un Bachelor en management et consultant financier. De retour depuis bientôt un an des Usa où il réside , le Révérend parle à Afrikipresse de ses ambitions politiques, de la situation socio-politique ivoirienne , de sa position dans la crise qui secoue la chefferie traditionnelle Akouè, à Yamoussoukro.

Nous avons entendu parler de votre projet de candidature aux élections présidentielles de 2020, le confirmez-vous ?

Je le confirme, et selon la volonté de Dieu, je serai au rendez-vous de 2020. Je n’ai jamais eu cette ambition de devenir président de la République ; c’est un appel divin que j’ai reçu et on ne discute pas la volonté de Dieu. C’est un peu compliqué de le dire ainsi parce que de nombreuses personnes ne comprendront pas forcément, mais c’est le cas et je ferai la volonté de Dieu au temps voulu.

Quel est votre regard sur l’atmosphère politique en Côte d’Ivoire ?

C’est certain que beaucoup de choses vont mal, mais je n’indexe personne et ma candidature ne vient pas pour m’opposer à qui que ce soit. Je viens avec comme missions principales , la moralisation de la société et une vision d’assainissement de la vie politique en Côte d’Ivoire , sans toutefois prétendre être celui qui vient avec la solution par excellence , même si on peut dire que c’est le cas , puisque je le répète mon appel est divin. Les Ivoiriens grognent. On a l’impression que tout le travail de SEM Alassane Ouattara, n’est plus apprécié à sa juste valeur ; cela veut dire forcement qu’il y a un mécontentement, dû à beaucoup de choses.

Votre avis sur la question de la réconciliation nationale et de la justice ivoirienne…

À ce stade des choses, je pense qu’on peut faire un peu plus que ce qu’on a déjà fait. Moi, Président de la République de Côte d’Ivoire – parce que je le serai un jour, j’en suis convaincu – , je ne commettrai pas l’erreur qu’avait commise le président Bédié en son temps, en maintenant en prison Henriette Dagri Diabaté. Par ailleurs, je ne souhaite pas que l’ex-Première dame Simone Gbagbo reste en prison et qu’il lui arrive quelque chose. Pour moi sa liberté serait un grand pas vers cette réconciliation que nous cherchons tant. Je salue d’ailleurs la décision de justice relative à son acquittement. Je pense que le droit a tenu compte du contexte politico-social dans lequel nous sommes aujourd’hui. Il faudrait voir la chose dans les deux camps, faire comprendre aux victimes qu’on ne va pas s’éterniser dans la vengeance , et à ceux d’en face la nécessité de ‘’jouer balle à terre’’ , surtout dans les propos qu’ils tiennent , et qui peuvent être de nature à gêner les autorités dans la prise de décisions concernant leurs camarades incarcérés.

Que pensez-vous de la nouvelle constitution de la 3ème République votée en octobre 2016 ?

Cette constitution est la loi fondamentale de mon pays , donc je dois la respecter. Si j’avais eu l’opportunité d’y changer quelque chose , je l’aurai fait parce que pour moi, elle a été faite dans la précipitation , et je ne sais pas pour quel but. On aurait dû mieux l’expliquer aux Ivoiriens parce que nombreuses sont les personnes qui ne savent pas ce qui s’y trouve vraiment. D’aucuns disent qu’il y a eu un grand pourcentage pour une minorité de personnes , mais comme elle a été adoptée , je m’incline. Je combattrai toute personne qui essayera de l’enfreindre parce qu’elle a été adoptée par nos députés que nous avons-nous même élus. Elle a quand même cette particularité de régler un certain nombre de problèmes en mon sens, car on connaît tous les ambitions des uns et des autres, vu le contexte politique actuel. De toutes les façons je suis convaincu que les élections présidentielles de 2020 ne seront pas une histoire de grands partis politiques, ça sera une affaire de charisme personnel.

Pourquoi vous n’avez jamais milité au sein du PDCI RDA ?

Il est vrai que je n’ai pas de carte de membre, mais je suis PDCI-RDA déjà par mon père feu André Dahouet, l’un des pères-fondateurs de ce grand parti. Je me sens PDCI RDA, mais le PDCI à ses débuts (rire) ; parce qu’il s’est succédé plusieurs vagues de PDCI RDA (rire).  À un certain moment, je ne me suis plus reconnu dans cette famille;  cependant je n’ai pas renié les idéaux de feu Félix Houphouët-Boigny. Je dirai que je suis Houphouëtiste pratiquant (rire) , à défaut d’être militant du parti.

Quelle est votre position dans la crise qui oppose votre jeune frère Augustin Dahouet au gouverneur Augustin Thiam concernant la chefferie dans le canton Akouè ?

Je ne cesserai jamais de leur parler pour l’intérêt de la grande famille de feu Felix Houphouët-Boigny , notre grand père. Tous les yeux sont tournés vers moi pour un dénouement à cette crise , car je suis l’aîné des enfants Dahouet. Ils sont tous les deux ma famille, et nous avons tous grandi dans le même moule. Ils ont chacun leurs raisons,  et ils les avancent chaque fois qu’on pose le problème. Le forum sur l’immigration clandestine que j’organise en mai prochain à Yamoussoukro m’amènera à les rencontrer : l’un (Augustin Thiam) mon cousin et gouverneur du district de Yamoussoukro ,  parce que c’est lui que la loi reconnaît en tant que chef, et moi je respecte la loi. Et l’autre (Augustin Dahouet) mon frère qui, également a sa cour royale. Je serai amené à les rencontrer et nous trouverons ensemble une solution à cette crise, qui n’a que trop duré.

Quel est l’objectif du forum que vous organisez en mai prochain , et que vous venez d’évoquer ?

Du 5 au 14 mai 2017 à Yamoussoukro, nous-nous pencherons sur les problèmes de l’immigration clandestine. Il est important de rappeler que sous aucun prétexte, nous ne voulons nous ériger en donneur de leçons. Nous voulons plutôt contribuer à la lutte contre ce fléau en soutenant les actions que l’État a déjà menées dans ce sens. Avec la société civile , des délégations nationales et internationales, nous essayerons de trouver des solutions concrètes pour éradiquer ce fléau.

Ouattara Roxane
Afrikipresse.fr