«Un chef n’abandonne pas ses troupes. Il doit être à leurs côtés»

Mon général, un chef n’abandonne pas ses troupes

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Le général Philippe Mangou, dans son intervention hier mardi 26 septembre 2017, devant la Cour pénale internationale, soutient que toutes les dispositions avaient été prises par l’Ambassade d’Afrique du sud en Côte d’Ivoire pour qu’il parte en exil. Alors que ses troupes faisaient face à des combats contre les ennemis de la patrie. Cette sortie du général donne froid dans le dos. Un chef d’état-major n’abandonne pas. Il doit faire face à l’adversité quel que soit le prix à payer. On se rappelle que le général disait : «Nous sommes prêts pour le sacrifice suprême pour sauver notre mère patrie». Malheureusement entre l’acte et la parole il y a un grand écart. Le général a préféré prendre la fuite en se cachant à l’Ambassade d’Afrique du sud. Abandonnant ainsi ses troupes sur le terrain. Un chef d’Etat doit être aux côtés de ses troupes. Même s’il le faut, mourir avec eux. Ce n’est pas le général Dogbo Blé qui soutiendra le contraire. Selon lui, «Un chef n’abandonne pas ses troupes. Il doit être à leurs côtés».

L’altitude du général Mangou rappelle celle de Francesco Schettino, commandant du navire de croisière italien : «Costa-Concordia». En effet, en janvier 2012, le naufrage du paquebot avait cause la mort de 32 personnes au large de l’Italie. Le commandant avait abandonné son navire avant la fin de l’évacuation. En tout cas, sa décision de quitter le paquebot alors que des centaines de passagers s’y trouvaient encore qui a particulièrement choqué en Italie et au-delà. Et, il a été présenté comme «L’homme le plus détesté d’Italie » par un journal italien. Il a été baptisé «capitaine Couard » par les tabloïds britanniques. Il faut rappeler que ce dernier a été condamné. L’attitude du général Philippe Mangou sur qui toute la Côte d’Ivoire comptait est choquante. Et avait de l’admiration pour lui.

Rappelons au général, le courage du Président Laurent Gbagbo. La Côte d’Ivoire est attaquée le 19 septembre 2002 par Guillaume Soro et ses hommes. Alors que le Président Laurent Gbagbo séjournait en Italie. Il est contraint d’écourter sa visite au Vatican pour rentrer précipitamment en Côte d’Ivoire à feu et à sang. Lorsqu’il a été informé de l’attaque d’Abidjan par une horde de rebelles, le Président Laurent Gbagbo a émis le vœu de rentrer au pays. Mais, des amis lui ont déconseillé cette option, jugeant la situation trop volatile, craignant de ce fait pour sa vie. Il maintient sa décision de rentrer en Côte d’Ivoire : « Je rentre au pays ». Selon lui, cette volonté de rentrer au pays n’est nullement un dangereux penchant à s’exposer au danger, mais un souci de respecter son peuple. «Le peuple est en danger, ma place est aux côtés du peuple».

Il faut dire également que, Jacques Chirac, ancien Président français, lui demande de venir à Paris. Le temps que la situation soit normalisée à Abidjan. Le Président Laurent Gbagbo, poliment, a refusé l’offre de son homologue français. Et d’expliquer: «Je suis le Président de la République de Côte d’Ivoire, élu par un peuple qui est en danger. Se réfugier à Paris serait assimilé à la haute trahison. Je veux pleurer avec mon peuple». Il réunit dès lors sa délégation, pour l’informer de son intention de regagner les bords de Lagune Ebrié. Et, cela, seul. «Nous sommes venus ensemble, on rentre ensemble», lui rétorque en chœur les membres de sa délégation. «Le poste présidentiel n’est pas un banc, c’est un fauteuil. C’est moi, et moi seul, que le peuple a élu. C’est à moi de courir le risque», réplique Laurent Gbagbo. Et de se confier à un proche : «Je te confie mon père, ma mère et les enfants. Je pars en guerre». Une rentrée en Côte d’Ivoire, le Président Laurent Gbagbo soutient : «Je suis rentré ma place à la tête de l’Etat et à la tête des armées de Côte d’Ivoire». D’après les observateurs de la vie politique ivoirienne, son retour au pays a été un geste et un message fort à la population. Il a galvanisé les militaires. Et donner de l’espoir. Il faut dire également que pendant la crise post-électorale, l’administration Obama lui a fait la proposition de venir enseigner l’histoire africaine dans une université américaine. Il décliné l’offre. Selon lui, sa place est aux côtés de son peuple. Pendant que l’armée française larguait des bombes sur sa résidence, il lui a été demandé d’aller se réfugier dans une Ambassade. Il a refusé. Et de dire : «Je n’ai pas envie de laisser de moi, la réputation d’un chef d’Etat peureux, couard et fuyard».
Yacouba Gbané
yacou06336510@yahoo.fr
Yacouba Gbané